Étiquette : Comics

  • Le magazine satirique américain MAD va disparaître des kiosques

     

     

    Après 67 ans d’existence, le magazine satirique américain MAD va disparaître des kiosques. Son dernier numéro mensuel avec des contenus originaux et inédits est prévu pour septembre 2019, a annoncé jeudi son éditeur, DC Comics, suscitant des réactions attristées…

     

    Le premier numéro de ce magazine déjanté, connu pour son humour « adulte » et son mordant politique, paraissait en 1952. Fondé par Harvey Kurtzman et William Gaines, MAD et son personnage-mascotte Alfred E. Neuman, un gamin roux aux oreilles décollées et au visage criblé de taches de rousseur, tout sourire avec une dent manquante, ont influencé des générations d’humoristes.

    MAD connut son heure de gloire au début des années 1970. En 1974, à son apogée, il tirait à 2,8 millions d’exemplaires. Mais son audience s’était progressivement réduite pour ne plus paraître en 2017 qu’à quelque 140.000 exemplaires, selon le spécialiste des médias Michael J. Socolow.

    Le magazine sera donc publié avec du contenu original et inédit jusqu’en septembre 2019. Mais « après le numéro 10 cet automne, il n’y aura plus de nouveau contenu, hormis pour les numéros spéciaux de fin d’année », selon un communiqué de l’éditeur DC Comics diffusé sur la chaîne de télévision ABC. « A partir du numéro 11, le magazine n’offrira plus qu’une sélection des classiques qui ont fait la renommée du magazine depuis sa naissance il y a 67 ans ».

     

    « Je suis profondément attristé de savoir que MAD Magazine s’arrête », a tweeté le comédien et chanteur Weird Al Yankovic, qui fut rédacteur en chef invité. « Je ne sais par où commencer pour décrire l’impact que MAD a eu sur moi quand j’étais enfant – c’est en gros la raison pour laquelle je suis devenu « weird » (bizarre, ndlr) », ajoute-t-il en disant « adieu à l’une des plus prestigieuses institutions américaines de tous les temps ».

     

    « Au revoir, MAD Magazine. Merci pour avoir inspiré des générations entières d’humoristes partout dans le monde, et surtout merci pour tous ces éclats de rires », a lancé le scénariste des Simpson Josh Weinstein. « Tu évoques un temps, pour beaucoup d’entre nous, lorsque nous étions enfants, où tu étais la plus grande chose qui ait jamais existé ».

    Mais l’influence de MAD s’estompait ces dernières années, comme en témoigne cet échange récent entre le président américain Donald Trump et l’un des candidats démocrates à l’élection présidentielle de 2020, Pete Buttigieg.

    Trump, âgé de 72 ans, avait comparé en mai Pete Buttigieg à la mascotte de MAD, déclarant au site Politico « qu’Alfred E. Neuman ne peut pas devenir président des Etats-Unis ». Mais Pete Buttigieg, âgé de 37 ans, lui avait répondu : « je vais être honnête, j’ai dû aller chercher ça sur Google », en ajoutant « c’est peut être simplement un truc générationnel »…

     

     

     

     

  • Superman fête ses 80 ans

     

     

    Superman, le plus célèbre des super-héros en collants bleus fête ses 80 ans. L’occasion pour nous de vous raconter les origines d’un des héros préférés des enfants d’hier et d’aujourd’hui. 

     

    « C’est un oiseau ! C’est un avion ! Non, c’est Superman ! ». Il y a 80 ans, le dernier fils de Krypton faisait sa toute première apparition dans les pages du premier numéro de la revue « Action Comics », daté de juin 1938.

    Ses créateurs, le scénariste américain Jerry Siegel et le dessinateur canadien Joe Shuster, ne s’imaginaient sans doute pas que leur personnage rencontrerait un tel succès et encore moins que 80 ans plus tard, il serait toujours aussi populaire.

    S’il n’est pas tout à fait le premier super-héros de l’histoire – cet honneur revient à Doctor Occult créé trois ans plus tôt par les mêmes Siegel et Schuster – il est sans nul doute celui qui, parmi tous les super-héros qui feront leur apparition au fil du temps, en deviendra le plus emblématique.

     

     

     

    Superman a en effet immédiatement rencontré un énorme succès. A tel point qu’un an seulement après sa création, il fut le premier super-héros à avoir droit à sa propre revue « Superman » en 1939, puis à son feuilleton radiophonique, « Les Aventures de Superman » en 1940, ainsi qu’à son dessin animé en 1941.

    Un succès dans lequel se sont engouffrés de nombreux autres super-héros créés dans la foulée, parmi lesquels : Batman en 1939, Captain Marvel, Flash et Green Lantern en 1940, Wonder Woman et Captain America en 1941…

    Mais si Superman occupe une place à part dans l’imaginaire collectif américain, ça n’est pas simplement parce qu’il fut le premier. Ou en raison de son costume flanqué d’un grand « S » sur la poitrine, reconnaissable entre mille, voire de ses pouvoirs extraordinaires.

    Mais bien parce qu’assez rapidement, Superman est devenu l’archétype de l’icône américaine. Tant du fait des valeurs qu’il défend, comme héros et comme reporter : « la vérité, la justice et le rêve américain », que du fait de son histoire personnelle : celle d’un immigré seul survivant de sa planète, recueilli bébé par un couple d’agriculteurs du Kansas, qu’ils prénomment Clark Kent, comme ultime preuve de l’immense pouvoir d’accueil et d’assimilation des Etats-Unis.

    Une histoire qui fait écho à celle de nombreux Américains, mais aussi à celle de ses créateurs, Jerry Siegel et Joe Shuster, tous deux enfants d’immigrants juifs d’Europe de l’Est.

     

     

     

    En effet, contrairement à l’image de « boy scout » qu’on lui prête souvent, Superman n’a jamais hésité à s’engager contre les injustices. Quitte à créer parfois la polémique.

    En 1946, dans un épisode resté célèbre de l’émission de radio « Les Aventures de Superman », il fut ainsi un des premiers héros à s’en prendre ouvertement au Ku Klux Klan.

    Aux fils des ans, DC Comics, son éditeur, l’a également utilisé lors de campagnes contre le racisme et l’intolérance religieuse ou encore pour l’accueil des réfugiés.

     

     

     

    En 2011, la décision d’un de ses scénaristes de le faire renoncer à la nationalité américaine et se tourner vers les Nations-Unies, pour ne plus être accusé de ne défendre que les intérêts américains, avait aussi causé quelques controverses aux Etats-Unis.

    Tout comme celle, en septembre 2017, de le faire s’interposer entre un suprématiste blanc et des immigrés clandestins pour défendre ces derniers, un mois seulement après la tuerie de Charlottesville.

    Mais comme aime à le préciser DC Comics, Superman « personnifie ce qu’il y a de meilleur dans le rêve américain ».

     

    « On ne compte plus le nombre de personnes dans le monde qui arborent un t-shirt Superman, sans pourtant avoir forcément lu une seule page des aventures du personnage. Mais Superman porte en lui l’espoir qu’un meilleur est possible. Et tant que cet espoir subsiste, rien n’est tout à fait perdu. » (François Hercquet, Directeur Éditorial de « Urban Comics »)

     

    Superman a donc 80 ans en 2018 mais il n’a finalement pas pris une ride, tant il colle à son époque… Normal, Superman est un super-héros. Depuis 1938, des centaines de BD ont été publiées et une dizaine d’acteurs ont endossé la cape à l’écran. Pourquoi le public actuel se reconnaît encore dans ce héros d’un autre siècle ? 

     

     

     

    Superman apparaît en 1938, au moment où les grandes métropoles américaines connaissent un essor fulgurant, accompagné d’une corruption et d’une criminalité croissantes. Le super-héros redresseur de tort, c’est alors la bonne conscience des lecteurs face aux travers du monde.

    En 2018, la dureté et la déshumanisation des mégalopoles sont d’actualité et les combats de Superman gardent ainsi un fort écho. Le personnage, quant à lui, à l’instar d’autres super-héros, à commencer par Batman, devient plus complexe et sombre, moins lisse.

     

     

     

    Et puis, Superman est à sa façon un migrant, un réfugié. Son monde natal, la planète Krypton, a été détruit lorsqu’il était enfant. Superman est un étranger qui n’aspire qu’à se fondre parmi la population du pays qui l’a accueilli, les Etats-Unis. Encore un thème fort de notre temps…

    Enfin, le pire ennemi du héros, c’est Lex Luthor, un mauvais génie milliardaire et mégalomane qui fomente de bien sombres projets. Pour certains, ce personnage apparu en 1940 serait simplement une préfiguration des grands patrons d’internet. Bref, du haut de ses 80 ans, Superman nous raconte finalement la société d’aujourd’hui. 

     

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    Source : Vincent Leblé pour La Nouvelle République (Juin 2018)

     

     

     

  • Jack Kirby, The King of Comics

     

     

    Pour sa 42ème édition, le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême organise une exposition événement, pour célébrer l’un des créateurs majeurs de toute l’histoire des super-héros américains.

    Hommage au maître !

    Depuis bien longtemps, les lecteurs de Comics le connaissent. En revanche, le grand public n’est pas nécessairement conscient de l’influence de Jacob Kurtzberg, alias Jack Kirby, dans l’histoire de la bande dessinée américaine. Jack Kirby n’a pas inventé le super-héros, certes… Mais, Jack Kirby a participé, aux côtés de Stan Lee, à la création de tant de personnages et de séries aujourd’hui mythiques : Les Quatre Fantastiques, Les X-Men, Le Quatrième Monde, Les Nouveaux Dieux, Ant-Man, Kamandi… qu’on peut lui donner le surnom de « King of Comics».

    Exposition Jack Kirby, le super-créateur

    (Le Monde des Bulles, Hall 2)

     

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Kirby Museum