Étiquette : Paradise Garage

  • The Loft by David Mancuso

     

     

    Après le Paradise Garage, auquel nous avons récemment consacré un article, nous nous devions d’évoquer un autre club mythique de New York : The Loft.

     

    En 1966, David Mancuso passe des disques pour ses amis, leur faisant découvrir les dernières nouveautés du moment. Devant le succès rencontré par ses soirées « By Invitation Only », organisées un peu partout à New York, lui vient alors l’idée d’institutionnaliser ces fêtes, sur base hebdomadaire, et dans un lieux plus adapté.

    Le 14 février 1970, il inaugure The Loft, au 647 Broadway, à l’angle de Broadway et Bleecker Street (Chelsea). Le lieu en question est en fait le domicile de Mancuso, un vrai loft de 220 m2, converti en club privé, qui réunira rapidement plus de 300 personnes dans le cadre des fameuses parties « Love Saves The Day ». Sur le modèle des « Rent Parties » organisées à Harlem dans les années 20, autour de musiciens de jazz qui viennent jouer dans des appartements privés, les soirées « Love Saves The Day » de David Mancuso ne sont accessibles que sur invitation, et on n’y vend ni alcool ni nourriture.

    Suite à l’effondrement d’un hôtel voisin en 1975, les soirées du Loft migrent au 99 Prince Street, à Soho. C’est à cette époque que surviennent les premiers problèmes avec la municipalité de New York, probablement sur « suggestion » d’autres lieux de fête plus conventionnels. David Mancuso est accusé à tort de vendre de l’alcool dans un lieu public sans la fameuse « Cabaret Licence », et il se voit contraint de suspendre l’organisation de ses fêtes pendant une année. Cette interruption permet à d’autres clubs new-yorkais d’émerger, comme le Paradise Garage, The Gallery ou le Studio 54.

    A la fin des années 70, David Mancuso abandonnera le beatmatching pur et dur, pour se consacrer à la diffusion musicale sur un sound-system unique pour l’époque, inspiré du son dub jamaïcain.

    En dix ans d’existence, le Loft « originel » aura vu défiler la crème des Djs new-yorkais, de Larry Levan à Franckie Knuckles, en passant par David Morales, Francois Kevorkian, Nicky Siano ou Tony Humphries, qui s’illustreront tous par la suite dans les meilleurs clubs de la ville.

    Quant à David Mancuso, il disparaît le 14 novembre 2016, à l’âge de 62 ans. Il est de ceux qui ont fait basculer le clubbing dans la modernité. David Mancuso, celui à qui « tous ceux qui ont dansé ou enfilé un casque doivent quelque chose » selon Bill Brewster, l’auteur de « Last Night A DJ Saved My Life », était en effet de ces promoteurs qui ont su imposer une idée. Ou mieux, un mode de vie…

    « L’idée centrale du Loft, c’était le progrès social. Et ce n’est pas le genre de choses qu’on trouvait à l’époque dans un night-club standard », résumait-il dans une interview accordée à Daily Red Bull, fier comme jamais du concept de ses fameuses soirées lancées le 14 février 1970 et uniquement accessibles par cooptation.

     

     

     

    « Pour moi, ces soirées sont une façon de progresser socialement, parce que je ne suis pas limité par les lois. Payer 5 dollars ou 10 dollars pour une boisson est parfois difficile. Au Loft, il y a à manger, tu amènes ta propre bouteille, tu n’as pas à payer pour poser ton manteau. C’est une communauté d’entraide, en quelque sorte. Ici, tant que tu agis comme un être humain, tu peux faire ce que tu veux. »

     

    A redécouvrir l’ambiance irrésistible du Loft sur les compilations « David Mancuso Presents The Loft Vol. 1 & 2 » (sorties en 1999 et 2000 sur le label londonien Nuphonic). A signaler d’ailleurs sur le volume 1, plage E2, un morceau intitulé « Yellow Train » composé par un certain… Pierre Bachelet… Ainsi que le fameux « Soul Makossa » de Manu Dibango.

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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  • Paradise Garage : La bande-son d’une époque bénie

     

     

    Le Paradise Garage peut avoir fermé ses portes en septembre 1987, son héritage est encore vivace auprès des nouvelles générations de New-Yorkais.

     

    Pour preuve, le 11 mai 2014, ce qui ne devait être qu’une simple fête de quartier organisée au 84 King Street, à Soho, face à l’entrée de l’ancien club, s’est spontanément transformée en énorme dance-floor, réunissant des milliers de participants venus rendre hommage au Paradise Garage, ainsi qu’à son DJ mythique Larry Levan.

     

    Bill Bernstein Disco Utopia © Bill Bernstein 1979
    DJ Larry Levan at the Paradise Garage, 1979 (Bill Bernstein Disco Utopia © Bill Bernstein)

     

     

    Durant ses dix années d’existence, ce club mythique a défini les règles de la dance music pour imprégner tous les genres musicaux actuels, du garage à la house, en passant par la neo-soul, la funk ou la disco, voire même le hip-hop. Au Paradise Garage s’est composé la bande-son de plusieurs générations de clubbers. Et c’est au Paradise Garage que, pour la toute première fois, le DJ est au centre du show, fixant l’attention des danseurs. Ainsi, Larry Levan deviendra le premier DJ moderne, et la référence pour beaucoup de DJs actuels.

    Larry Levan nous a quittés en 1992, à 38 ans.

    L’ambiance du Paradise Garage à redécouvrir avec le double album enregistré live en 1979, et mixé par maître Larry Levan himself : « Live At The Paradise Garage ».

     

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  • Le Clubbing Gay by Sexy Demain

     

     

    Le clubbing gay naît en Europe dans les années 1920, avec le Magic City à Paris, et le quartier de Schöneberg à Berlin. Enfin, les gays peuvent se rassembler pour autre chose que de la drague interdite, mais pour s’amuser et danser.

     

    Les émeutes de Stonewall en 1969 à New York lancent le grand mouvement de libération gay, et l’année suivante voit la naissance des gay prides où les LGBT marchent par milliers, drapeaux à la main, pour l’égalité des droits.

    Dans les années 70, le clubbing gay voit émerger sa musique hédoniste et folle, la Disco, et pour la première fois, les clubs gay deviennent des lieux de mixité sociale, comme au Loft et au Paradise Garage, à New York.

     

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    Le Palace et le Studio 54 deviennent mythiques, autant pour le chaos de la queue à l’extérieur que pour la fête sans limite à l’intérieur. On y transpire beaucoup et les drogues n’y sont pas pour rien.

     

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    La Disco s’affirme comme un genre musical majeur, Donna Summer en est la reine, mais le backclash survient avec la campagne « Disco Sucks », mouvement homophobe déguisé qui brûle par milliers les vinyles de Disco dans des stades géants.

    La Disco se réinvente alors avec la House de Frankie Knuckles, dans son temple, The Warehouse, boîte gay de Chicago d’abord fréquentée par les blacks et les latinos. C’est la période des hymnes utopistes comme le prophétique « Promised Land » de Joe Smooth.

     

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    A Londres, dans les années 80, pour échapper à l’hécatombe du sida, les gays se réfugient dans un clubbing de carnaval où le déguisement outrancier est de rigueur, avec les soirées « Taboo » puis « Kinki Gerlinky », et aujourd’hui « Sink The Pink ». Aux Etats-Unis, on mélange le déguisement et la danse, et ça donne le « Vogueing ». Les gays latinos et blacks de New York s’exhibent dans des chorégraphies hyper codées, spectaculaires, jambe en l’air, où la performance compte autant que les marques de respect du public. Oui, enfin, se faire respecter…

     

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    Dans les années 90, c’est l’explosion des super clubs gays commerciaux, le Queen sur les Champs-Elysées, le Heaven à Londres ou le Tunnel à New York. Des sanctuaires avec leurs rituels, comme quand le Dj Junior Vasquez braque le projecteur sur le meilleur danseur de la piste, lui conférant un statut de légende pour la communauté.

    Heureusement, il reste des poches underground à Berlin ou à Paris, avec les filles du « Pulp » de 1997 à 2007, dont l’énergie n’est toujours pas dissipée. Et puis il y a l’exubérance des « Circuit Parties » géantes, à Miami, Miconos, Barcelone et Ibiza, avec apologie aliénante des corps parfaits.

    Aujourd’hui, on se retrouve à la « Flash Cocotte », à la « Horse Meat Disco », au « Smart Bar » et au « Laboratory », ces bulles où on vient se sentir protégé, libre, exister sans discrimination, tout ce qui fait que le clubbing gay est… Sexy Demain !

     

     

     

  • Paradise Garage (1978 – 1987)

     

    Le Paradise Garage peut avoir fermé ses portes en septembre 1987, son héritage est encore vivace auprès des nouvelles générations de New-Yorkais. Pour preuve, le 11 mai 2014, ce qui ne devait être qu’une simple fête de quartier organisée au 84 King Street, à Soho, face à l’entrée de l’ancien club, s’est spontanément transformée en énorme dance-floor, réunissant des milliers de participants venus rendre hommage au Paradise Garage, ainsi qu’à son DJ mythique Larry Levan.

    Durant ses dix années d’existence, ce club a défini les règles de la dance music pour imprégner tous les genres musicaux actuels, du garage à la house, en passant par la neo-soul, la funk ou la disco, voire même le hip-hop. Au Paradise Garage s’est composé la bande-son de plusieurs générations de clubbers. C’est au Paradise Garage que, pour la toute première fois, le DJ est au centre du show, fixant l’attention des danseurs. Ainsi, Larry Levan deviendra le premier DJ moderne, et la référence pour beaucoup de DJs actuels.

    Larry Levan nous a quittés en 1992, à 38 ans.

    L’ambiance du Paradise Garage à redécouvrir avec le double album enregistré live en 1979, et mixé par maître Larry Levan himself : « Live At The Paradise Garage ».

     

     

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