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  • Si vous aimez lire, tentez la Causette…

     

    Envie d’un magazine à lire sur la plage, dans une chaise longue ? Je vous présente Causette, un magazine qui s’adresse aux femmes « plus féminines du cerveau que du capiton ». Cent pages de lecture intelligente pour celles qui en ont assez « d’être prises pour des quiches ». Avec des rubriques politiques et culturelles, des reportages, des interviews, des enquêtes et des portraits (des vrais, pas des « paparazzades »). De vrais articles longs, intéressants et remplis d’informations, remplacent les petits pitchs zapping avec d’énormes photos, pleins de publicités des magazines féminins. Pas de people, mais des gens : artistes, politiques, écrivains ou paysans. Pas de pages maquillage, mode, santé, mais des livres, des films, du théâtre. Causette, c’est un peu la petite sœur de la revue XXI avec ses reportages longs et soignés.

    Le premier numéro est sorti le 7 mars 2009 à 20 000 exemplaires. Il est publié par la maison d’édition Gynéthic de Grégory Lasus-Debat et Gilles Bonjour. Au départ, il s’agit davantage d’un fanzine : un magazine créé par des fans, pour des fans, rédigé par une bande de copains sur un bord de table chez l’un ou chez l’autre, avec des articles qui tournent « entre copines ». Grégory n’a que 27 ans. Un père chauffeur de taxi, une mère aide-soignante, GLD vit et étudie à Bordeaux en fac d’histoire, jusqu’à son arrivée à Paris en 2007, date à laquelle il se lance dans le journalisme comme pigiste (avec un passage à Charlie Hebdo) avant d’avoir l’idée d’un magazine féminin différent. Il déclare dans une interview au Figaro : « On met en valeur les femmes plutôt qu’on ne les dégrade indirectement en sanctifiant des modèles qu’elles n’atteindront jamais. »

    Des potes pour rédiger des articles, reste l’étape 2, à savoir trouver des financements. Grégory va voir un copain à lui, Gilles Bonjour, qui travaille dans une banque comme cadre informatique. Celui-ci accepte d’investir 70 000 euros dans le projet, tandis que Grégory obtient 30 000 euros d’un « crédit à la consommation ». et c’est parti ! Deux copains qui placent leurs économies, empruntent même, pour se lancer dans une aventure sans aucune certitude, il faut quand même avoir un certain courage. Leur ligne éditoriale : de l’humour, un ton décalé et une pointe de féminisme qui permettent au journal en 2011 de devenir le premier magazine féminin à être reconnu « publication d’information politique et générale », et d’obtenir de nombreux prix (« meilleur magazine de presse » en 2012 puis « Coup de Cœur » meilleur magazine de l’année en 2013).

    Il y a très peu de salariés à Causette : les articles sont écrits à la pige et le succès rend plus facile les appels de fonds, d’autant que la progression des ventes est étonnante : + 44 % de 2011 à 2012, + 28 % l’année suivante pour atteindre 67 000 exemplaires vendus en 2013, trois fois plus qu’à ses débuts, et ce en seulement cinq ans. Une progression suffisamment surprenante pour intéresser le Times qui parle du «  symbole de la renaissance féministe en France ». Des copains qui partent sans moyens et se retrouvent avec un mag qui marche et se vend bien, sacrée réussite ! Le passage d’une revue bimensuelle d’amateurs éclairés qui font tout eux-mêmes (« On n’a jamais compté nos heures. C’était le journal de notre vie, c’était dans nos tripes : on vivait Causette, on chiait causette, on dormait Causette » exprime une collaboratrice) à une revue mensuelle professionnelle devient un cap indispensable à franchir.

    Le lectorat très particulier de Causette est devenu une véritable communauté : 155 000 followers sur la Page Facebook du magazine. Les lectrices organisent des fêtes, des Tea Party, des pic-nic… Ce sont pour la plupart des femmes entre 25 et 45 ans, plutôt de catégorie moyenne et supérieure, exigeantes, intellectuelles et actives. « Une fois de plus, lu de la première à la dernière page » twitte Elise. « Découverte de ce magazine féminin hautement subversif ! Passionnant ! Bravo » écrit bdesnos…

    Les vacances sont l’occasion de se poser pour bronzer et pour lire : l’occasion pourquoi pas de découvrir un nouveau magazine, pour nous les femmes qui le valons bien.

     

    ☯  Prix Passion du Magazine de l’année 2015

    ☯  Numéro de juillet & août 2015 – 05 euros

     

     

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  • Dessin d’actualité | Hub’ : Ses pensées profondes

     

     

    « Vous trouverez ici de quoi secouer le cocotier avec des dessins d’actualité, des dessins humoristiques ainsi que des aphorismes et pensées qui accompagneront vos journées ».

    C’est ainsi que Hub’ définit le contenu de son Blog : « Dessins d’actu, d’humour et pensées profondes ».

    Comme bon nombre de dessinateurs d’actu, Hub’ possède plusieurs couleurs à son arc : il peut travailler aussi bien pour un éditeur (illustration de livres), que pour un organe de presse, une entreprise (affiches, plaquettes, logos…) ou pour la pub. Et pour couronner le tout, il peint. De petites toiles de moins d’un mètre par un mètre, très colorées.

    Instant City a eu envie de le contacter afin d’en savoir un peu plus sur ses « pensées profondes ».

     

    iCity = Bonjour Hub. Quelques mots pour vous présenter à nos internautes ?

    Hub = Telle une étoile filante, après de brillantes mais courtes études à la Fac d’Arts Plastiques de Strasbourg, j’ai vécu de ma peinture une dizaine d’années. Quelques concessions avec moi-même et quelques rencontres éclairantes plus tard, j’ai bifurqué vers mon métier actuel de dessinateur / illustrateur. Cela fait maintenant quelques décennies que cela dure : je passe allègrement de l’édition à la pub, de la pub à la presse, de la presse au web et inversement. Le web m’a incontestablement permis de me faire connaître au-delà des rendez-vous traditionnels et d’élargir ainsi ma clientèle, que ce soit par mon blog, les sites collectifs ou les réseaux sociaux. J’ai pu ainsi développer d’autres approches du dessin comme celle du « dessin d’actu », par exemple.

     

    iCity = Votre Blog existe depuis 2007. En huit ans, il a déjà accueilli 285 864 visiteurs. Pourquoi avoir démarré ce blog ?

    Hub = J’ai démarré ce blog lorsque Sarkozy est arrivé au pouvoir, c’est cet événement qui m’a donné envie de partager mes dessins d’actu, qui jusque-là restaient plutôt confidentiels. En effet, le personnage prêtant généreusement le flanc à la caricature et à la satire, l’occasion était trop belle de me lancer, c’était comme une évidence. En parallèle, mes dessins humoristiques et mes aphorismes en ont également profité pour sortir de leur réserve… Donc merci à Sarkozy, à défaut de bien d’autres choses, il aura au moins permis de réussir ça !

     

    iCity = Quelques mots pour commenter quelques-unes de vos « pensées profondes » :

    « Le tube cathodique est une grosse ampoule peu éclairante ». Vous ne trouvez guère de qualités à l’écran plat…

    Ecran plat comme encéphalogramme plat ?

    « Au bout de 20 ans de mariage, une chambre à coucher devient une chambre à dormir ». Pensez-vous également que l’amour ne dure que trois ans ?

    Oui si on n’essaye pas les autres pièces de la maison pour éviter de s’endormir.

    « En ce moment sur le tour de France, il y a plein de types en vélo déguisés en cyclistes »

    Lorsque vous partez au boulot à bicyclette, vous êtes un type en vélo, mais lorsque vous mettez un casque, un bermuda moule-burnes et un T-shirt qui ressemble à un panneau publicitaire avant d’enfourcher votre vélo high-tech, vous devenez un coureur du Tour de France, et ce même si vous n’y participez pas.

     

    iCity = Avez-vous des thèmes qui vous tiennent plus particulièrement à cœur ? J’en ai retenu quelques-uns : le sport, la science, l’Europe et tout particulièrement l’Allemagne.

    Hub = En fait tout m’intéresse à des degrés divers selon l’actualité du moment. Il y a des sujets qui s’imposent à moi par leur gravité ou à l’inverse par leur côté cocasse et d’autres que je traiterai un peu par défaut, juste parce qu’à ce moment-là j’ai envie de dessiner et que j’ai le temps, les dessins qui en résulteront ne seront d’ailleurs pas forcément les moins bons. En ce qui concerne l’Allemagne, vous avez sans doute raison, étant d’origine alsacienne ceci pourrait expliquer cela…

     

    iCity = Vous avez  un sens aigu de la formule : n’avez-vous jamais pensé écrire un « One Man Show » ?

    Hub = Non jamais mais vous m’en donnez l’idée à l’instant même, ce qui ne veut pas dire que je le ferai.

     

    iCity = Ou de les compiler dans un petit « recueil de pensées profondes » qui serait accompagnées de vos dessins.

    Hub = Ca en revanche, je l’ai fait il y a une dizaine d’années sous le titre : « Quand on y pense ça fait réfléchir » (plus de 400 pensées profondes). Une maison d’édition était intéressée mais y a renoncé au dernier moment car elle venait d’éditer un autre auteur de pensées et aphorismes dont l’ouvrage ne s’était vendu qu’à 3000 exemplaires, insuffisant selon elle. Elle espérait 5000 minimum. Si vous ne vous appelez pas Frédéric Dard, Philippe Bouvard, Baffy ou Patrick Sébastien (grand penseur devant l’éternel), difficile apparemment de populariser les pensées et aphorismes de quelqu’un de peu connu, la notoriété étant plus importante que la qualité du contenu pour vendre ce type de recueil, à moins que je ne sois pas tombé sur les bonnes personnes… Je reste donc ouvert à toutes propositions.

     

    iCity = Quelques perles de votre Blog, mais il y en a de très nombreuses :

    « Si tu rentres dans un tunnel à reculons, tu verras le bout du tunnel plus rapidement »

    « Lorsque j’ai le moral à zéro, je compte… »

    « Lorsqu’une fourmi suce un puceron, c’est uniquement pour se nourrir. »

    « Chaque fois que j’essaie d’aller au bout de moi-même, je me heurte à des problèmes de fin de moi ? »

    « Elle lit en moi comme dans un livre ouvert, mais heureusement, elle est rarement à la bonne page et oublie souvent ses lunettes. »

     

    iCity = Aucun problème de propriété intellectuelle ?

    Hub = Tout cela a été déposé en temps voulu au SNAC… Cela dit, je ne vais pas passer mon temps à courir après les imbéciles dont les seules idées qui leur traversent l’esprit sont de piquer celles des autres.

     

    iCity = Comment souhaiteriez-vous voir évoluer votre Blog ?

    Hub = Mon blog évolue de lui-même au fur et à mesure que je poste des dessins et autres. Il fait sa vie sans moi finalement. Même si je réponds encore aux commentaires laissés par quelques-uns, il faut se rendre à l’évidence, les réseaux sociaux ont aspiré la quasi-totalité des gens qui aiment communiquer de cette manière. Depuis 2007 j’ai vu progressivement les commentaires s’amenuiser alors que le nombre de mes visiteurs ne cesse d’augmenter. On passe, on mate et on zappe. Néanmoins les personnes désirant aller plus loin avec moi dans un sens ou un autre me contactent par mail à partir du blog, et c’est très bien comme ça. Pour en revenir à l’évolution possible de mon blog, mis à part rajouter des trucs et des machins pour améliorer l’emballage tout en changeant mon bandeau d’accueil tous les trois mois, je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus. D’un autre côté à quoi bon chambouler la forme alors que c’est la ligne de fond qui est appréciée par un certain nombre de gens qui me suivent ?

    Cela dit, je reste néanmoins ouvert à toutes les critiques et suggestions constructives… que je mettrai immédiatement à la poubelle. Je plaisante bien sûr !

     

    iCity = Quels sont vos projets de dessinateur ?

    Hub = Je n’ai pas vraiment de projet personnels du genre BD par exemple, mis à part peut-être, depuis quelques lignes, celui d’un One Man Show, grâce à vous… En fait les projets ce sont le plus souvent les autres qui me les apportent, un peu comme un scénario que l’on apporterait à un acteur, ensuite libre à moi d’accepter ou de refuser le rôle en fonction de son intérêt, et du cachet bien sûr. Bref, mes projets se limitent à avancer tout en laissant venir ce qui me permettra de continuer à avancer…

    Mes « projets » récents par exemple se sont davantage inscrits dans une stratégie de communication dont le but est de susciter l’intérêt de nouveaux clients potentiels. Aussi pour ce faire, je me suis regroupé en association avec seize autres confrères, afin d’offrir nos savoirs-faire dans tous les domaines de l’image. Ces domaines allant de la caricature à la communication des entreprises en passant par la pub, l’événementiel et l’édition tous azimuts. Notre site : www.baramines.com

     

     

     

     

    iCity = Parlez-nous de vos peintures ?

    Hub = A l’origine de tout était la peinture ! Un déclic, que dis-je, une tempête tripale à l’âge de 12 ans devant une toile monumentale de Dali, ne m’a plus laissé le choix de mon destin, encouragé en cela par une mère peignant elle-même de temps en temps et ravie que je prenne le relais de façon plus soutenue, et ce contre l’avis de mon père debout sur le frein qui voulait faire de moi un fonctionnaire…

    J’ai vécu de ma peinture pendant une dizaine d’années avant de passer à l’illustration et au dessin, plus sûrs économiquement, surtout lorsque l’on devient père de famille… Cependant il m’est arrivé de reprendre les pinceaux de temps en temps par la suite et de donner ou vendre quelques toiles de façon confidentielle sans passer par les galeries.

     

     

     

     

    Merci beaucoup du temps que vous avez accepté de prendre pour répondre à nos questions.

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Le Blog de Hub.

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Bar à Mines

     

     

     

  • NäD | Sculpteur de l’aérien

     

    En vacances en Bretagne, dans la magnifique Baie de Morlaix, je tombe sur une de ces petites boutiques qui présentent pêle-mêle une multitude de réalisations, plus ou moins heureuses, d’artistes.

    Après le Marché de Morlaix du samedi matin, je pousse la porte de la boutique-atelier de créateurs « Des Fous Des Sages » tenue par Guillaume Varclaye et je découvre en baladant mon regard le long des rayonnages, le travail de Näd. Celui-ci m’intrigue : de quoi sont donc faits ces bonhommes de fil de fer suspendus dans les airs ? Je souhaite en savoir plus.

    Je prends la carte de visite de l’artiste, Nadia Bounhar. Et j’entame quelques recherches sur internet…

    Nadia est une artiste peintre qui, je le découvre, travaille aussi l’argile qu’elle cuit à l’ancienne, au charbon, dans une briqueterie traditionnelle. Mais la matière qui m’intéresse, c’est ce papier dont elle habille ses personnages aériens de métal. J’ai cru que c’était du boyau mais il s’agit de papier journal ou de feuilles de livres abîmés placés sur du grillage à poules.

    Pour le Mag Instant City, Nadia a accepté de nous parler de son travail.

     

    iCity : Bonjour, depuis quand existent ces petits personnages ?

    NäD : Depuis mon enfance. Je formatais déjà des petits personnages avec tout ce que je ramassais ici et là.

    iCity : Ont-ils un nom ?

    NäD : Oui parfois, ou bien un titre qui décrit une scène, une situation…

    iCity : De quoi sont-ils faits ?

    NäD : De fil de fer, de terre cuite, de papier et de  métal.

    iCity : Comment les imaginez-vous ?

    NäD : J’en ai plein dans ma tête, il sortent tout seuls.

    iCity : Il semble y avoir un thème récurrent…

    NäD : Les airs, le cirque, la musique, la mer…

    iCity : Où se trouve votre atelier ?

    NäD : A Belle-Isle-en-Terre dans les Côte d’Armor.

    iCity : Quels sont les points de vente de ces petits personnages ?

    NäD : Expos diverses, des fous, des sages, internet…

    iCity : Vos projets et envies d’artiste ?

    NäD : Avoir la forme pour jouer tous les jours de ma vie… tel un enfant…

    iCity : Merci.

     

     

     

     

     

     

     

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  • Appel à Projet : Cours-Métrage | Le Grand Retour de Salman Rush D. | Peintre & Dessinateur

    Appel à Projet : Cours-Métrage | Le Grand Retour de Salman Rush D. | Peintre & Dessinateur

    [vc_row][vc_column][vc_empty_space][vc_progress_bar values= »20|Appel à projet » bgcolor= »bar_black » options= »striped » title= »Le projet »][vc_empty_space][vc_tta_tabs][vc_tta_section i_icon_fontawesome= »fa fa-archive » title= »Le projet Collaboratif » tab_id= »1437715604091-90d05849-0d35″ add_icon= »true »][vc_column_text]

    Morad Ammar ( @morad-ammar ), scénariste vidéaste

    La demande : « Je cherche un dessinateur / peintre pour une collaboration autour d’un court métrage d’animation nommé « Le Grand Retour de Salman Rush D ». Le Scénario de ce court-métrage est écrit, avec une note d’intention, une description des personnages, un synopsis… Et quelques dessins et photos pour illustrer.

    Je voudrai tout d’abord constituer un dossier à présenter aux institutions (CNC…) avec un storyboard, ainsi que des illustrations qui montrent la forme que va prendre le court.

    Et puis bien évidement pouvoir collaborer avec un artiste peintre / dessinateur et réaliser ce beau projet. »

    Posez vos questions à Morad ou en commentaires ci-dessous.

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    Bientôt[/vc_column_text][/vc_tta_section][/vc_tta_tabs][vc_empty_space height= »10px »][/vc_column][/vc_row][vc_row padding_top= »60″ padding_bottom= »60″][vc_column][vc_progress_bar values= »100| Métiers du cinéma,100|Dessinateur Peintre, » bgcolor= »bar_blue » title= »Domaine du projet »][/vc_column][/vc_row]

  • Bande Dessinée | L’Or et le Sang (2014)

     

    Voici une BD d’hommes, pour hommes, avec des hommes. Très peu de femmes dans ce premier opus d’une série de quatre, ou alors avec des rôles plus que secondaires. La guerre, des pirates, le désert… et l’amitié à la vie à la mort.

    Le pitch… En Corse, sur une colline sous le soleil, à l’ombre des pins, un petit garçon demande à son grand-père de lui raconter une histoire : la sienne. Et celle du prince du Djebel. Tout commence il y a longtemps, dans les tranchées de la guerre 1914-18…

    On est pris dans le rythme de l’histoire dès les trois premières pages et on ne parvient plus à lâcher la BD pendant toute l’heure que dure la lecture. Le choix des angles de vue n’y est pas étranger. Très souvent, on part d’un plan panoramique pour petit à petit, comme un zoom, finir sur un très gros plan, avec tout juste l’onomatopée pertinente qui crée l’ambiance du contexte. Rien de plus. Mais suffisamment pour qu’on se retrouve projeté au cœur des vignettes, dans le ventre de l’histoire.

    A cela s’ajoutent des textes d’une très grande qualité, due sans doute à une relecture sérieuse et travaillée. Car on sent le façonnage minutieux derrière chaque planche : historique pour les décors et les costumes, littéraire aussi avec des comparaisons élégantes, dans la recherche des caractères, y compris des personnages secondaires, qui tous ont, même si leur passage n’est que furtif, une vraie personnalité. Ce qui fait qu’on s’y attache, et donc, qu’on prend notre temps pour lire. Parfois, une simple allusion suffit à tout expliquer : « Toi, avec ta gueule de cauchemar, tu peux pas comprendre ». Ou encore : « Si on reste, on va se faire pulvériser comme du cacao ».

    Les références sont légion. Et les idées glissées dans le scénario pour partir d’anecdotes, afin de nous amener à l’important, sont astucieuses, drôles et malignes (le hérisson alcoolique ou le cheval dévoré par la vermine). Une façon intelligente de raccrocher le lecteur tout en évitant les descriptions lentes et fastidieuses et aussi, de tout suggérer sans expliquer.

    Pour finir, on ne peut qu’accrocher à cette histoire d’aventuriers qui lâchent tout pour partir loin. Les rêves nous sauvent la vie : « T’as des fers aux pieds, mon ami. Si tu fais rien pour les enlever, ton rêve, c’est juste une chimère ».

    Calixte et Léon vont se retrouver au Maroc, plongés en pleine guerre coloniale du Rif qui opposa les tribus aux armées françaises et espagnoles. D’abord pour s’enrichir par la vente d’armes, puis comme meneurs d’hommes et princes du Djebel. Léon et Calixte, deux hommes aux destins parallèles, deux amis, deux compatriotes que rien ne séparera. Une histoire d’amitié, de fidélité, de principes et d’idéal.

     

     

    Instant-City-Lor-et-le-Sang-Tome-1

     

     

    L’Or et le Sang Episode 1 : « L’appel du large »

    Editions 12 bis puis Glénat de 2009 à 2014

    ✓ Fabien Bedouel (dessinateur / story-board)

    ✓ Merwan (dessinateur / encrage)

    ✓ Maurin Defrance (scénariste)

    ✓ Fabien Nury (scénariste)

    ✓ Sandrine Bonini (coloriste)

    ✓ Alice Bohl (coloriste)

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Glénat

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Glénat BD

     

     

  • Gainsbourg et Rouget de l’Isle : Aux armes etc…

     

     

    Le 14 décembre 1981, les feuillets originaux de la Marseillaise rédigés de la main de Rouget de l’Isle et datés de 1783 sont mis en vente à Versailles. Serge Gainsbourg est dans la salle…

     

    Il souhaite se porter acquéreur de ce que Rouget de l’Isle appelait « une de mes vieilles sornettes ». Les enchères s’ouvrent à 40.000 francs. Serge Gainsbourg est assis au premier rang. Il a les cheveux gris mi-longs, porte des lunettes de soleil, un jean, un imperméable beige et tient une cigarette dans la main droite. Il est mal rasé mais porte la cravate, passage obligé pour accéder à la salle de vente.

    Au fur et à mesure que les enchères montent, sa jambe bat le vide. Il enlève l’enchère pour 135 000 francs. Il est heureux, souriant. La salle applaudit. Reste à signer le chèque (avec un simple stylo Bic transparent !) tandis que les flashs crépitent et qu’une autre enchère a déjà démarré. « J’étais prêt à me ruiner » déclare-t-il en quittant la salle sous les huées et les sifflements.

    Sur le manuscrit original, à partir du deuxième refrain, Rouget de l’Isle écrit : « – Aux armes, Citoyens ! etc… ».

     

    [youtube id= »PCxBLfz_CxM » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

    Une revanche sur les parachutistes qui avaient chahuté sa Marseillaise version Reggae une année plus tôt ? La chanson « Aux Armes etc », composée en 1979, avait provoqué une vive réaction des militaires à Strasbourg en 1980. Les premiers rangs de la salle sont occupés par des parachutistes qui distribuent des tracts tandis que le chanteur explique au public parfois en larmes que le concert devra être annulé en raison de menaces et d’alertes à la bombe à l’encontre de l’hôtel, mais aussi à cause de la présence de près de 300 parachutistes et de nombreuses forces de l’ordre qui ont fait fuir les musiciens jamaïcains.

    « Je suis un insoumis qui a redonné à la Marseillaise son sens initial » clame-t-il, avant d’entonner a capella le premier couplet de la Marseillaise en version originale, le poing levé. On sent à l’image les regards gênés de ces hommes coiffés d’un béret rouge qui, pris à contre-pied sur leur propre terrain et de manière totalement inattendue, ne savent pas quel comportement adopter. C’est finalement au garde-à-vous qu’ils chanteront aussi. Serge Gainsbourg quitte ensuite la scène en leur adressant un bras d’honneur. Grand Seigneur, il paiera tous les frais d’annulation.

     

     

    [youtube id= »lXoczmKOEWE » align= »center » mode= »normal » maxwidth= »900px »]

     

     

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    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Gainsbourg.net

     

     

  • Silence Plateau | Eden

     

     

    « Eden », chronique d’un mouvement underground des années 1990 : les musiques électroniques

    Un père traducteur, une maman professeur de philosophie. Mia Hansen-Løve débute dans un premier temps une carrière d’actrice, avec « Fin août début septembre » (1998) et « Les Destinées Sentimentales », tous deux d’Olivier Assayas, avant d’y mettre un terme pour devenir critique aux « Cahiers du Cinéma » jusqu’en 2005, puis réalisatrice : « Tout est pardonné » (2007), « Le père de mes enfants » (2009) et « Un amour de jeunesse » (2010). « Eden » est son 5ème film. Il permet de revivre l’ambiance des années 90 à travers la vie d’un DJ. C’est la première fois qu’un film de fiction est réalisé sur l’émergence en France des musiques électroniques. Le scénario a été écrit à quatre mains par Mia et son frère de sept ans plus âgé, Sven Hansen-Løve, lui-même DJ. « Eden » retrace donc le parcours de Sven (Paul dans le film), DJ, co-fondateur avec Greg Gauthier (Stan) des soirées électro « Cheers » dans les années 1990.

     

    1989 – 1996 : l’émergence des DJ français et de la « French Touch »

    Le film balaie de manière méthodique et chronologique la vie de Paul de 1990 à 2013. A 17 ans, il embarque dans le mouvement de la musique électronique tout droit venu de Chicago et de Détroit. Il se rend à des « rave-parties » dans des endroits secrets car interdits par la police, souvent en forêt, dans des champs perdus au milieu de nulle part, de vieux blockhaus (le Fort de Champigny) ou des  entrepôts désaffectés (Mozinor).  Sven Løve s’y rend avec un copain qui habite le même immeuble.

    « Quand j’étais ado, Greg Gauthier, qui est devenu mon partenaire aux platines, habitait à côté de chez moi et nous avions sympathisé avec un autre voisin, un peu plus âgé, homo et très fêtard. (…) Je suis devenu DJ moi-même puis organisateur de soirées. Je suis tombé dedans la tête la première. » (interview de Sven Løve à Tsugi Magazine).

    Les soirées sont organisées par Manu Casana sous son  label « Rave-Age ». Les coordonnées des lieux sont dévoilées à la dernière minute via des numéros d’infolines imprimés sur des flyers. On appelle, on tombe sur un répondeur. Un message pré-enregistré fournit les infos permettant de se rendre aux soirées. Ces flyers étaient disponibles chez les disquaires ou  distribués lors d’une soirée précédente.

    «On pouvait aussi consulter le 36-15 Rave, service minitel mis en place par le journal Libération, à la pointe de ces musiques grâce au journaliste Didier Lestrade, l’un des fondateurs du fanzine eDEN. » (Télérama – Jérémie Couston + Odile de Plas)

    Très vite, les raves deviennent des laboratoires de la culture underground. S’y retrouvent des centaines puis des milliers de jeunes pour des nuits entières de danse et de transe aux sons de musiques électroniques générées grâce à l’utilisation de synthétiseurs et de samplers. C’est la grande époque de la House, de la Techno et du Garage qui intègre les sons disco ou soul avec une partie chantée (du nom du club new-yorkais « Paradise Garage » où se produisait Larry Levan).

    Les réseaux sociaux n’existent pas. Seules quelques radios diffusent ces nouveaux sons, comme Radio FG (Fréquence Gaie), Rue de Rivoli, créée en 1981 au moment de l’explosion des radios FM. Elle est la première radio à dédier intégralement sa programmation aux musiques électroniques et la première à éditer des compilations technos (mixées par Didier Sinclair) à destination du grand public. De nombreux DJ, comme Laurent Garnier, se succèdent à l’antenne. Sven Løve et Stan y animeront une émission de trois heures tous les dimanches pendant dix ans (1996 – 2006). Il y a aussi Radio Nova qui accompagne l’émergence de la French Touch, le magazine CODA et le fanzine eDEN qui paraît entre 1992 et 1996, fondé par le musicien Christophe Monier et le journaliste Christophe Vix de radio FG (Hervé dans le film). A la télévision, l’émission Mégamix, créée en 1997 par Marc Nivesse et un temps animée par… Virginie Efira, capte l’attention de tous les adolescents.

    Le public des raves est varié, entre homos et hétéros, en passant par jeunes de banlieue, parisiens, ados ou quadras, toutes sortes de tribus se retrouvent pour faire la fête. Bière, cigarette, joints, extasy chauffent un peu l’ambiance. La fête peut durer toute la nuit, jusqu’au moment où les danseurs décident de rentrer chez eux, parfois le lendemain après-midi.

    En 1994, le milieu de la house parisienne émergente tourne plus ou moins en circuit fermé et tout le monde se connaît. C’est lors de la soirée organisée par un DJ anglais, Nicky Holloway, dans une grande salle du Parc Eurodisney que Thomas et Guy-Manuel, alors Daft Punk débutants, rencontrent le groupe Slam, aux commandes du label écossais SOMA, à qui ils donnent une cassette de ce qui allait devenir leur premier maxi.

    « On a rencontré les types de SOMA en tant que DJ à la fête à Eurodisney. (…) Ils ont trouvé ça bien. Après c’est sorti sur leur label en avril 1995. »

    Une scène du film raconte la fameuse soirée donnée en 1996 par Thomas Bangalter des Daft Punk dans l’appartement de son père à Montmartre, alors qu’il passe un extrait de son premier single afin de le tester (Da Funk). Ils ont alors 21 et 22 ans. Le disque sortira en 1997 et s’écoulera à 1 million d’exemplaires dans le monde entier. Thomas et Guy-Manuel apparaissent en filigrane, de manière régulière, dans le film car les destins de tous ces protagonistes s’entrecroisent depuis 20 ans et encore aujourd’hui…

    « Les nombreuses reconstitutions de scènes de club avec de nombreux figurants rendent le film forcément cher. On a passé un an à chercher quel rôle exact aurait la musique. Et quand on a donné une liste de titres à un spécialiste de la négociation des droits musicaux, il nous a donné une première estimation d’un million d’euros pour la quarantaine de titres dont nous avions besoin. Une somme totalement hors budget. Heureusement, les Daft Punk ont lu le scénario et accepté de nous aider. On entend trois de leurs morceaux dans le film, sans leur accord, le projet ne pouvait aboutir. Le film raconte l’histoire d’une génération qui est aussi la leur. Ils ont cédé leurs droits pour une somme symbolique et leur soutien a entraîné celui des autres musiciens et éditeurs. » (Sven Løve pour Tsugi Magazine)

     

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    1996 – 2005 : Le passage aux soirées clubbing

    En 1996, La presse et les partis conservateurs fustigent les raves parties. Des interdictions préfectorales, parfois de dernière minute, obligent les organisateurs à annuler  les soirées, ce qui leur fait perdre beaucoup d’argent. Elles quittent les hangars et la forêt sous la pression policière pour s’installer à Paris dans les Clubs. Les ravers deviennent peu à peu des clubbers. L’entrée n’est plus libre mais sélective : il faut désormais être « sur une liste » (celle des potes des DJ qui mixent aux platines) ou payer. Le public est plutôt VIP et bourgeois, le joint est remplacé par la cocaïne. Chacun trouve son club, pour la plupart dans le quartier de Pigalle.

    Frédéric Agostini investit tous les mercredis le Queen sur les Champs-Elysées. Il y organise les soirées Respect. On recrute pour distribuer les flyers et pour pimenter les soirées VIP. La soirée marche si bien qu’elle est exportée à New-York où elle tourne pendant trois ans au Twilo avec en DJ résidents aux platines Dimitri from Paris et Junior Vasquez. Jérôme Viger-Kohler raconte :

    « Première Respect le mercredi 2 octobre 1996 au Queen. Entrée gratuite aux Champs-Elysées. 1 700 personnes sur la piste. La première nuit d’une saga qui nous emmènera jusqu’à Hollywood. (…) Souvenir trois : le flyer Daft Club doré format carte de visite. Les Daft Punk jouaient toujours gratuitement pour la Respect, le patron devait juste arroser les potes de tickets consos (référence dans le film « Eden »). Entrée gratuite. File d’attente qui remonte les Champs sur quelques centaines de mètres et le feu à l’intérieur. (…) La date ? Mercredi 15 avril 1998. » (Brain Magazine)

    Au même moment, David Guetta organise les soirées «Scream» aux Bains-Douches.

    Sven Løve organize quant à lui les soirées « Cheers » :

    « Elles ont existé, d’abord au What’s Up Bar, près de la Bastille, haut lieu de la house music à Paris, puis pendant trois ans (2001 – 2004) au dancing de La Coupole, la célèbre brasserie de Montparnasse que l’on voit tout au long du film. (…) Les Cheers étaient à Paris le rendez-vous des amoureux de la garage, cette version vocale de la house music, héritière directe du Disco et du Rn’B, où les divas (homme ou femme) tiennent une place centrale. (…) Les dernières Cheers se sont tenues au Djoon, un bar-club du 13ème. » (Télérama)

    La Diva dans « Eden », c’est India (mariée un temps à l’un des DJ du Duo «Masters at Work») qui joue là son propre rôle sur un titre culte « With You Was Everything » sorti en 1997.

    Les DJ font la  fête du jeudi au dimanche, bricolant sur leurs machines dans leur appartement le reste du temps pour trouver de nouveaux sons et faire des disques.

    Laurent Garnier (qui anime les «Gay Tea Dance» au Palace) témoigne dans son livre « Electrochoc » :

    « Le dimanche matin, lorsque le Palace s’apprêtait à fermer, je prenais le micro, et m’adressant aux dix personnes naufragées dans le club, je lançais : j’ai ma bagnole, j’ai mes disques, je pars en Angleterre pour le week-end dans 10 minutes. Qui veut venir avec moi ? (…) Le dimanche soir, épuisés, nos tee-shirts délavés par la sueur et les taches de bière, nos cheveux collés par les effets conjugués de la transpiration et de la fumée (…), nous remontions dans la voiture (…) direction Paris. »

     

    2001 : La conquête des Dance Floors de New-York 

    En 2001, c’est le grand bond au cœur de la Grande Pomme. Paul s’envole avec Stan pour vivre au rythme des soirées du MoMA PS1 données sur le patio du Musée d’Art Contemporain et organisées les dimanches après-midi par Agnès B. Dans le livre « French Touch » de Stéphane Jourdain, David Blot raconte :

    « Durant cette période, on vivait comme des rock stars. On faisait les branleurs, on rentrait en limousine, on se battait pour être surclassés dans les avions (…) mais en attendant, ta carte bleue ne marche pas car tu n’as plus une thune sur ton compte. C’était une vie complètement absurde mais bien marrante. »

     

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    De retour en France, Sven Løve et Stan deviennent résidents à La Coupole pour trois ans. Pour la première fois, ils ont un statut de salarié et leur salaire n’est plus versé au noir comme cela fut toujours le cas auparavant. Les Cheers ont enfin un comptable. On peut se demander pourquoi ils se sont retrouvés criblés de dettes. L’une des raisons est le paiement en liquide, plus volatile. On flambe les billets plutôt que d’économiser, on paye la coke, les bouteilles de champagne. Ensuite, de nombreux  habitués font le siège des soirées : ils ne payent pas car ils sont inscrits sur une «Guest List». Leur nombre atteint parfois 300 personnes, ce qui représente un fort manque à gagner. Dans une scène du film jouée par le vrai David Blot dans le rôle du patron de La Coupole, celui-ci demande aux Cheers d’évoluer vers un nouveau public plus moderne et leur reproche le trop grand nombre d’invités et l’impact sur le chiffre d’affaires (un CA de 350 000 euros par soirée). Enfin, il faut aussi payer les DJ avec des cachets allant de 1 000 à 2 000 dollars, sans oublier les caprices des stars :

    « Quand on a fait Little Louie Vega qui était une star à l’époque, cela nous a coûté 20 000  dollars. Et puis, il y avait les caprices, je me souviens d’India, la chanteuse des Masters At Work, qui refusait de chanter si on ne lui trouvait pas un coiffeur avant de monter sur scène. Du coup, elle a chanté avec une heure et demie de retard. On est loin de l’utopie des premiers temps de la techno où il n’y avait pas de star, ni de barrière entre artiste et public… Les abus et les caprices, il y en a eu très vite. Surtout du côté des Américains qui se rendaient bien compte qu’ils avaient un prestige énorme en Europe, bien plus qu’aux États-Unis. Certains artistes faisaient monter les enchères et finissaient par ne même pas venir… À New York, Junior Vasquez, le DJ résident du Twilo, un des plus gros clubs des années 90, avait son appartement dans le club même. Il voyait la piste de danse de son salon, derrière une vitre sans tain avec un accès direct à la cabine de DJ. Le Twilo a fini par fermer après une histoire de meurtre et beaucoup de ces DJ-stars des années 90/2000 ont disparu depuis. » (Sven Løve pour Tsugi Magazine)

     

    2008 :  Le passage de la trentaine

    Après la fête, le réveil est brutal…

    Il y a d’abord le suicide de Cyril en 2001 (le dessinateur Mathias Cousin), co-auteur avec David Blot au scénario (Arnaud dans le film) de la bande dessinée « Le Chant de la Machine » qui raconte la saga du disco et de la house. Aujourd’hui devenue culte, la BD a été rééditée avec en bonus une préface dédicacée des Daft Punk. Il y a aussi les problèmes de drogue et d’argent. En 2008, Paul n’a plus un sou en poche. Trop de cocaïne et de frais d’organisation. Il se retrouve à Marrakech à mixer dans des hôtels de luxe pour 600 euros le set. A 34 ans, il sent qu’il est passé à côté de sa vie : pas de femme, pas d’enfant, des dettes, une carte bleue bloquée, plus de sets ni de soirées, et la cocaïne.

    « Nous avions le sentiment de participer à un mouvement quasi politique. Impossible de continuer à vivre de la même manière après avoir été dans une rave. On y recevait un tel concentré d’amour et de musique que la vie nous paraissait plus intense. Métro, boulot, dodo avec une petite famille par-dessus, ce n’était plus possible. » (Sven Løve pour Tsugi).

    Dans une scène poignante, il craque et se réveille après un burn-out chez sa mère à qui il avoue être au bout du rouleau à cause de ses problèmes d’argent et de drogue. En 2013, les DJ des premières raves ont tous la quarantaine passée. Leurs vies de noctambules et de fêtards sont parfois derrière eux. Ils sont mariés, ont des enfants, continuent parfois de faire la fête à Ibiza. Mais ils ont surtout leurs souvenirs : de l’âge d’or, de la fête et de la découverte de la musique. Même si ce Paradis qu’ils ont découvert adolescents s’est transformé pour certains en paradis perdu. Et Sven Løve de conclure :

    « J’ai mis beaucoup de temps à me rendre compte que la musique n’était pas vraiment ma vocation. Je ne suis pas musicien. (…) C’est sans doute pour cela que je ne suis jamais devenu un producteur professionnel de soirées. La house et le garage ont été un moment très fort de ma vie, mais seulement un moment. Aujourd’hui j’ai découvert à quel point l’écriture est importante pour moi. Ces années ont été un tourbillon. Le film est arrivé au bon moment. »

     

     

    La bande-annonce de « Eden » réalisé par Mia Hansen-Løve en 2014 :

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Interview intégrale de Sven Løve à Tsugi Magazine

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Interview des Daft Punk au magazine eDEN en 1996

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  « Mes années Respect » par Jérome Viger-Kohler pour Brain Magazine

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Article Télérama : 10 clefs pour comprendre « Eden » et son époque

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Article Télérama : « Homework de Daft Punk : se souvenir de nos raves »

     

     

     

  • Daft Punk Unchained

     

    On pourrait dire qu’il y a trois parties distinctes dans « Daft Punk Unchained », réalisé par Hervé-Martin Delpierre pour Canal+ : la première concernerait les débuts du groupe, lorsque les musiciens avaient 17/18 ans et qu’ils découvrirent la musique électronique à l’occasion d’une rave-party organisée sur les toîts de Beaubourg.

    La seconde retrace leur ascension et leur carrière, avec pour point culminant le concert du Festival de Coachella en 2006 dont les images feront le tour du monde et le buzz sur internet, en raison du spectacle hallucinant à l’époque d’une pyramide de leds joignant le son à la lumière.

    La troisième explique leur processus de création, leurs influences piochées dans leur engouement pour les années 1970 et le disco en tant que musique à faire danser un public. Professionnels, musiciens, producteurs, DJ, managers, opérateurs se succèdent pour expliquer la maîtrise et le talent des Daft Punk.

    On comprend bien la naissance, la montée en puissance et la consécration par le public du courant de la musique électronique. On ressent l’admiration des professionnels pour le travail des Daft Punk. Il ne s’agit pas d’argent ni de succès, encore moins de notoriété, mais bien du plaisir de faire de la musique, de la volonté d’innover et de prendre son temps pour faire de chaque disque un moment d’exception.

    On boit les paroles de Thomas Bangalter lors d’interviews radio. On adore les quelques images du début quand ils sont encore gamins. On voudrait que celles-ci durent plus longtemps, celles où on les voit mixer. Le film aurait dû et pu être plus long (1h26 minutes) pour prendre davantage le temps de raconter la légende. Certains mystères Daft Punk sont bien pris en charge et traités avec patience comme l’histoire des casques. Toute la séquence dans les ateliers de Los Angeles est passionnante. D’autres sont survolés, comme leur traversée du désert en 2005 après la sortie de leur 3ème album « Human After All », enregistré en seulement 12 jours, sans aucune promotion, et qui marque un retour à une musique plus minimaliste.

    Il manquerait une place un peu plus importante au son. On aurait aimé des passages plus longs de morceaux entiers de musique en live, des extraits d’émissions ou de concerts. Toute la partie mix de leurs sets en tant que DJ est superficiellement survolée. Aucune référence n’est faite à leur sacre en 2006 de meilleurs DJ du monde par le magazine « Mixmag ».

    Rien non plus sur le terreau musical familial qui leur servit d’engrais : comment ils se sont connus (sur les bancs du lycée Carnot en 1986 à Paris), comment ils ont rebaptisé leur groupe (à cause de l’article d’une journaliste anglaise qui qualifia leur premier single de « daft punky trash », c’est-à-dire de musique de timbrés). Seule une allusion furtive est faite au papa de Thomas, Daniel alias Daniel Vangarde, producteur de disco (on dit des Daft Punk qu’ils ont inventé le « disco moderne ») dans les années 1970 qui a travaillé avec Ringo et Sheila, écrit les paroles de la Compagnie Créole et enregistré à Paris l’album d’Eddie Johnes, « More Spell On You » qui est à l’origine du sample de « One More Time ». Ce qui explique la naissance chez Thomas de sa vocation musicale, de son coup de foudre pour la musique électronique (prolongement moderne des soirées danse Disco) et de son professionnalisme en termes de plan de carrière.

    « J’habitais chez mes parents, et j’avais eu de l’argent pour mes 18 ans, 7.000 ou 8.000 francs qui m’ont permis d’acheter un synthétiseur juno-106 et un petit sampleur Akai S01, avec une simple sortie mono. Mon père m’avait, par ailleurs, donné un Minimoog et on avait récupéré un séquenceur, une console de mixage et un petit compresseur. J’avais branché le tout sur un ghetto-blaster que je possédais depuis mes 11 ans. Tout était installé dans ma chambre, sur une table à tréteaux, et j’avais déménagé mon lit dans la chambre d’amis.

    Sur nos premiers morceaux, on n’arrivait pas du tout à faire ce qu’on voulait. On essayait de copier quelque chose sans y parvenir. On aimait les disques américains de Chicago et on essayait de recréer ça. Finalement, c’est le résultat de ce qu’on n’a finalement pas réussi à faire qui est devenu séduisant. » (Les Inrockuptibles – 2013)

    Un reportage sur les Daft Punk, on en rêvait. Alors on reste sur notre faim, forcément. On aurait tant voulu en voir et en savoir plus. Une interview des protagonistes par exemple.

    Alors, pour prolonger le plaisir et se noyer dans les beats et la sueur comme au bon vieux temps ou presque, le groupe aux cinq Grammy  Music Awards (une première dans l’histoire de la musique électronique) sera bientôt en concert au Stade de France le 23 juin 2017 dans le cadre de sa tournée « Alive 2017 ». Ils n’ont pas joué en France depuis 2007…

     

     

    Daft Punk Unchained Affiche

     

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Alive 2017 Facebook

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  Article de Stéphane Jourdain pour Slate

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »]  La French Touch : des raves aux supermarchés, l’histoire d’une épopée électro

     

     

  • « TÊTU » a tourné sa dernière page

     

    La dépêche est tombée : Le tribunal de Grande Instance de Paris a prononcé la liquidation judiciaire du magazine français « TÊTU » créé en 1995 par Didier Lestrade (journaliste et écrivain, militant engagé dans la défense des droits des homosexuels et activiste dans la lutte contre le sida) et Pascal Loubet (co-fondateur de l’association Act-Up Paris en 1989).

    Sur leur site officiel, la page du jeudi 23 juillet titre : « TÊTU, c’est fini… ». Personne n’aura pu jouer le rôle de sauveur, c’est à dire de repreneur, du journal en difficulté financière. D’abord destiné à la communauté gay et lesbienne, la variété des sujets et la qualité des articles lui ont permis de toucher un public beaucoup plus vaste. Pourtant, en 2007, le slogan « Magazine des gays et des lesbiennes » est abandonné et le mensuel devient plus gay que lesbien, sacrifiant ainsi une partie de son lectorat du début. Les couvertures mettent principalement en scène des hommes. En 2009, la rubrique consacrée aux filles disparaît à son tour complètement, donnant ainsi une nouvelle ligne éditoriale clairement masculine au magazine.

    Aujourd’hui la communauté a un positionnement différent de celui des années 1980. Au départ, il s’agissait de reconnaissance, de combat pour l’égalité des droits, de santé publique et de liberté d’exister tel que l’on est. Les lecteurs des années 2015 ne se reconnaissaient plus dans un magazine jugé trop parisien et trop bobo : « Non, il ne suffit pas d’être homo pour avoir envie de lire ce mag. Oui on habite dans la capitale ou dans les grandes agglomérations, mais aussi dans les toutes petites villes et les villages. Non, on ne passe pas notre temps à bronzer et soulever de la fonte (…). On s’en fout du dernier coming-out de la star du moment. On a aussi des préoccupations plus terre-à-terre. On aime aussi les jeux vidéos, s’occuper du potager et le barbecue avec des potes devenus quadras comme nous. » commente Christian, internaute.

    Les avancées sur les droits des homosexuels, le mariage pour tous, la reconnaissance du droit à la différence et l’affichage d’une sexualité décomplexée ont participé à la démobilisation du lectorat gay qui ne veut plus se faire remarquer pour être reconnu comme lors de la Gay Pride, mais veut au contraire se fondre dans la masse et ne plus se distinguer. Enfin, les réseaux sociaux de portée internationale ont fait de l’ombre à un organe papier hexagonal. Le nouveau combat, c’est le droit des homosexuels en Russie, en Afrique, au Moyen-Orient. « Pas de visibilité des minorités ethniques. Très bobo branchouille. TÊTU ne ciblait que la caricature de l’homo du Marais s’extasiant sur la mode. Il n’a pas su évoluer. Je me souviens de la réponse du staff quand je parlais de la visibilité black, me répondant que malheureusement ça faisait moins vendre… » écrit Gaëtan en commentaire sur le site du journal.

    Beaucoup de lecteurs étaient abonnés depuis le tout premier numéro, en juillet 1995. D’abord par acte militant, puis par affection et fidélité. Ils étaient ainsi 33 000 par mois en moyenne à feuilleter le magazine qui reprenait le flambeau du « Gai Pied » lui-même disparu trois ans plus tôt (1979 – 1992). Des célébrités y ont fait leur coming-out, comme le chanteur Emmanuel Moire. D’autres ont accepté de parler longuement du sujet dans des entretiens, comme Muriel Robin. Jusqu’aux politiques qui trouvaient sans doute branché d’y étaler leur ouverture d’esprit pour se faire un peu de publicité (Lionel Jospin et jacques Chirac en 2002). Depuis, tous les candidats aux élections présidentielles sont passés par la case « TÊTU » ainsi que beaucoup de People. Catherine Deneuve, Valérie Lemercier, Diane Kruger, Jamel Debbouze, Mylène Farmer et quelques sportifs renommés feront la Une du journal.

    Mais la ligne éditoriale a raté un tournant décisif. Elle n’a pas su voir le changement des attentes des lecteurs après la crise de 2008. « Je fais gaffe à mes petits sous, je fréquente plus Franprix que Colette, plus Primark que l’Avenue Montaigne ou les boutiques de Soho : je vous laisse imaginer le nombre de pages que je survolais » commente Guytou le Basque.

    De TÊTU il faudra se rappeler le projet magnifique et courageux de deux militants il y a pile 20 ans. Un bien triste anniversaire, mais aussi, une si belle aventure !

     

     

    Instant-City-Têtu-Couverture-Deneuve

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Têtu Official

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Communiqué du site du jeudi 23 juillet

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Rachetons Têtu

     

     

  • Bande Dessinée | Une Nuit à Rome (2012)

    Bande Dessinée | Une Nuit à Rome (2012)

     

     

    Imaginez… Vous avez 20 ans, vous êtes fou amoureux et vous faites une promesse à celle que vous n’oublierez jamais : passer ensemble la nuit de vos 40 ans, quoi qu’il arrive.

     

    C’est cette promesse qui hante Raphaël : revoir Marie vingt ans après ou bien résister pour sauver son couple avec Sophia ?

    Cette BD a eu un succès certain auprès du public. A croire que beaucoup se sont identifiés au héros : c’est du moins ce que laissent paraître les discussions sur les forums à ce sujet. Qui n’a pas gardé dans un coin de sa tête un souvenir de jeunesse qui remonte parfois à la surface ?  Qu’est-il ou elle devenu(e) ? Et si on se recroisait, est-ce que ce serait comme avant ?

    L’auteur s’est aussi amusé à une vidéo type « Bande-Annonce » de sa BD.

     

     

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    Une Nuit à Rome - Livre 2

     

     

    ✔ « Une Nuit à Rome » (Bamboo Edition – 2012)

    ✔ Scénario et Dessin de Jim (Thierry Terrasson) – 2 Tomes

    ✔ Prix du meilleur album au Festival européen de Nîmes en 2013

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

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