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  • Moodymann : Suivez le guide

     

     

    Le 28 novembre 2002, Moodymann, l’un des derniers grands mythes de la techno de Detroit, faisait son retour au Rex, après y avoir livré presque huit ans plus tôt, le 05 janvier 1995, probablement un des Dj sets parmi les plus mythiques de toute l’histoire des musiques électroniques.

     

    Tout ça pour dire, une prestation de Moodymann à Paris, ça ne se rate pas… Alors, certes, le garçon était connu pour être d’une humeur quelque peu changeante et fantasque. Mais cette année-là, Kenny Dixon Jr. s’était engagé à ne pas nous faire faux bond à la dernière minute. En échange de cette promesse, les promoteurs du show acceptaient de masquer la cabine du Rex d’un drap blanc, afin de protéger le DJ misanthrope du regard des petits blancs dans la salle, ou des photographes indiscrets venus tenter de saisir l’événement sur papier glacé ; un nouveau caprice qui en rajoutait encore un peu plus à la réputation d’un musicien qu’on disait assez incontrôlable et imprévisible, tellement attaché à la cause de ses « frères noirs » qu’il en devenait lui-même passablement extrémiste…

    Si sa personnalité et ses positions radicales restaient contestables, ses disques faisaient en revanche l’unanimité chez ces mêmes petits blancs, pour qui tant Moodymann que la musique venue de Detroit faisaient l’objet d’un culte absolu. Nourri de soul, de blues et de techno, chacun de ses albums est en effet un voyage mélancolique au coeur du ghetto, ainsi qu’une plongée dans sa psyché tourmentée. Très discret depuis la sortie deux ans plus tôt de son opus « Forevernevermore », Moodymann semblait vouloir prendre peu à peu ses distances avec Planet E, la maison de disques de son camarade Carl Craig, pour reprendre son destin en main avec son propre label, KDJ Records.

    En l’espace de 26 ans, depuis 1994 et la sortie de son premier single « I Like It », Kenny Dixon Jr., sous son nom de baptême ou sous ses divers pseudos, entre Moodymann, Jan, Mr House ou encore Pitch Black City, nous a crédité d’une douzaine d’albums et d’un nombre incalculable de singles ou d’Eps, passés depuis pour certains d’entre eux à la postérité, sans avoir pu bénéficier d’une large diffusion à l’international. Car il faut bien reconnaître que le garçon a toujours été d’un naturel discret… Il n’en reste pas moins qu’avec ses pairs originaires comme lui de Detroit, Theo Parrish, Rick Wilhite ou Marcellus Pittman, Moodymann va poser les bases de la House Music et de la Deep House, en permettant à ces genres musicaux de sortir du cercle confidentiel de la Motor City pour se répandre comme une traînée de poudre dans le monde entier, à partir des années 1994/1995.

    A l’instar de J. Dilla aka Jay Dee, un autre pionnier de cette scène de Detroit, en s’appuyant sur une connaissance encyclopédique et éclectique de la musique, entre Motown Soul, Disco, Jazz, Electro, Acid, Techno, Gospel ou Folk, comme en attestera plus récemment le légendaire 52ème volume de la série « DJ Kicks » qui lui était consacré en 2016, Moodymann se lance dans le beatmeaking, sample, triture, déchire et réinvente. Comme il le concédait à l’occasion d’une interview donnée il y a quelques années, avec la dialectique certes assez radicale qui le caractérise souvent : « Mes chiennes et mes putes sont mes MPC, mon SP-1200, ma basse, mes claviers ». A défaut de privilégier la mécanique parfaite d’une House propre et réglée au cordeau, Moodymann lui préfère le vinyl qui craque, les bottes crasseuses et les pneus usagés d’un bon vieux Cutlass… Ses tracks les plus célèbres conservent certes l’habituel kick qui caractérise la House Music, mais ils affichent toujours une certaine tendance à sortir des clous. Le swing est jazzy, le beat irrégulier et incertain, et les samples se superposent et se répondent. 

    L’homme avance toujours masqué, depuis les tréfonds de la cabine de Dj, mais il reste l’un des derniers dinosaures de la scène house originelle. Il est encore aujourd’hui une référence et inspire les productions tant de musiciens respectés, de Four Tet au canadien Caribou, en passant par Motor City Drum Ensemble, que de nouveaux venus, comme Channel Tres. Même Drake s’est payé le luxe de sampler le maître… 

     

    Allez, c’est parti ! Pour les nostalgiques d’une époque à jamais révolue, remontons dans le temps 25 ans en arrière, jusqu’au 05 janvier 1995, avec un extrait du DJ set mythique de Moodymann au Rex Club… Vous la sentez, la bonne odeur du parquet, du gin tonic bon marché et de la fumée de cigarette ? Vous les voyez, tous ces boules, remuer au son des titres qui nous ramènent avec nostalgie à Radio Nova et aux fondations d’un mouvement qui s’installait pour durer ? So now, back to basics !

     

     

    Track List / K7 Side A

    [00] Ebony Soul : « I Can Hardly Wait (Dub) »

    [02] Backintyme : « Come Get It »

    [06] Boz Scaggs : « Lowdown »

    [09] House Of Jazz : « Hold Your Head Up »

    [13] Blaze : « Moonwalk »

    [19] Moraes Featuring The Peacemakers : « For Love And Peace (For The Bar Heads – Sunset Mix) »

    [23] Giant Wheel : « Retrash (Far Out Mix) »

    [25] DJ Oji : « Oji Disco Pt 2 (Hangin’ Out At The Disco) »

    [30] Fibre Foundation : « Don’t You Ever Stop (Club) »

     

    Track List / K7 Side B

    [00] Fibre Foundation : « Don’t You Ever Stop (Club) »

    [01] Daniel Wang : « The Twirl »

    [05] Drew Sky : « Razzmatazz »

    [11] Tim Harper : « Eugene Harper »

    [13] Theo Parrish : « Lake Shore Drive »

    [18] Nature Boy : « The Livin’ Groove »

    [22] Soul Creations : « Never Over (Club Mix) »

    [24] iO : « Claire »

    [29] The Junkhunters : « Hanging Out »

     

     

  • 1979, l’année qui changea le monde, Episode 09 : Les Radios Libres

     

    [kleo_pin type= »circle » left= »yes » right= » » top= » » bottom= » »]          « FOCUS » : un article de fond sur un thème que nos rédacteurs ont sélectionné.

     

     

    L’année 1979 est définitivement une année-charnière, comme la fin d’un cycle. Elle scelle le sort des dernières utopies. Le monde prend une pelle et enterre à la hâte les cadavres encore fumants de nos illusions perdues. Après 1979, rien ne sera plus vraiment comme avant…

     

    Coincée à la fin d’une décennie qui paraît un peu creuse, durant laquelle les dirigeants politiques semblent manquer de charisme (le pâle Carter face au cowboy médiatique Reagan, VGE après De Gaulle et Pompidou), l’année 1979 n’attire décidément pas les flashes. Et pourtant… Que d’événements considérables ont eu lieu cette année-là, autant de tremblements qui ont marqué la face du monde et dont on ressent encore les répliques quarante ans plus tard.

    Révolution iranienne, arrivée de Saddam Hussein au pouvoir en Irak, début de la Guerre d’Afghanistan qui mènera à la chute de l’URSS et à l’apparition du terrorisme islamiste, second choc pétrolier et crise économique mondiale, paix entre Israël et l’Egypte, fin des Khmers Rouges… Il n’est pas insensé de penser que 1979 a en réalité été l’année la plus importante de l’après-Seconde Guerre Mondiale.

     

    Mai 1981, les radios libres s’emparent des ondes. Presque quarante ans plus tard, il faut bien admettre que le concept de la bande FM est bien éloigné des premiers idéaux qui ont amené à sa libéralisation à l’époque. Retour sur ces années…

     

    Jusqu’en 1981, sept radios seulement émettent en France : trois de service public (France Culture, France Musique et France Inter) et quatre radios périphériques (Europe 1, RMC, RTL, Sud Radio) qui se partagent le territoire. Valéry Giscard d’Estaing veille instamment au respect de ce monopole, et tout piratage est sévèrement puni…

    Antoine Lefébure fut l’un des premiers à s’intéresser à la liberté des ondes en France. Il avait commencé à se pencher sur le sujet dès la fin des années 60, à l’époque des radios pirates, comme Radio Caroline ou Radio London, qui émettaient vers l’Angleterre à partir de bateaux amarrés en dehors des eaux territoriales. Après quelques premières expériences assez confidentielles, comme à la Fac de Jussieu, il fonda en 1974 avec Philippe Lorrain la revue « Interférences » consacrée à ces sujets.

    En 1977, il reçoit l’aide du magazine Actuel et grâce à une alliance pirates / écolos, il crée Radio Verte, dont la première émission historique date du 13 mai, diffusée avec l’aide de Brice Lalonde depuis le domicile de Jean-Edern Hallier (décidément dans tous les coups !). La voie était ouverte !

     

     

     

    L’idée de créer une radio libre trotte en fait dans la tête d’Antoine Lefébure depuis le début des années 70. Après une tentative avortée en 1975, le grand jour arrive à l’occasion des élections municipales de 1977.

    Le dimanche 20 mars 1977, Brice Lalonde annonce en direct sur le plateau d’Antenne 2 la naissance de Radio Verte. En réalité, ce qu’il fait entendre sur un transistor n’est qu’une émission factice, préenregistrée et diffusée à l’aide d’un émetteur FM compact dans un rayon de quelques mètres par son complice, Antoine Lefébure, présent en coulisses. Cette anecdote, maintes fois racontée, a surtout contribué à faire connaître auprès du grand public l’existence des radios libres et à encourager leur essor.

    La véritable première émission sera diffusée le 13 mai 1977, depuis l’appartement de Jean-Edern Hallier sur la fréquence 92 MHz, à l’aide un émetteur de 50 W bricolé par Sylvain Anichini et Jean-Luc Sendowski. Pour cette émission, Radio Verte devait d’abord émettre depuis les locaux du Nouvel Observateur, mais son directeur Claude Pedriel n’était pas favorable à cette idée. L’émission fut donc enregistrée et réalisée par Andrew Orr et Jean-Marc Fombonne dans les studios de France Culture, et sera ensuite diffusée intégralement et sans brouillage.

    Radio Verte émet ensuite de nouveau les 16 et 17 mai, puis le 18 juin 1977, subissant le brouillage implacable de TDF. Elle reprend ensuite l’antenne depuis les locaux du Matin de Paris du 12 au 14 juillet 1977, en direct cette fois-ci. Les dernières émissions seront diffusées quasiment sans discontinuer tous les jours du 7 décembre 1977 à la mi-mars 1978. Mais après les élections législatives de mars 1978, la radio devient muette. Elle ne réapparaitra qu’entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1981.

    Radio Verte sera ensuite autorisée en partage de fréquence avec NRJ ; mais elle n’émettait déjà plus depuis longtemps. Une partie des membres de Radio Verte rejoindra plus tard Radio Nova.

     

    [youtube id= »7EWLwQmKMpU » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Un autre de ces pionniers des premières radios libres fut Patrick Van Troeyen, influencé par Michel Lancelot et son émission « Campus » sur Europe 1 en 1969, un des rares espaces de liberté radiophoniques à l’époque. Il participa en 73 à la Fac de Jussieu à Radio Entonnoir (le surnom de Michel Debré, ministre de De Gaulle puis de Pompidou), avant de créer Radio Nid de Coucou en 1978 (toujours les asiles…).

    Radio Ivre, « La Radio-Pirate des Parisiens », une station locale parisienne d’expression, créée le 19 novembre 1978 par Jean-Marc Keller, Stéphane Billot et Patrick Leygonie, émet depuis une chambre de bonne située dans le 16ème. Elle existait déjà sous une première version et diffusait du reggae depuis Colombes, puis Courbevoie… Les trois compères sont vite rejoints par Jean-François Aubac, créateur de Radio Noctiluque, et Patrick Van Troeyen, créateur de Radio Nid de Coucou, deux autres pionniers de la diffusion FM pirate sur Paris.

     

    « Nous étions tous trois assis dans mon salon du 37 avenue Gambetta Paris 20ème, à l’automne 1978 : Patrick VanTroeyen, Claude Monnet, qui créera ensuite Oblique FM, et moi-même. s’ensuivirent 18 mois de cache-cache avec TDF (brouillages), les RG, etc… avant que nous rencontrions Patrick Leygonie et Jean-Marc Keller qui avaient lancé depuis peu une station exclusivement reggae appelée Radio Ivre, émettant depuis une chambre de bonne dans le 16ème. Je sais qu’Annick Cojean a pensé que ces 18 mois étaient anecdotiques, mais ils étaient le plus clair du temps passés à réellement faire de la radio pirate. » (Jean-François Aubac)

     

    En septembre 1979, Ivre, Coucou et Noctiluque fusionnent alors dans une association (ADRI), pour donner naissance à la nouvelle « Radio Ivre », qui émettra jusqu’au 10 mai 1981, dans un premier temps uniquement les nuits du vendredi et samedi. L’objectif était de « créer le média par le média », sans recours à la presse écrite comme les mouvements de radios libres politiques.

    L’équipe de Radio Ivre s’installe progressivement dans des émissions en continu, tandis que le studio change constamment d’endroit, pour des raisons évidentes de sécurité, parmi lesquels la Tour Eve, la tour de la CLT sur le front de Seine, l’immeuble au dessus de Montparnasse, le duplex chez Brigitte Rouan au Panthéon, avenue Gambetta, chez le fils Bécaud à la Défense, au Palace, l’appartement de la rue d’Hauteville (n°70 ?) chez Alain Blanc, autrement nommé « Bretzel Liquide » ou « Bretzel Gazeux », chez Alain Corrieras, 26 rue du Plateau, aux Buttes Chaumont (la radio n’avait jamais été aussi bien « captée »), chez José Gerson, le sculpteur de la place Léon Blum, chez Doumé, dans une ancienne usine rue de Palikao dans le 20ème, au Théâtre Noir dans le 12ème, et pour finir place du Tertre, après l’épisode de « Radio Liberté ». Patrick Van Troeyen en sera le leader et porte parole.

     

     

     

     

    Née avant l’abolition du monopole d’Etat de radiodiffusion, Radio Ivre est la première radio pirate parisienne à disposer de vrais programmes et d’un émetteur de qualité. Elle émet sur 98 MHz puis sur 88.8 MHz. Après 1981, Ivre se porte candidate à l’attribution d’une fréquence légale, qu’elle obtiendra en 1982 par l’intermédiaire du mariage avec le projet Radio Nova. le 14 juillet 1982, l’équipe de Radio Ivre célèbre ainsi la fin de sa diffusion pirate, en organisant un grand bal populaire place du Tertre.

    Elle revient sur les ondes en septembre 1982 sous le nom de Nova Ivre, pour devenir Radio Nova en 1983. Avec cette fusion, Radio Ivre perdit son âme dans une union contre nature entre l’une des radios les plus spontanées de l’histoire et une autre, à l’époque plus « expérimentale » et « robotisée », sous l’influence d’anciens de France-Culture (J.M. Fonbonne, Pierre Lattes, Andrew Orr), et où il était même mal vu de faire du direct ; c’était trop « commun »… Par la suite, la tendance s’inversa, et Nova devint la station de la « Sono Mondiale ». Il ne restait malheureusement déjà plus grand monde de l’équipe originelle de Radio Ivre. Mais ça, c’est une autre histoire…

     

     

     

    « A l’époque, je participais très activement à cette épopée en créant le 1er avril 1978 Radio Noctiluque. Nous étions nombreux à attendre de Giscard D’Estaing le droit d’émettre, mais le premier juillet de la même année, l’assemblée nationale en décida autrement. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Patrick VanTroeyen et que nous avons décidé de fusionner nos « stations » et de continuer d’émettre alors que tous les autres s’arrêtaient. C’est ce que nous avons fait jusqu’en 1980 sous le nom de « Noctiluque-Nid de Coucou ». Pas facile à mémoriser, non ? » (Jean-François Aubac)

     

     

     

    Nous continuons à évoquer cette période bénie des radios libres avec Ici & Maintenant, et son site internet resté bien dans son jus. A visiter, c’est du roots ! Fondée en 1980 par Didier de Plaige, Gérard Lemaire et Guy Skornik, cette radio a depuis sa naissance joué la carte de l’interactivité : libre antenne aux auditeurs, qui pouvaient aussi composer des programmes et les diffuser par le réseau téléphonique.

     

    « A la suite de quelques discussions téléphoniques avec Skornik et Deplaige en 80, j’ai aidé à la première installation d’un studio stable pour la radio chez Guy (près du Trocadéro), en fournissant platine et table de mixage, lesquelles seront confisquées plus tard par les flics lors de leur descente sur I&M. Descente diffusée d’ailleurs pour partie en direct à l’antenne… » (Xavier « Gideon » Gentet)

     

    A signaler aussi qu’une solution originale avait été trouvée pour diffuser les programmes : ce n’étaient pas le studio et l’émetteur qui bougeaient ensemble de lieu en lieu dans Paris, comme pour Radio Ivre, mais l’émetteur seul qui voyageait entre cinq ou six hôtes équipés d’antennes, et une simple réception de ligne PTT venant du studio permettait à Ici & Maintenant d’émettre. Il est d’ailleurs arrivé que l’émetteur voyage seul en taxi d’un point à un autre ; c’est ainsi, pour un simple problème d’adresse, qu’il s’est perdu pendant 36 heures dans la nature…

    Un des animateurs historiques de cette radio est Jean-Paul Bourre, un personnage très intéressant et talentueux : il a écrit de nombreux livres, souvent en rapport avec l’ésotérisme, et fait des émissions passionnantes dans lesquelles il raconte ses souvenirs pendant des heures entières. Parmi ses thèmes favoris, les années psychédéliques, mais il parle tout aussi bien de Nietzsche, des débuts du Rock, des Blousons Noirs, de l’histoire de France, de l’Italie ou de l’Atlantide.

    Ici & Maintenant fut interdite par le CSA en 1995, sous prétexte de dérapages trop fréquents lors d’interventions d’auditeurs. Finalement, en 1997, le Conseil d’Etat lui donnait raison contre le CSA et les programmes pouvaient reprendre.

     

    Comment parler des premiers pas de ces radios libres sans évoquer évidemment Carbone 14. Au début des années 80, le monopole d’Etat sur la radiodiffusion explose et des centaines de radios libres investissent la bande FM. Le 14 décembre 1981, la radio Carbone 14 émet pour la première fois sur Paris. Elle va connaître un succès grandissant avant d’être interdite par l’Etat en 1983.

    « Carbone 14, le Film » rend compte de l’ambiance survoltée de cette radio hors-norme qui comptait parmi ses animateurs : Supernana, Jean-Yves Lafesse, David Grossexe, Robert Lehaineux, José Lopez… Radio irrespectueuse, devenue mythique, Carbone 14 était l’une des stations les plus inventives et drôles de sa génération.

    Sélectionné au festival de Cannes en 1983, ce film ovni constitue l’un des rares témoignages en images sur le mouvement des radios libres. Il sort de la clandestinité en 2011, à l’occasion des 30 ans de Carbone 14 et de la libération de la bande FM.

     

    [arve url= »https://vimeo.com/24003687″ align= »center » title= »Carbone 14, le Film » maxwidth= »900″ /]

     

     

    Parmi les autres radios pionnières, on pourrait également citer Radio Tchatch, fondée par Serge Kruger, l’une des premières stations à programmer essentiellement de la musique black, Salsa, Antillaise ou Africaine, Radio Onz’Débrouille 102 MHz fondée par Alain Léger, qui émit sur Paris tous les jours du 15 février 1978 jusqu’à la fin juillet 78, puis depuis la Fac de Vincennes, avec un grand direct lors de l’arrivée de la grande marche des paysans du Larzac, Gilda avec Patrick Fillioud, le fils du ministre, Radio Tomate (Bruno Guattari), Aligre FM, avec Philippe Vannini, Nova, La Voix du Lézard (devenue Skyrock), Carol FM, Oblique, Cité Future (Le Monde), NRJ, RFM, Boulevard du Rock, et bien d’autres…

     

    1979 : le Parti Socialiste se lance dans la bataille des radios libres, alors non autorisées, en lançant le 28 juin « Radio-Riposte », station pirate créée spécialement par le Parti socialiste pour dénoncer la mainmise sur les réseaux d’information par le président Valéry Giscard d’Estaing.

     

    Le 28 juin 1979, donc, sur Radio Riposte, François Mitterrand dénonce dans une allocution préenregistrée la situation scandaleuse de l’information et sa confiscation giscardienne. Le message est brouillé par les forces de l’ordre qui, vers 20 heures, donnent l’assaut au 12 de la cité Malesherbes, à Paris, annexe du siège du PS, d’où est  diffusée l’émission. Laurent Fabius et François Mitterrand seront inculpés pour infraction au monopole.

    Autant dire que le 10 mai 1981, soir de l’élection présidentielle, lorsque apparaît sur les écrans de télévision le visage de François Mitterrand, les ailes des candidats à la libération des ondes poussent à grande vitesse. En quelques heures à peine, dès la nuit venue, des centaines de radios se mettent à émettre dans toute la France. Une semaine plus tard, elles seront trois mille…

     

    Sources : SchooP / Wikipedia

     

     

     

  • 1979, l’année qui changea le monde, Episode 07 : Actuel

     

    [kleo_pin type= »circle » left= »yes » right= » » top= » » bottom= » »]          « FOCUS » : un article de fond sur un thème que nos rédacteurs ont sélectionné.

     

     

    L’année 1979 est définitivement une année-charnière, comme la fin d’un cycle. Elle scelle le sort des dernières utopies. Le monde prend une pelle et enterre à la hâte les cadavres encore fumants de nos illusions perdues. Après 1979, rien ne sera plus vraiment comme avant…

     

    Coincée à la fin d’une décennie qui paraît un peu creuse, durant laquelle les dirigeants politiques semblent manquer de charisme (le pâle Carter face au cowboy médiatique Reagan, VGE après De Gaulle et Pompidou), l’année 1979 n’attire décidément pas les flashes. Et pourtant… Que d’événements considérables ont eu lieu cette année-là, autant de tremblements qui ont marqué la face du monde et dont on ressent encore les répliques quarante ans plus tard.

    Révolution iranienne, arrivée de Saddam Hussein au pouvoir en Irak, début de la Guerre d’Afghanistan qui mènera à la chute de l’URSS et à l’apparition du terrorisme islamiste, second choc pétrolier et crise économique mondiale, paix entre Israël et l’Egypte, fin des Khmers Rouges… Il n’est pas insensé de penser que 1979 a en réalité été l’année la plus importante de l’après-Seconde Guerre Mondiale.

     

    En France, malgré les Trente Glorieuses et l’embellie économique qui prévaut depuis la fin de la seconde guerre mondiale, mais qui ne rime pas forcément avec bien-être populaire, un besoin de liberté et de changement souffle dans l’air du temps depuis la fin des années 60 et la mort de De Gaulle. Le premier choc pétrolier va venir cristalliser les peurs de la société quant à son avenir.

     

    C’est dans ce contexte que naît le magazine Actuel ; d’abord un simple petit journal consacré au free jazz et aux musiques alternatives, fondé par Claude Delcloo en 1967, Actuel est ensuite repris par Jean Karakos (Mr Lambada) et devient à partir de 1970 le principal périodique underground francophone, qui couche alors sur papier le manifeste des mouvements libertaires post-mai 68 et popularise le journalisme Gonzo. En 1970, donc, nouvelle équipe, nouvelle formule, autour de Jean-François Bizot (directeur), Michel-Antoine Burnier (rédacteur en chef), Patrick Rambaud, Bernard Kouchner, puis Claudine Maugendre, Jean-Pierre Lentin, Léon Mercadet et beaucoup d’autres.

    Le journal se démarque de la presse gauchiste & langue de bois de l’époque et devient vite le magazine de référence de la génération hippie en France. Parmi les sujets traités, tout ce qui a trait à la contre-culture, en phase avec ce qui se passe dans d’autres pays comme les USA, l’Angleterre, l’Allemagne ou la Hollande : la route, les communautés, la drogue, le rock, le cinéma, le féminisme ou l’écologie.

    Tout s’arrête à l’automne 75, dans un climat de sympathique lassitude, comme un ultime pied de nez, la première année où le journal fait des bénéfices (5000 F !)…

     

     

     

    Après deux almanachs, Actuel renaît donc de ses cendres en 1979, sous une nouvelle formule. Cette fois-ci, l’accent est davantage mis sur les reportages au long cours, autour du monde, avec de nombreuses photos et une grande diversité dans les sujets abordés. Mais l’esprit défricheur est toujours là… Pour la petite histoire, c’est dans Actuel que nous entendrons parler pour la première fois en France de l’Internet, au début des années 90.

     

     

     

    Puis l’équipe d’Actuel se lance dès 1972 dans l’aventure Nova Press, la société de média éditrice des magazines Nova Mag ou City Magazine, un peu trop superficiel et avec peu d’articles de fond, qui s’arrêtera en 2004. Alors, peut-être un jour Actuel renaîtra-t-il une nouvelle fois de ses cendres ? Parallèlement, Bizot et sa bande créaient en 1981 Radio Nova, la station de la « Sono Mondiale ». Il a aussi repris « La Radio Jazz », avec Frank Ténot (ancien de « Pour ceux qui aiment le jazz » et « Salut les Copains » sur Europe 1), devenue TSF Jazz en 1999. Son immense discothèque était sa fierté.

    Dans « Un Moment de Faiblesse » paru en 2003, Jean-François Bizot racontait son combat contre le cancer, qu’il appelait « Jack le Squatter ». Mais Jack a fini par l’emporter le 8 septembre 2007…

    Pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans la découverte ou la re-découverte de ces années Actuel, vous pouvez vous référer à l’ouvrage passionnant et extrêmement bien documenté, « Les Années Actuel, Histoire d’une Contre-Culture » de Perrine Kervran et Anaïs Kien, paru en 2010 aux éditions Le Mot et le Reste.

     

     

     

    Lieu de contre-culture emblématique des années soixante-dix, Actuel reste ignoré par l’histoire en général et celle de la presse en particulier. Jean-François Bizot, riche héritier, mécène dans l’âme et mao repenti, a eu sa révélation aux Etats-Unis. II y rencontre la freak culture et la free press, qui vont le conforter dans son désir de faire un journal. II ne concevra dès lors la vie et le travail que dans le collectif.

    Ce livre, construit autour des témoignages de ses collaborateurs, est l’écho de cette aventure collective. II dessine le portrait d’une jeunesse bourgeoise, cultivée, imprégnée de la guerre d’Algérie, de l’héritage sartrien, de la décolonisation et des grandes aventures de la presse d’après-guerre. Ces jeunes gens sont politisés, passés par Sciences-Po, revenus du militantisme gauchiste, attirés par l’underground et désireux de participer aux révolutions minuscules et à la contestation rigolarde qui se sont substituées au « Grand Soir » de Mai 68. Ce collectif qui donne naissance au journal Actuel ou à Radio Nova va créer un style qui imprègne aujourd’hui encore le paysage médiatique et audiovisuel français.

     

     

     

    « Tellement fiers d’évoluer dans un système parallèle, où les valeurs de base étaient pelle-mêle, Peace, Unity, Love and Having Fun, le Hip-Hop n’a jamais eu besoin de guns ni de gangs, mais plutôt de la foi de ceux qui en défendent la mémoire et l’éthique, les valeurs essentielles, celles qui créent encore l’étincelle, lorsque je me rappelle des premières heures du terrain vague de la Chapelle. A l’époque, les héros s’appelaient Actuel… » (Suprême NTM, 1995)

     

    Et pour finir, si nous devions choisir un titre parmi tant d’autres qui symbolise le mieux l’esprit Actuel, alors ce serait probablement celui-ci…

     

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  • David Guetta : David avant Guetta…

     

     

    Né en 1967 à Paris du signe du Scorpion (51 ans cette année), platiniste et remixeur, David Guetta sort son premier single en 2001 (« Just a Little More Love ») suivi de l’album éponyme en 2002. Douze ans plus tard, il est le patron incontesté de l’électro pop.

     

    On trouve de nombreux articles dans la presse sur David Guetta. Mais très peu sur Pierre David… A Instant City, nous nous sommes interrogés : qui était Pierre David avant Guetta ?

    Né à Paris, il a grandi dans la capitale et y a fait la fête. Son papa est restaurateur. A treize ans, il est davantage attiré par l’univers électro que par l’ambiance punk. A la télévision, c’est l’époque de l’émission « Hip Hop » dans laquelle l’animateur Sydney invite des rappeurs à scratcher, popularisant ainsi une musique sans réel instrument : le scratching et le sampling.

    Il fait ses études de droit à la faculté de Nanterre Paris X mais c’est la musique qui va le happer. Il devient ainsi une des figures des nuits parisiennes. D’abord disc-jockey, il se lance dans des mix sets (enchaînements fluides de plusieurs musiques, généralement en fondu pour éviter les silences, pré-enregistrés et avec un calage de tempo pour garder un rythme uniforme).

    Le Troll, la Factory et le Broad, aux Halles, deviennent son terrain de jeu et sont les trois premières boîtes dans lesquelles il a mixé. A l’époque, c’est la House puis l’Acid House qui cartonnent et l’échantillonnage devient à la mode. On prend un extrait musical, un son, et on le réutilise en boucle dans une nouvelle composition musicale.

     

    « Quand j’ai commencé à paris, le DJ était anonyme, un moins que rien. Un jour, je suis allé à Londres, et j’ai vu que là-bas, où la musique house cartonnait déjà, toutes les lumières étaient braquées sur lui. J’ai investi toutes mes économies dans des disques d’électro et à mon retour, j’ai passé un marché avec les patrons de boîtes qui m’employaient : je renonce à mon cachet mais, en contrepartie, je fais ma propre programmation et ma propre promo », déclare-t-il dans une interview.

     

    Il mixe sur Radio Nova, au Palace, au Broad, aux Bains-Douches, à la Centrale, au Rex… Pierre David sympathise avec Kien, un directeur artistique freelance qui organise des soirées branchées et travaille aussi au Broad. Ils deviennent amis et s’associent. Le Broad devenant trop petit, c’est Kien qui propose à David que les soirée « Unity » se fassent au Rex Club dont il est le directeur artistique.

    Kien et Guetta multiplient les voyages à Londres, New-York et dans tous les grands clubs du monde pour voir ce qui se fait de mieux ailleurs. Ils importent des concepts en France et vendent leurs prestations aux plus grands clubs : le Rex, la Centrale ou le Boy, puis au Club Folies Pigalle en 1990 et au Queen sur les Champs-Elysées en 1992, dont il devient le directeur artistique.

    Il rencontre alors Cathy dans une boîte de nuit du Sud de la France. Elle est serveuse aux Bains-Douches. Il est timide et introverti. Ils se marient en 1992. La suite, nous la connaissons tous. David devient Guetta, mixe à Ibiza en 1996, puis dans des festivals internationaux avec sa soirée clef en main, « F**** Me I Am Famous », et le nom « Guetta » se décline désormais comme une marque sur une variété de supports, rendu célèbre grâce à son premier album « Just a Little More Love » sorti en 1991 et vendu à 250.000 exemplaires.

    Aujourd’hui, une soirée avec le patron mondial de l’électro pop (selon DJ Magazine) se négocie autour de 35.000 euros…

     

     

     

  • Haute prend de la hauteur

     

     

    Avec son dernier single en date « Shut Me Down » sorti en octobre 2017, le duo français Haute s’impose peu à peu dans le paysage musical comme un de ses espoirs parmi les plus sérieux. 

     

    Nous découvrions Haute en septembre 2014, avec leur premier titre « Down » publié sur leur page Soundcloud et dans la foulée sur la compilation Nova Tunes 3.0. Cette jolie bluette mélangeant sonorités rythmées, sampling et voix suaves, au croisement du hip-hop électronique (proche de l’univers de Flume) et de la pop soulful, nous laissait déjà présager un avenir radieux pour nos deux comparses.

     

    https://soundcloud.com/hauteofficial/down

     

    S’ensuivent ensuite deux Eps, « Reciprocity » et « Nuit » sortis respectivement en 2015 et 2016, qui posent les bases de ce que sera définitivement le son « Haute », entre groove électronique, esthétique funky, nappes vaporeuses et pop soulful, et qui retranscrivent bien l’univers d’un groupe à deux facettes qui se complètent parfaitement. On pourrait d’ailleurs dire de cette dualité qu’elle est totale puisqu’elle se ressent tant dans leur musique que dans l’histoire qui lie les deux artistes.

    Car les deux membres du duo Haute, Anna Magidson et Romain Hainaut, étaient décidément faits pour se rencontrer. Après une enfance passée en Californie pour la première et à New York pour le second, c’est dans la même rue de Montréal que ces deux Français emménagent et dans la même université (Mc Gill) qu’ils étudient tous les deux la musique et la philosophie. Les coïncidences ne s’arrêtent d’ailleurs pas là : en 2010, ils rentrent finalement en contact via un groupe musical sur Facebook (créé par Romain), et commencent à partager leurs affinités musicales… sans jamais s’être rencontrés.

    Cette rencontre, elle se fera finalement par hasard à 5.500 km de chez eux, à Paris, alors que les deux jeunes gens sont en vacances chacun de leur côté. C’est à l’occasion de ce premier rendez-vous qu’Anna et Romain réaliseront qu’il est grand temps pour eux de rentrer en studio ensemble, ce qu’ils feront à Paris, par l’intermédiaire de Diez Music, pour enregistrer leur premier titre « Down ».

    En 2016, le destin, encore lui, cogne une nouvelle fois à leur porte, en les invitant à venir présenter au grand public « Rêverie », titre qui sera sélectionné pour devenir la signature sonore de la chaîne d’hôtels Sofitel, assurant au morceau une diffusion mondiale.

     

    [youtube id= »rOEKnlQdNyM » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

    Aujourd’hui, leur dernier titre « Shut Me Down » constitue tant la suite logique que la synthèse de l’histoire de Haute. Blasé et Anna créent en symbiose : ils écrivent, composent, partagent, enregistrent et font vibrer chaque morceau à deux. Une alchimie que l’on retrouve donc sur le morceau « Shut Me Down » et qui nous a séduits. On vous invite d’ailleurs fortement à suivre le duo dans le futur, car tant de signes du destin ne peuvent être ignorés. En attendant, on vous laisse découvrir la version live du morceau sur la plateforme contemporaine Colors Berlin.

     

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Sources » class= » » id= » »]

    © Article de Chloé Lecerf pour Cyclones Magazine

    © Article de Tawfik Akachar pour Villa Schweppes

    © Photo à la Une par Louise Carrasco

     

     

     

  • In Memoriam | Rémy Kolpa Kopoul (03.05.2015)

     

    In Memoriam | Rémy Kolpa Kopoul

    Notre Rémy est parti.

    Exit la voix de merde, les t-shirts polychromes, la danse de la canne, les paires de bretelles.

    Exit les coupes de champagne, les cafés électriques, les p’tits fromages de chèvre.

    Exit les diners où, magnétisée, l’assemblée écoute en silence les histoires rocambolesques d’équipées Tropicalifiées.

    Exit les rencontres improbables, les DJ sets au pied levé, les pépites lunaires du bureau des curiosités.

    Exit les supposés week-ends au vert / dorlotage / repos / on s’couche tôt… qui terminent à 5h00 du mat’ en control discal.

    Exit les « tu passes me chercher ? », « tiens, écoute ça ! », « t’as pensé à mon tabouret ? », « C’est quoi ce truc là ? », « Au fait, j’viens seul… avec trois Kopoulettes ! ».

    Et qui va oser nous jouer les bootlegs Hyspano-Turco-Dubstep-Hardcore de « Girl from Ipanema » maintenant ?

    C’est ça le problème… On aura beau essayer, on ne lui arrivera jamais à la cheville.

    Notre élégant, passionné, passionnant, délicieux, étincelant Remy s’est fait la malle à l’âge de 34 ans. Car en vrai, il n’avait que 34 printemps au compteur !

    Depuis ses 50 ans, il avait décidé de ne plus jamais ajouter les années… Il les défalquait !

    Dimanche il s’est endormi lentement en regardant la mer…

    Il a dû fermer les yeux, se laisser bercer par les vagues, flotter jusqu’aux plages de Copacabana, tirer l’oreille du Corcovado, et s’éteindre comme ça… heureux !

    Tu parles qu’il était heureux, il avait rancard avec son pote Jean François au bureau du 6ème étage.

    Putain, maintenant, ils ont une sacrée chance là-haut… ça va enfin devenir le joyeux bordel !

    Nous, en bas, on continuera d’écouter Caetano Veloso et on pensera toujours très fort à toi.

    Boa Biagem !

    Laurent Garnier

     

    A suivre « Improbable Portrait : Rémy Kolpa Kopoul », réalisé par Stéphane Jourdain pour La Huit Production en 2009.

    « Mao d’un jour, Mambo toujours, DJ irrésistible, très belle plume à la grande époque de Libé, voix mythique de Radio-Nova, défricheur de musiques obliques, Rémy Kolpa Kopoul a trop de vies pour être réduit à un film ».

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Liens externes » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] La Huit Production