Étiquette : Francis Bacon

  • Quelle est l’oeuvre la plus chère du monde ?

     

     

    Savez-vous quelle est l’oeuvre la plus chère du monde ? Tout dépend de quel art il est question, et il y en a neuf en tout. Il faudrait donc définir l’oeuvre la plus chère de chaque art.

     

    La BD la plus chère du monde, le 9ème Art, est une BD de Tintin : « Tintin en Amérique », publiée en 1932 et dessinée par Hergé. Elle a été adjugée à 1,3 million d’euros lors d’une vente aux enchères chez Artcurial, à une personne qui a souhaité garder l’anonymat. Le précédent propriétaire l’avait acquise sept ans plus tôt, en 2008, pour 764 218 euros, soit une plus-value de 200 %. La valeur de cette œuvre, c’est sa couverture à l’encre de Chine et gouache de couleur. Il n’en existe que cinq exemplaires dans le monde : deux dans des collections privées (dont celle-là) et trois au musée de la Fondation Moulinsart. Les autres couvertures de Tintin seront ensuite réalisées à l’encre de Chine, la mise en couleur étant faite désormais séparément à l’aide de bleus de coloriage et non plus de gouache.

     

    tintin

     

    En peinture ou plutôt en « arts visuels » qui englobe peinture et dessin, le 3ème Art dans la liste, on trouve le triptyque de  Francis Bacon consacré à Lucian Freud, un confrère britannique, vendu à 142,4 millions de dollars par Christie’s à New-York en 2013 après seulement six minutes d’enchères. Cette vente écrasait le précédent record détenu par « Le Cri » (1823) de l’artiste norvégien Edvard Munch en 2012 (119,9 millions) mais fut à son tour battue en mai 2015 par Pablo Picasso et ses « Femmes d’Alger » vendu à 179,4 millions de dollars en onze minutes. Mais attention. Dans la catégorie peinture, il faut distinguer l’oeuvre la plus chère de celle la plus chère vendue aux enchères, ce qui n’est pas du tout pareil et nous ramène à un nouveau tableau : « Quand te maries-tu ? » de Paul Gauguin, peint en 1892 et vendu à un acheteur inconnu, sans doute un Qatari, pour 300 millions de dollars.

     

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    Le peintre le plus côté du monde est Pablo Picasso (1881-1973), avec pas moins de cinq tableaux dans le Top 15 des plus chers du monde. Le seul ensuite à apparaître deux fois est Vincent Van Gogh (1853-1890), deux Français, cocorico, même si Picasso est né en Espagne (il a passé l’essentiel de sa vie en France). Tous les autres n’ont qu’une seule toile au classement.

    En seconde position derrière la peinture, on trouve la sculpture, seconde également dans la liste des arts. Le record pour une vente aux enchères est détenu par Alberto Giacometti (1901-1966) avec « L’homme au doigt » vendu 141,2 millions de dollars en mai 2015. Dans les dix ventes les plus chères de l’histoire des enchères, deux sont des Giacometti. Les huit autres œuvres sont des peintures. Joli travail pour cet italien, aîné de quatre enfants dont le père était… peintre !

     

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    Qu’est-ce, comparé au 7ème art, le cinéma ? Le film le plus cher du monde, inflation prise en compte, reste « Avatar » (2009)  avec 387 millions de dollars dépensés (« Pirates des Caraïbes » hors inflation). On est loin, très loin de la peinture… Non seulement il est le film le plus cher de l’histoire du cinéma, mais il bat des records de recettes : 1,8 milliards de dollars, soit environ 1,4 milliards de bénéfices. Et détient un 3ème record, celui des téléchargements, avec pas moins de 20 millions en 2011.

     

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    Mais l’art qui explose littéralement tous les chiffres, et qui d’ailleurs est le 1er des arts, c’est l’architecture. Duaï et Las Vegas sont les vitrines de cet art post-moderne. Le Top 10 a été publié par la société Emporis, une des plus grandes bases de données mondiales du bâtiment basée en Allemagne et créée en 2000 à l’initiative de Michaël Wutzke, un architecte de 49 ans. On constate que les plus chers ne sont pas forcément les plus hauts. On parle là de milliards de dollars. Le vainqueur est le « Marina Bay Sands » à Singapour : 6 milliards de dollars, contre 1 milliard d’euros pour la tour la plus haute du monde, « Burj Khalifa » à Dubaï (828 mètres) terminée en 2009. « Marina Bay Sands », c’est cet immeuble incroyable formé de trois bâtiments de 200m de haut avec une piscine en forme de paquebot de 340m sur le toit. C’est un peu « Titanic » version gratte-ciel. 2 560 chambres, un casino de 1 000 tables de jeu et 1 400 machines à sous, un musée en forme de lotus, une piscine de 324m ( 6 bassins olympiques !), le tout imaginé par Moshe Safdie, un Palestinien architecte et urbaniste établi à Montréal, qui a aujourd’hui 77 ans ! L’artiste qui a réalisé l’oeuvre la plus chère du monde !

     

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  • Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

    Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

    Hubert Touzot aime raconter des histoires. A 46 ans, il a déjà un parcours bien rempli : il y a eu la bande dessinée, l’écriture de scénarii, de poésies et même la scène. Aujourd’hui, c’est avec la lumière qu’il souhaite écrire la suite de l’aventure en se consacrant à la photographie.

     

    Instant City a souhaité lui poser quelques questions afin de mieux connaître l’artiste et son travail.

    Sur sa page facebook, Hubert Touzot se présente comme un « Photographe dévoreur ». 

     

    IC : Pourquoi « Dévoreur » ?

    C’était à la base le nom que j’avais trouvé pour une série de photos à la thématique évoquant l’Afrique mystérieuse, ses esprits ancestraux et la magie des corps. « Dévoreur » m’était venu un peu comme ça. Plus tard, c’est en songeant à la manière dont j’allais signer mes photos que j’ai pensé à mettre un pseudo à l’évocation intrigante plutôt que de mettre mon vrai nom dont personne ne se souviendrait. Il m’a semblé que ce pseudo étrange serait plus efficace pour s’en rappeler. J’aime bien aussi l’analogie entre l’univers de mes photos assez « corsetées » et ce qu’inspire le mot « Dévoreur » où l’on pense à un monstre, un croque-mitaine, quelque chose qui vient vous faire peur la nuit.

    La photographie est vite devenue pour Hubert Touzot, alias « Dévoreur », une passion. « C’était devenu pour moi une évidence ». Mais ce qui l’intéresse, c’est davantage les possibilités qu’elle offre en tant qu’art qu’en tant que technique. Elle est un moyen d’expression et de partage d’idées. « Ce qui m’intéresse, c’est de mettre en forme ce qui me trotte dans la tête ».

     

    IC : Qu’est-ce pour vous, « une excellente photo » ?  

    Comme une chanson, une pièce musicale, un film, un poème, une peinture, c’est l’émotion qui s’en dégage. Quelque chose en vous qui remonte du passé ou d’ailleurs, quelque chose qui va vous envelopper, vous étreindre et ne plus vous lâcher, vous obséder, quelque chose que vous avez l’impression au fond de connaître.

    Trois photographes ont marqué son parcours : Joël-Peter Witkin, Robert Mapplethorpe et Sebastião Salgado « Parce qu’ils essaient de rendre sacré ce qu’ils photographient » : la mort ou la guerre, la souffrance, la douleur, la jouissance, la beauté sombre du monde.

     

    IC : Quelle est votre quête en tant que photographe ? 

    Je recherche la beauté en n’ayant jamais peur de pousser parfois les choses jusqu’au seuil du ridicule ou du pompeux. Essayer de toucher la pureté dans un geste, un regard, cela peut parfois prêter à sourire, surtout aujourd’hui.

     

    IC : Quelle est votre photographie fétiche ? (parmi les vôtres)

    C’est peut être celle de la série « Baobab ». Ce n’est d’ailleurs presque plus une photo tellement je l’ai saturée. L’ensemble est pratiquement noir avec un baobab au centre qui se découpe sur ce qui semble être un incendie tout autour et un éclair rougeoyant à droite comme sorti du sol.

     

    IC : Donnez-vous des noms à vos albums (vos séries), des titres à vos photos ?

    Pour les séries oui, toujours des noms comme les histoires, les films, les chansons… Parce que lorsque je me lance dans une nouvelle direction, il y a une thématique. C’est toujours un projet. Les choses se font naturellement sans se forcer. Une histoire va surgir d’après une idée. Il va y avoir un fil conducteur. Je ne fais jamais une photo isolée. D’autres suivront toujours.

    Plusieurs séries sont à découvrir sur sa page facebook. Parfois il s’agit de commandes comme l’album « Haute Couture », réalisé pour un ami couturier Benois Pons ou  les séries « Bassirou’s Tricks »  et « Sa Majesté », qui sont des books pour des mannequins. Parfois il s’agit d’une balade champêtre : « Je pars de la ville monochrome pour m’abandonner dans une nature élégiaque. Cette nature où lorsque l’on prend le temps de bien regarder, on peut peut-être croiser un faune ou une licorne ». Certains albums sont plus politiques, comme « Tourisme » et « Tourisme 2 », qui évoquent l’immigration et les pays du sud, ou la série « Noé Noé » qui délivre un message écologique à travers des animaux figés, non pas par le photographe, mais par le taxidermiste. Il y est également question d’usines chimiques et autres ensembles industriels.

    Dans l’album « Giallo », qui signifie « jaune » en italien, Hubert Touzot fait référence au style littéraire devenu également un courant cinématographique transalpin (Dario Argento) très à la mode dans les années 60 et 70, aussi surnommé « L’horreur à l’italienne ». Il s’agissait de mettre en scène l’assassinat tout à la fois sadique et sophistiqué de magnifiques jeunes femmes dans des appartements luxueux. « J’ai composé une sorte de roman-photo hommage. Cette série peut d’ailleurs être vue en clip sur Youtube ».

     

    IC : Présentez-nous l’album « Belial » :

    J’ai souhaité utiliser des vitraux d’église en occultant leur dimension première et pourquoi ils ont été réalisés. J’ai souhaité les assimiler à de pures représentations esthétiques, graphiques, grâce à l’association de photos de portraits qui n’ont strictement rien a voir avec le sacré. Désacraliser les idoles et sacraliser le commun.

    Le thème prédominant parmi tous ces albums reste ce qu’Hubert Touzot nomme « la négritude ». Celle-ci tient une place prédominante dans sa vie affective et artistique.

     

    IC : Présentez-nous l’album « Noir de Lumière » :

    Noir de Lumière… Tout est dit dans le titre. La négritude à travers des siècles d’histoire avec tous les clichés ainsi véhiculés. La confrontation entre l’homme blanc dit occidental, sa culture, sa civilisation et le plus vieux continent du monde, le berceau de l’humanité. Toujours avec cette passerelle très mince entre la poésie et l’image. Comme avec des vers ou des métaphores, je suis adepte des ruptures, des cassures, des changements de tons brusques et bien-sûr des oxymores. photos, poésie, même combat. L’homme noir est pour moi un sujet inépuisable. C’est un peu une obsession, une sorte de malédiction qui revient sans cesse car il y a quelque chose en moi que je trimballe depuis des années, comme une sorte de résonance qui viendrait de vies antérieures si l’on se raccrochait aux lois karmiques.

     

    IC : Est-ce vous qui choisissez la mise en scène de vos photos (costumes, maquillage) ?

    En effet, j’aime tout contrôler, du maquillage à la coiffure, les décors, les costumes, tout. Pour certaines séries qui sont des commandes, je me fais aider par un maquilleur professionnel et j’ai la chance d’avoir un ami couturier-styliste, Benois Pons, qui peut m’aider le cas échéant pour l’habillage, me fournir des vêtements et aussi me donner des idées lors du shooting. C’est assez difficile d’arriver à se concentrer sur le sujet, la photo, la lumière et en même temps sur le maquillage, la coiffure, le décor, les accessoires. C’est pour cela qu’une séance photo réussie, c’est avant tout en amont de la préparation. Tout doit être noté, pensé afin que le jour J, la séance ne soit plus que pur amusement et joie.

     

    IC : Plutôt couleur que Noir et Blanc, semble-t-il. La couleur apporte un élément visuel supplémentaire ? (série : un soleil jaune, une veste jaune)

    Cela dépend à quel temps vous souhaitez conjuguer votre photo. Pour ma part le N&B renvoie au passé et à la nostalgie. Le N&B est comme un filtre qui va d’abord flatter ce que vous avez photographié, le figer dans une petite solennité. Ensuite la démarche artistique, le processus créatif, seraient complètement différents qu’avec la couleur.

    Je préfère de toute façon la couleur pour son aspect graphique et frontal. Je fonctionne beaucoup plus comme un peintre qu’un réel photographe, avec le principe des aplats de couleur et en me moquant de la profondeur de champ, du relief, des ombres, etc, tout ce dont on doit tenir compte en principe dans la photo et qui plus est pour le N&B. J’aime beaucoup le principe de l’iconographie.

    Etant autodidacte, j’apprends au fur et à mesure. Ce sont souvent des peintres, d’ailleurs, qui m’ont influencé, plus que des photographes, de par la façon dont je compose mes cadres et les zones de couleurs. Klimt et Bacon pour ne pas les citer sont toujours là quelque part.

     

    IC : J’ai remarqué que vous aimiez bien mettre deux images en parallèle.

    Oui, les diptyques côte à côte ou haut et bas à la verticale et plus récemment depuis un an avec deux images superposées. J’utilise tout ce qu’il m’est possible de faire pour arriver à ce que j’ai dans la tête. Le fait également de travailler à l’intuition, sans argent ni moyens confortables, m’aide sans doute à toujours pousser plus loin les expériences. Parfois c’est loupé, parfois c’est encourageant pour la suite.

     

    Pour la rentrée, Hubert Touzot planchera sur une nouvelle série de photographies sur le thème « Le revival esthétique des années 80 ». A suivre donc…

     

     

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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