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  • 1979, l’année qui changea le monde, Episode 02 : London Calling

     

    [kleo_pin type= »circle » left= »yes » right= » » top= » » bottom= » »]          « FOCUS » : un article de fond sur un thème que nos rédacteurs ont sélectionné.

     

     

    L’année 1979 est définitivement une année-charnière, comme la fin d’un cycle. Elle scelle le sort des dernières utopies. Le monde prend une pelle et enterre à la hâte les cadavres encore fumants de nos illusions perdues. Après 1979, rien ne sera plus vraiment comme avant…

     

    Coincée à la fin d’une décennie qui paraît un peu creuse, durant laquelle les dirigeants politiques semblent manquer de charisme (le pâle Carter face au cowboy médiatique Reagan, VGE après De Gaulle et Pompidou), l’année 1979 n’attire décidément pas les flashes. Et pourtant… Que d’événements considérables ont eu lieu cette année-là, autant de tremblements qui ont marqué la face du monde et dont on ressent encore les répliques quarante ans plus tard.

    Révolution iranienne, arrivée de Saddam Hussein au pouvoir en Irak, début de la Guerre d’Afghanistan qui mènera à la chute de l’URSS et à l’apparition du terrorisme islamiste, second choc pétrolier et crise économique mondiale, paix entre Israël et l’Egypte, fin des Khmers Rouges… Il n’est pas insensé de penser que 1979 a en réalité été l’année la plus importante de l’après-Seconde Guerre Mondiale.

     

    Never Mind The People

    Du côté de l’Angleterre, l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en mai 1979 laisse présager des lendemains bien douloureux. Le pays se débat en effet dans une crise économique et sociale terrible, ultime convulsion d’un monde en pleine mutation. Les usines et les mines de charbon ferment les unes après les autres, laissant sur le bord de la route deux générations de Britanniques, condamnés au chômage de masse et à une inéluctable paupérisation.

    « L’hiver du mécontentement », le roman de Thomas B. Reverdy, dont le nom a figuré sur la liste du Goncourt en 2015, a pour cadre cette Grande-Bretagne de 1978-1979, paralysée par des grèves monstrueuses qui vont finir par propulser à la tête du gouvernement une inconnue, Margaret Thatcher, femme inflexible.

    Le pays entre dans une nouvelle ère, celle des jeunes loups aux dents aiguisées, bientôt connectés à l’ensemble de la planète, sans morale, sans dieu, vénérant le fric plus que leur propre mère. Ils préparent la grande révolution à venir, celle qui n’a pas besoin de grand soir, de rêves romantiques, d’idéaux en stuc… Ils veulent prendre les commandes de la City, devenir banquiers, actionnaires, hommes d’affaires, assureurs, courtiers, avocats fiscalistes… Et les ouvriers qui crèvent dans leurs bâtiments de briques insalubres, ils s’en foutent, à vrai dire…

     

    « Le reste, on va le liquider. Privatisations, faillites en série, licenciements massifs. Ce sera les grands soldes d’hiver, avant changement de collection (…). Les chômeurs seront de plus en plus nombreux. Mais au moins, ils seront de droite. »

     

    C’est dans ce contexte que sort l’album « London Calling » des Clash  : un album dont la chanson-titre est un appel à la révolte des laissés-pour-compte dans une Angleterre qui a vu le rock devenir punk dans la foulée des tensions sociales. Quarante ans après, l’hymne punk « London Calling » fait partie de la légende du rock.

     

    Punk, la musique de la colère

    Les Beatles sont séparés depuis moins de dix ans et l’époque du Peace & Love et des bed-in semble désormais bien lointaine. La situation économique et sociale a fait surgir de nulle part le Punk, la musique du désespoir et de la colère portée telle un étendard par des groupes comme les Sex Pistols. « Le mouvement punk arrive. C’est un grand coup de pied dans la fourmilière. On ne sait pas bien jouer mais on a une énergie… On va vous montrer. On est là pour défoncer la porte et c’est ce que l’on va faire. » (Alain Lahana, producteur de festivals)

    Et puis un jour de décembre 1979 explose sur les ondes le titre « London Calling ». Un appel à la résistance qui ramène les Anglais quarante ans en arrière, quand ils écoutaient Radio Londres. Un hymne subversif signé The Clash, un groupe punk né en 1976 dans la banlieue londonienne de Ladbroke Grove, sous l’impulsion du duo Joe Strummer et Mick Jones, tous deux à la guitare et au chant.

    Avec ce troisième album studio, The Clash nous livre un instantané saisissant de l’époque et un chef-d’œuvre qui marquera l’histoire de la musique en devenant l’un des meilleurs albums de rock de tous les temps. « London Calling » est un mélange de styles musicaux extrêmement convaincant, animé par une passion pour l’action et un désir féroce de justice sociale, hurlant des paroles qui restent finalement très actuelles.

     

    « London calling to the faraway towns
    Now war is declared, and battle come down
    London calling to the underworld
    Come out of the cupboard, you boys and girls
    London calling, now don’t look to us. » 

     

    Le premier couplet est sans équivoque :

    « L’appel de Londres aux villes lointaines
    Maintenant la guerre est déclarée et la bataille approche
    L’appel de Londres au monde souterrain
    Sortez du placard, vous tous garçons et filles. » 

     

    Et les icônes en prennent un coup…

    « Phoney Beatlemania has bitten the dust » 
    « Toute cette Beatlemania bidon a mordu la poussière »

     

    Le regard sur le monde est désabusé, sans illusion :

    « The ice age is coming, the sun’s zooming in
    Engines stop running, the wheat is growing thin
    A nuclear error, but I have no fear
    ‘Cause London is drowning, and I live by the river. »

    « L’âge de glace arrive, le soleil se rapproche de plus en plus
    Les machines s’arrêtent, les récoltes de blé sont maigres
    Une erreur nucléaire, mais je n’ai pas peur
    Car Londres est en train se noyer et je vis près de la Tamise. »

     

    L’album « London Calling », The Clash l’ont voulu double mais vendu au prix d’un simple, avec déjà dans l’idée d’en faire tant un manifeste social qu’un appel à la résistance. Et sa pochette reprend la police de caractères et la mise en page du premier album d’Elvis Presley sorti 23 ans plus tôt. Déjà 23 ans… Juste 23 ans, on ne sait plus bien comment le dire. En tout cas, les deux covers semblent vouloir exprimer la même énergie et la même rage, entre un Paul Simonon fracassant sa basse sur scène et Presley qui fait souffler avec son album un vent délibérément nouveau sur la musique américaine. Le monde change, de plus en plus vite…

     

     

     

    « Ils se permettent de dire : on vient de là mais on le réinterprète et on a le droit de faire ce qu’on veut. C’est une manière de dire on vous emmerde ! » (Manuel Rabasse, auteur de « Anarchy in the UK » publié aux Editions Camion Blanc)

     

    The Clash ont gravé dans le marbre de la légende du rock un hymne punk qui a secoué le monde bien au-delà des frontières de la vieille Angleterre. Le magazine Rolling Stone a d’ailleurs classé « London Calling » à la 8ème place dans la longue liste des 500 plus grands albums de tous les temps. Avant leur séparation en 1986, Joe Strummer et ses acolytes nous livreront encore deux monuments, « Should I stay or Should I Go? » et « Rock The Casbah ».

     

    [youtube id= »EfK-WX2pa8c » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    « London Calling » fête donc ses quarante ans, et c’est l’occasion rêvée pour rendre hommage à l’album culte de The Clash, avec une exposition événement dans la capitale britannique.

     

    Le carnet d’un tout jeune Joe Strummer, sa machine à écrire, la basse cassée par Paul Simonon sur la scène du Palladium à New York, le brouillon des paroles de « London Calling », les baguettes de Topper Headon, des tenues portées sur scène, des photos, des films… Du 15 novembre 2019 au printemps 2020, le Museum of London accueillera une exposition gratuite consacrée à l’une des figures de proue du mouvement Punk outre-Manche.

    Le mythique troisième album de The Clash « London Calling » a eu, dès sa sortie le 14 décembre 1979, un impact déterminant. « Un cri de ralliement pour les Londoniens et à travers le monde. Les paroles de l’album reflètent les problématiques de l’époque, dont beaucoup sont encore d’actualité », affirme Beatrice Behlen, conservatrice principale du département Mode et Arts Décoratifs du Museum of London. Une contemporanéité renforcée par l’émancipation du Punk « traditionnel » pour des influences musicales plus diverses.

    Un livre célébrera également l’anniversaire de l’album. Les fans y trouveront des reproductions de manuscrits, des photos et du contenu inédit… à feuilleter avec la réédition de « London Calling » en CD incluse. Et les plus nostalgiques ont jusqu’au 11 octobre pour explorer leur grenier à la recherche de leur bon vieux magnétophone, afin de profiter de la réédition de l’album sur cassette (également disponible en CD et vinyle).

     

    Sources : eil.com / Wikipedia / Causeur

     

     

     

  • En 2016, Londres fête les 40 ans du Punk

     

     

    Happy Birthday Punk London !

     

    En 1976, la culture Punk transcende les rues londoniennes. Quarante ans plus tard, Londres célèbre en fanfare l’héritage de ce mouvement, dont les Sex Pistols en devinrent le symbole aux yeux du monde. Même si le terme « Punk » est né aux Etats-Unis, pour qualifier la musique des Motor City Five (MC5), et même si Malcolm McLaren reconnaît s’être considérablement inspiré des groupes américains, les véritables débuts du mouvement sont les premiers concerts des Sex Pistols au Roxy Club à Londres. Leur passage à la télévision suscita à la fois une vague d’engouement et d’hostilité, aboutissant à l’interdiction de leurs concerts, ce qui fut le terreau de la médiatisation du Punk et enflamma la jeunesse de 1976 à 1980.

    Pour marquer les 40 ans de la sortie de leur premier single « Anarchy in the UK », une série d’événements célèbre l’influence majeure des Sex Pistols. Et c’est parti pour une année entière de concerts, expositions, films, défilés et autres événements en tous genres dans toute la capitale britannique, pour mettre à l’honneur cette culture subversive, replonger dans les racines du Punk et explorer son influence sur la culture et la société moderne, de la musique au cinéma en passant par la politique et la mode.

     

    Exposition :

    British Library (96 Euston Rd, London NW1 2DB, UK)

    Fanzines, flyers, enregistrements et pochettes de disques.

    ✓ Du 13 mai au 19 septembre 2016

     

    Concerts :

    Rough Trade Store (130 Talbot Rd, London W11 1JA, UK)

    Un des temples de la culture Punk

    ✓ Du 1er mars au 30 novembre 2016

     

    Punk Weekender :

    Roundhouse (Chalk Farm Rd, London NW1 8EH, UK)

    Deux jours entiers de concerts et d’échanges.

    ✓ Les 9 et 10 juillet 2016

     

    Punk On Film :

    BFI Southbank (South Block, Belvedere Rd, London SE1 8XT, UK)

    Mise en avant de la diversité du mouvement Punk à travers une sélection de nombreux films, documentaires et images d’archives rarement vus sur grand écran.

    ✓ Du 1er au 31 août 2016

     

    Anarchy In The UK :

    [youtube id= »AbDqXr6LbXo » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

     

  • Jamie Reid | L’esprit du Punk

    Jamie Reid | L’esprit du Punk

     

    En juillet dernier, la Galleria Civica di Modena démarrait une campagne de crowdfunding afin de financer une exposition prévue en septembre, “Jamie Reid. Ragged Kingdom”, dédiée au travail de Jamie Reid.

    Pour ceux qui ne le connaissent pas, Jamie Reid (né en 1947) est un artiste graphiste britannique engagé, lié au situationnisme et aux mouvements anarchistes britanniques. Dans les années 60, il fréquente les cours d’art du Wimbledon Art College à Londres. C’est à cette époque qu’il rencontre Malcom MacLaren, le futur manager et gourou des Sex Pistols. Il se fait connaître du grand public en 1977, en concevant toute l’esthétique graphique du mouvement Punk naissant. Ses œuvres les plus connues sont les pochettes des albums des Sex Pistols : « Never Mind the Bollocks » et « Here’s the Sex Pistols », ainsi que les 45 Tours « Anarchy in the UK », « God Save The Queen », « Pretty Vacant » et « Holidays in the Sun ».

    Les visuels de ces pochettes sont depuis devenus l’expression iconique de cette esthétique Punk, notamment au Royaume Uni, et marquent du même coup la naissance officielle du courant. Son oeuvre se compose principalement de collages, plus particulièrement de lettres découpées dans les titres des journaux, sur le mode de la demande de rançon, et s’inspirant tant du Dadaïsme que de l’économie de moyens propre au mouvement Punk, le fameux « Do It Yourself ».

    L’exposition “Jamie Reid. Ragged Kingdom” regroupera sur un niveau entier du Palazzo Santa Margherita, à compter du 12 septembre 2014, une soixantaine de dessins, peintures, graphiques, designs ou photographies, en offrant un condensé le plus exhaustif possible de la carrière de Jamie Reid, depuis ses premières productions d’agitation ou de propagande parues dans le très radical « Suburban Press » jusqu’aux dernières collaborations avec les mouvements des Pussy Riot ou Occupy, en passant bien entendu par les quatre années de travail avec les Sex Pistols (1976 à 1980).

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Jamie Reid

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Galleria Civica di Modena