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  • Bar à Mines : Interview Croisée

     

    Qu’est-ce que « Baramines » ? Un café-théâtre d’Abidjan ? Le nom d’une communauté de joueurs sur un fameux jeu vidéo ? Un blogueur basque fan de sport ? Pas du tout. « Baramines.com » est un site bourré de talents tous plus drôles les uns que les autres, où le dessin d’actualité est roi. C’est une ruche de génies doués pour la caricature, l’illustration, le dessin d’art ou la peinture. Instant City a eu la chance de pouvoir pousser la porte de ce collectif de seize dessinateurs, illustrateurs, graphistes et peintres. Ils auraient pu rester chacun dans leur coin, mais ils ont pris le parti de se regrouper. D’abord et sans doute, parce qu’à plusieurs, on se marre quand même plus que tout seul, et puis aussi sans doute pour partager :  des impressions, des contacts, des avis. Plus de 6 000 followers jouissent du bonheur de rire à leur côté, au fil de l’actualité sur leur page facebook. Seize humoristes rien que pour nous, regroupés sur une seule page pour nous faire rire tous les matins au réveil à l’allumage de notre ordinateur, que demander de plus ? Si vous cherchez une idée de cadeau pour un anniversaire, un mariage, ou plus, si vous êtes un professionnel à la recherche d’une collaboration artistique, vous êtes au bon endroit.

     

    Instant City : Bar à mines, qu’est-ce que c’est ? 

     

    Bar à Mines est un collectif de seize dessinateurs regroupés sous forme d’association loi 1901. C’est aussi un site internet géré par Florence Rapilly, la secrétaire du groupe. Enfin, c’est une page facebook sur laquelle chacun des membres publie, selon l’humeur et l’inspiration, ses dessins d’actualité. L’objectif de ce collectif est de faciliter les contacts extérieurs, d’additionner les savoirs-faire pour augmenter le potentiel d’impact car « à plusieurs, on est plus efficace que tout seul. »

     

    Hub : « Le collectif permet de rompre avec une forme d’isolement. C’est intéressant de pouvoir partager sur nos pratiques, de voir comment fonctionnent les autres dessinateurs. On découvre d’autres approches de l’actu et du dessin. »

    OG : « C’était important de mettre le collectif à l’honneur dans un métier parfois trop individualiste. »

     

    Bar à Mines est une belle palette de talents divers et variés unis par la passion du dessin mais également l’envie « de se marrer et de faire marrer les autres ». C’est « l’image de la diversité » et un peu, aussi, « une maison de fous ».

    Le groupe, quant à lui, permet de répondre plus rapidement à la demande en offrant un choix plus large au client, en fonction des disponibilités et des compétences de chacun et de relativiser les difficultés du métier. C’est une opportunité supplémentaire d’obtenir des contrats car au-delà de la passion, il s’agit d’une profession dans laquelle il est difficile d’exister.

     

    OG : « Le groupe nous apporte une émulation positive. »

    Man : « Il permet de voir plus haut. »

    SM : « Le groupe permet de sortir de son isolement. Il donne envie de faire LE bon dessin, celui qui va surprendre les camarades ou provoquer leur admiration (attention, je n’ai pas dit que j’y arrivais, juste que j’avais envie !) »

     

    Tous sont liés par des goûts et des couleurs communs, un besoin de partager et de transmettre une vision du monde, mais aussi, il ne faut pas l’oublier tout de même, car cela a aussi son importance, le besoin d’être plus efficace pour obtenir des commandes.

     

    Man : « Ce qui m’a poussé à entrer dans le collectif, c’est un goût démesuré pour l’aventure. »

    Le logo, en noir et jaune, « une association visuelle pertinente » (le soleil et la nuit, un œuf avec son noir d’oeuf) représente « un crayon électrique », « le danger que peut représenter le crayon pour certains », « une coccinelle vue par un daltonien »…

    OG : « Attention, panneau explosif ! »

    SM : « C’est un crayon survolté. »

    Man : « Je n’ai aucune idée de ce que ce logo représente. Celui qui l’a dessiné travaille vraiment comme un cochon ! »

     

    Pas de règlement, ni de ligne éditoriale ou de comité de rédaction. Ici la confiance règne.

     

    Hub : « Ce serait beaucoup trop compliqué de demander les avis de chacun avant la publication. Vous imaginez le nombre de mails croisés ? Le temps de mettre tout le monde d’accord sur un dessin d’actu, il ne serait plus d’actu depuis belle lurette… »

    Man : «  Pas de ligne éditoriale. Aucun de nous ne sait écrire d’ailleurs, c’est pour ça qu’on dessine. »

     

    La seule ligne éditoriale, on l’aura compris, c’est l’Humour. Tout juste Florence fait-elle un tri de façon à diversifier le plus possible le contenu du site. Chacun publie à son rythme :

    Man : « Moi, par exemple, je mets de la salsa quand je poste mes dessins ; c’est un rythme joyeux et entraînant. » 

    Et la censure ?

     

    Peut-on rire de tout ? La débat est lancé…

     

    Man : « Pas de politique ni de sexe ; non, je déconne ».

    Hub :  « L’autocensure est une réalité, elle est d’ailleurs nécessaire : ce n’est pas parce que la liberté d’expression est un droit qu’il faut systématiquement pousser le curseur à fond sans réfléchir pour tout et n’importe quoi. On peut et on doit prendre le risque de choquer par moment mais jamais gratuitement, jamais par simple culte de la provocation. »

    OG : « Absolument aucune censure, on peut et on se doit de rire absolument de tout, c’est l’arme absolue de la dédramatisation ! »

    SM : « On publie ce que l’on veut. L’essentiel est de s’amuser. Le seule censure présente vient de Facebook : si un dessin dérange et qu’il est signalé par un lecteur. »

     

    Outre les commandes et le travail d’actu au quotidien, quelques temps forts rythment l’année, comme les festivals ou des projets menés à plusieurs.

    C’est en tout cas une réussite puisque après seulement 1 an d’existence, le collectif « Bar à mines » traite déjà de nombreux contrats, commandes et versements de droits d’auteurs.

     

    « Bar à Mines c’est avant tout une bonne mine de barres de rire »

     

    Le collectif, au final, représente une bande de copains unis par la même passion parce qu’après tout, « mieux vaut tailler sa mine que casser sa pipe ». Vous l’aurez compris, il y a « une explosion de rires au bout de la mine ». Les seize compagnons du rire se sont trouvés en 2014. Ils auraient pu être « Les 16 nains de Blanche-Neige », « Les 16 mercenaires, parce que c’est mieux qu’à 7 », « une tribu de Cromagnon, peintres de grottes », « des mineurs de fond », « riches ? ». Mais non. Ils sont dessinateurs humoristes, pour notre plus grand bonheur.

    On leur souhaite bonne et longue route, sans embûches mais avec plein de beaux projets :

    OG : « produire un album collectif, on y réfléchit. » 

    Biz : « Ce qui serait génial, ce serait de se faire une bonne bouffe ! »

    Man : « Tout, sauf créer une équipe de foot ! »

    SM : « Ce qui serait génial à 16 ce serait… j’ai bien une idée mais je ne peux pas la dire ici, y’a du monde qui va nous lire… »

    Hub : « On pourrait créer un groupe qui s’appèlerait «Bar à Mines ». Ah ? C’est déjà fait ? Génial ! »

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Bar à Mines

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  • Dessin d’actualité | Hub’ : Ses pensées profondes

     

     

    « Vous trouverez ici de quoi secouer le cocotier avec des dessins d’actualité, des dessins humoristiques ainsi que des aphorismes et pensées qui accompagneront vos journées ».

    C’est ainsi que Hub’ définit le contenu de son Blog : « Dessins d’actu, d’humour et pensées profondes ».

    Comme bon nombre de dessinateurs d’actu, Hub’ possède plusieurs couleurs à son arc : il peut travailler aussi bien pour un éditeur (illustration de livres), que pour un organe de presse, une entreprise (affiches, plaquettes, logos…) ou pour la pub. Et pour couronner le tout, il peint. De petites toiles de moins d’un mètre par un mètre, très colorées.

    Instant City a eu envie de le contacter afin d’en savoir un peu plus sur ses « pensées profondes ».

     

    iCity = Bonjour Hub. Quelques mots pour vous présenter à nos internautes ?

    Hub = Telle une étoile filante, après de brillantes mais courtes études à la Fac d’Arts Plastiques de Strasbourg, j’ai vécu de ma peinture une dizaine d’années. Quelques concessions avec moi-même et quelques rencontres éclairantes plus tard, j’ai bifurqué vers mon métier actuel de dessinateur / illustrateur. Cela fait maintenant quelques décennies que cela dure : je passe allègrement de l’édition à la pub, de la pub à la presse, de la presse au web et inversement. Le web m’a incontestablement permis de me faire connaître au-delà des rendez-vous traditionnels et d’élargir ainsi ma clientèle, que ce soit par mon blog, les sites collectifs ou les réseaux sociaux. J’ai pu ainsi développer d’autres approches du dessin comme celle du « dessin d’actu », par exemple.

     

    iCity = Votre Blog existe depuis 2007. En huit ans, il a déjà accueilli 285 864 visiteurs. Pourquoi avoir démarré ce blog ?

    Hub = J’ai démarré ce blog lorsque Sarkozy est arrivé au pouvoir, c’est cet événement qui m’a donné envie de partager mes dessins d’actu, qui jusque-là restaient plutôt confidentiels. En effet, le personnage prêtant généreusement le flanc à la caricature et à la satire, l’occasion était trop belle de me lancer, c’était comme une évidence. En parallèle, mes dessins humoristiques et mes aphorismes en ont également profité pour sortir de leur réserve… Donc merci à Sarkozy, à défaut de bien d’autres choses, il aura au moins permis de réussir ça !

     

    iCity = Quelques mots pour commenter quelques-unes de vos « pensées profondes » :

    « Le tube cathodique est une grosse ampoule peu éclairante ». Vous ne trouvez guère de qualités à l’écran plat…

    Ecran plat comme encéphalogramme plat ?

    « Au bout de 20 ans de mariage, une chambre à coucher devient une chambre à dormir ». Pensez-vous également que l’amour ne dure que trois ans ?

    Oui si on n’essaye pas les autres pièces de la maison pour éviter de s’endormir.

    « En ce moment sur le tour de France, il y a plein de types en vélo déguisés en cyclistes »

    Lorsque vous partez au boulot à bicyclette, vous êtes un type en vélo, mais lorsque vous mettez un casque, un bermuda moule-burnes et un T-shirt qui ressemble à un panneau publicitaire avant d’enfourcher votre vélo high-tech, vous devenez un coureur du Tour de France, et ce même si vous n’y participez pas.

     

    iCity = Avez-vous des thèmes qui vous tiennent plus particulièrement à cœur ? J’en ai retenu quelques-uns : le sport, la science, l’Europe et tout particulièrement l’Allemagne.

    Hub = En fait tout m’intéresse à des degrés divers selon l’actualité du moment. Il y a des sujets qui s’imposent à moi par leur gravité ou à l’inverse par leur côté cocasse et d’autres que je traiterai un peu par défaut, juste parce qu’à ce moment-là j’ai envie de dessiner et que j’ai le temps, les dessins qui en résulteront ne seront d’ailleurs pas forcément les moins bons. En ce qui concerne l’Allemagne, vous avez sans doute raison, étant d’origine alsacienne ceci pourrait expliquer cela…

     

    iCity = Vous avez  un sens aigu de la formule : n’avez-vous jamais pensé écrire un « One Man Show » ?

    Hub = Non jamais mais vous m’en donnez l’idée à l’instant même, ce qui ne veut pas dire que je le ferai.

     

    iCity = Ou de les compiler dans un petit « recueil de pensées profondes » qui serait accompagnées de vos dessins.

    Hub = Ca en revanche, je l’ai fait il y a une dizaine d’années sous le titre : « Quand on y pense ça fait réfléchir » (plus de 400 pensées profondes). Une maison d’édition était intéressée mais y a renoncé au dernier moment car elle venait d’éditer un autre auteur de pensées et aphorismes dont l’ouvrage ne s’était vendu qu’à 3000 exemplaires, insuffisant selon elle. Elle espérait 5000 minimum. Si vous ne vous appelez pas Frédéric Dard, Philippe Bouvard, Baffy ou Patrick Sébastien (grand penseur devant l’éternel), difficile apparemment de populariser les pensées et aphorismes de quelqu’un de peu connu, la notoriété étant plus importante que la qualité du contenu pour vendre ce type de recueil, à moins que je ne sois pas tombé sur les bonnes personnes… Je reste donc ouvert à toutes propositions.

     

    iCity = Quelques perles de votre Blog, mais il y en a de très nombreuses :

    « Si tu rentres dans un tunnel à reculons, tu verras le bout du tunnel plus rapidement »

    « Lorsque j’ai le moral à zéro, je compte… »

    « Lorsqu’une fourmi suce un puceron, c’est uniquement pour se nourrir. »

    « Chaque fois que j’essaie d’aller au bout de moi-même, je me heurte à des problèmes de fin de moi ? »

    « Elle lit en moi comme dans un livre ouvert, mais heureusement, elle est rarement à la bonne page et oublie souvent ses lunettes. »

     

    iCity = Aucun problème de propriété intellectuelle ?

    Hub = Tout cela a été déposé en temps voulu au SNAC… Cela dit, je ne vais pas passer mon temps à courir après les imbéciles dont les seules idées qui leur traversent l’esprit sont de piquer celles des autres.

     

    iCity = Comment souhaiteriez-vous voir évoluer votre Blog ?

    Hub = Mon blog évolue de lui-même au fur et à mesure que je poste des dessins et autres. Il fait sa vie sans moi finalement. Même si je réponds encore aux commentaires laissés par quelques-uns, il faut se rendre à l’évidence, les réseaux sociaux ont aspiré la quasi-totalité des gens qui aiment communiquer de cette manière. Depuis 2007 j’ai vu progressivement les commentaires s’amenuiser alors que le nombre de mes visiteurs ne cesse d’augmenter. On passe, on mate et on zappe. Néanmoins les personnes désirant aller plus loin avec moi dans un sens ou un autre me contactent par mail à partir du blog, et c’est très bien comme ça. Pour en revenir à l’évolution possible de mon blog, mis à part rajouter des trucs et des machins pour améliorer l’emballage tout en changeant mon bandeau d’accueil tous les trois mois, je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus. D’un autre côté à quoi bon chambouler la forme alors que c’est la ligne de fond qui est appréciée par un certain nombre de gens qui me suivent ?

    Cela dit, je reste néanmoins ouvert à toutes les critiques et suggestions constructives… que je mettrai immédiatement à la poubelle. Je plaisante bien sûr !

     

    iCity = Quels sont vos projets de dessinateur ?

    Hub = Je n’ai pas vraiment de projet personnels du genre BD par exemple, mis à part peut-être, depuis quelques lignes, celui d’un One Man Show, grâce à vous… En fait les projets ce sont le plus souvent les autres qui me les apportent, un peu comme un scénario que l’on apporterait à un acteur, ensuite libre à moi d’accepter ou de refuser le rôle en fonction de son intérêt, et du cachet bien sûr. Bref, mes projets se limitent à avancer tout en laissant venir ce qui me permettra de continuer à avancer…

    Mes « projets » récents par exemple se sont davantage inscrits dans une stratégie de communication dont le but est de susciter l’intérêt de nouveaux clients potentiels. Aussi pour ce faire, je me suis regroupé en association avec seize autres confrères, afin d’offrir nos savoirs-faire dans tous les domaines de l’image. Ces domaines allant de la caricature à la communication des entreprises en passant par la pub, l’événementiel et l’édition tous azimuts. Notre site : www.baramines.com

     

     

     

     

    iCity = Parlez-nous de vos peintures ?

    Hub = A l’origine de tout était la peinture ! Un déclic, que dis-je, une tempête tripale à l’âge de 12 ans devant une toile monumentale de Dali, ne m’a plus laissé le choix de mon destin, encouragé en cela par une mère peignant elle-même de temps en temps et ravie que je prenne le relais de façon plus soutenue, et ce contre l’avis de mon père debout sur le frein qui voulait faire de moi un fonctionnaire…

    J’ai vécu de ma peinture pendant une dizaine d’années avant de passer à l’illustration et au dessin, plus sûrs économiquement, surtout lorsque l’on devient père de famille… Cependant il m’est arrivé de reprendre les pinceaux de temps en temps par la suite et de donner ou vendre quelques toiles de façon confidentielle sans passer par les galeries.

     

     

     

     

    Merci beaucoup du temps que vous avez accepté de prendre pour répondre à nos questions.

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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