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  • Le magazine satirique américain MAD va disparaître des kiosques

     

     

    Après 67 ans d’existence, le magazine satirique américain MAD va disparaître des kiosques. Son dernier numéro mensuel avec des contenus originaux et inédits est prévu pour septembre 2019, a annoncé jeudi son éditeur, DC Comics, suscitant des réactions attristées…

     

    Le premier numéro de ce magazine déjanté, connu pour son humour « adulte » et son mordant politique, paraissait en 1952. Fondé par Harvey Kurtzman et William Gaines, MAD et son personnage-mascotte Alfred E. Neuman, un gamin roux aux oreilles décollées et au visage criblé de taches de rousseur, tout sourire avec une dent manquante, ont influencé des générations d’humoristes.

    MAD connut son heure de gloire au début des années 1970. En 1974, à son apogée, il tirait à 2,8 millions d’exemplaires. Mais son audience s’était progressivement réduite pour ne plus paraître en 2017 qu’à quelque 140.000 exemplaires, selon le spécialiste des médias Michael J. Socolow.

    Le magazine sera donc publié avec du contenu original et inédit jusqu’en septembre 2019. Mais « après le numéro 10 cet automne, il n’y aura plus de nouveau contenu, hormis pour les numéros spéciaux de fin d’année », selon un communiqué de l’éditeur DC Comics diffusé sur la chaîne de télévision ABC. « A partir du numéro 11, le magazine n’offrira plus qu’une sélection des classiques qui ont fait la renommée du magazine depuis sa naissance il y a 67 ans ».

     

    « Je suis profondément attristé de savoir que MAD Magazine s’arrête », a tweeté le comédien et chanteur Weird Al Yankovic, qui fut rédacteur en chef invité. « Je ne sais par où commencer pour décrire l’impact que MAD a eu sur moi quand j’étais enfant – c’est en gros la raison pour laquelle je suis devenu « weird » (bizarre, ndlr) », ajoute-t-il en disant « adieu à l’une des plus prestigieuses institutions américaines de tous les temps ».

     

    « Au revoir, MAD Magazine. Merci pour avoir inspiré des générations entières d’humoristes partout dans le monde, et surtout merci pour tous ces éclats de rires », a lancé le scénariste des Simpson Josh Weinstein. « Tu évoques un temps, pour beaucoup d’entre nous, lorsque nous étions enfants, où tu étais la plus grande chose qui ait jamais existé ».

    Mais l’influence de MAD s’estompait ces dernières années, comme en témoigne cet échange récent entre le président américain Donald Trump et l’un des candidats démocrates à l’élection présidentielle de 2020, Pete Buttigieg.

    Trump, âgé de 72 ans, avait comparé en mai Pete Buttigieg à la mascotte de MAD, déclarant au site Politico « qu’Alfred E. Neuman ne peut pas devenir président des Etats-Unis ». Mais Pete Buttigieg, âgé de 37 ans, lui avait répondu : « je vais être honnête, j’ai dû aller chercher ça sur Google », en ajoutant « c’est peut être simplement un truc générationnel »…

     

     

     

     

  • La Taupe, espion, rendors-toi…

     

     

    L’espionnage au cinéma se scinde en deux genres bien distincts.

     

    Vous avez le premier genre, le plus populaire, à savoir la vulgarisation de l’essence même de ce qu’est une histoire de roman d’espionnage (James Bond, Mission Impossible, Jason Bourne ou Jack Ryan), où l’on y préfèrera les scènes d’action spectaculaires, les méchants charismatiques et les femmes fatales, et l’autre, pendant plus fidèle à ce que propose ce genre littéraire, dépeignant les arcanes du pouvoir, les faux-semblants, les enjeux, où fourmillent des tas de contradictions et de paradoxes, s’en tenant en tout cas à une approche beaucoup plus réaliste et bien moins glamour, forcément, depuis « L’Affaire Cicéron » de Joseph L. Mankiewicz (titre original : « Five Fingers » sorti en 1952), l’illustration brillante de ce qu’est un véritable film d’espionnage, jusqu’au « Bureau Des Légendes », probablement une des meilleures séries françaises qu’on ait pu voir depuis bien longtemps. « La Taupe » de Tomas Alfredson sorti en 2012 fait ainsi partie de cette deuxième catégorie.

    Le succès du fabuleux « Morse » sorti quatre ans plus tôt, parlant de vampires et d’amours adolescents en milieu enneigé, tout en affichant un style âpre, brut et si peu évident, donnait à penser que fort de cette réussite totale, le réalisateur suédois allait de nouveau nous régaler avec « La Taupe », en abordant cette fois un autre cinéma de genre qu’est le film d’espionnage. Si l’on plonge donc la tête la première dans ce film, sans être un lecteur assidu d’histoires d’espionnage, ou encore féru de ces ambiances de guerre froide, de ces univers à dominante de gris propres aux romans de John Le Carré, l’auteur du livre dont est adapté le film, mais que l’on se dit qu’au vu des images nous rappelant ce cinéma 70’s à la Alan J. PakulaA Cause d’un Assassinat », « Klute »), Sydney PollackLes Trois Jours du Condor ») ou Sidney LumetThe Offence »), on va pouvoir se délecter de ces ambiances froides et viciées sous-tendues par une intrigue tordue et abyssale…

    Eh bien non… On devra tout juste se contenter de contempler cette fois-ci un objet empesé et mort, de cette facture qui se rattacherait plus à de la taxidermie qu’à un travail cinématographique où l’on guide son inspiration par des impulsions imaginatives et nouvelles, comme cela avait été justement le cas avec « Morse » et sa relecture du cinéma de genre fantastique et son approche aussi bien frontale qu’inédite du vampirisme. Ces relents, ces miasmes que distille « La Taupe » découlent d’un fantasme morbide conçu par Tomas Alfredson, comme s’il s’agissait d’un bibelot précieux chichiteux, posé sur une étagère, bien à la vue de visiteurs impressionnables.

    Si un soin tout particulier est apporté à la lumière, aux cadrages, aux costumes et à cette reconstitution singeant un ton, une époque, un style, avec des acteurs chevronnés, impeccables, une musique inspirée, oui, de loin, on croit reconnaître un film formellement abouti, éblouissant même, dans cette pose parfaite que seuls les faussaires ont le mérite d’obtenir.

    Seulement, le réalisateur se regarde filmer. Il s’enivre de sa propre création et de ce monde qu’il réinvente, ou plutôt qu’il exhume, puisqu’il tente de tout reconstruire avec un ciment qui ne prend pas. On pense au travail d’un maquilleur des pompes funèbres essayant et réussissant souvent à redonner une ultime lueur de vie au visage du mort. Tout est pesant dans ce film, lourd, alors qu’avec un tel sujet, il aurait suffit de se laisser glisser et d’aller à l’essentiel. Tous les personnages expriment ces mêmes mines contrites, ces allures corsetées et ces gestes de pierre. Cette longue visite du musée poussiéreux de l’espionnage provoque à la longue une sorte d’étouffement.

    Dans les années 70, justement, un film français, « Espion, lève-toi » d’Yves Boisset, proposait aussi une histoire similaire de taupe, d’intrigue en entonnoir, avec son lot de personnages tordus, le tout baignant dans le milieu du contre-espionnage, et démontrait qu’avec des sujets aussi peu grisants, on pouvait obtenir un film qui créait autre chose que de la contemplation servile.

     

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    Instant-City-La-Taupe-Affiche

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

     

     

     

  • Thom Yorke sort son 3ème album solo : « Anima »

     

     

    Décidément, Thom Yorke est sur tous les fronts ces temps-ci… Alors qu’il présentait il y a quelques semaines ses premières compositions classiques en compagnie des soeurs Labèque et créait l’an dernier la bande originale hantée du « Suspiria » de Luca Guadagnino, voilà que le chanteur de Radiohead publie son troisième album solo, « Anima », le premier depuis « Tomorrow’s Modern Boxes » en 2014.

     

    Et il faut bien reconnaître que le chanteur de Radiohead n’a pas son pareil pour brouiller les pistes… L’énigme « Anima » démarrait avec une étrange affiche publicitaire assez « cryptique » qui a commencé à fleurir dans quelques villes du monde, dont Londres, affichant un slogan tout aussi mystérieux, « Avez-vous des problèmes à vous souvenir de vos rêves ? », et vous proposant d’appeler un numéro, le 07588 733 111. En composant ce numéro, vous pouviez en fait découvrir un court extrait du titre « Not The News ».

     

     

     

    C’est ensuite Thom Yorke lui-même qui annonce la parution imminente de son troisième album solo, quelques jours avant sa sortie officielle prévue le 27 juin. Il se prénomme donc « Anima ». Réalisé par son complice de toujours Nigel Godrich, le producteur historique de Radiohead, ce nouvel opus est composé de neuf titres, avec un extra bonus track présent uniquement sur la version vinyle.

    « Anima » est ainsi édité en versions CD, 2LP, « Limited Edition Orange Double Vinyl » ainsi que « Deluxe 180g Orange Double Vinyl » incluant un lyric book de 40 pages, illustré de dessins originaux de Stanley Donwood et Dr Tchock. A retrouver directement sur le record’s website

     

     

    Et dans la foulée, nous apprenions que la sortie de l’album s’accompagnait également d’un court-métrage, créé par Paul Thomas Anderson et disponible exclusivement sur Netflix le même jour que la parution du disque. Dans ce « one-reel film » d’une quinzaine de minutes, conçu comme un clip illustrant deux titres de l’album, Thom Yorke évolue à contre-courant des foules en bleu de travail, dans un décor urbain nu et crépusculaire, puis s’offre un pas de deux avec sa compagne, l’actrice italienne Dajana Roncione. Dans ce film tout aussi onirique que l’album, la présence de Thom Yorke a la saveur burlesque, fragile et bouleversante d’un Buster Keaton.

     

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  • « Space Oddity » de David Bowie fête ses 50 ans

     

     

    Avant d’être Ziggy Stardust, Aladdin Sane ou The Thin White Duke, David Bowie incarna le Major Tom en 1969 dans « Space Oddity ». A l’occasion des cinquante ans du tout premier tube du chanteur disparu il y a trois ans, un coffret de 45 tours, « Spying Through a Keyhole », a été édité chez Parlophone Records.

     

    Le coffret, qui comprend neuf démos dont deux de « Space Oddity » pour la première fois pressées en vinyle, s’intitule donc « Spying Through a Keyhole » , des mots tirés du morceau inédit « Love All Around » présent dans ce coffret.

     

    Comment Bowie imagine sa « bizarrerie spatiale »

    Des mots qui signifient également espionner par le trou de la serrure… Or, écouter ces titres permet d’entrevoir justement, par le petit bout de la lorgnette, comment David Bowie, jusque-là compositeur folk pop sans relief, est parvenu à créer sa fameuse « bizarrerie spatiale » qui allait laisser présager l’infinie étendue de son talent.

    « I see a pop tune spying through a keyhole from the other room » (« je vois une chanson pop espionner par le trou de la serrure de l’autre pièce »), chante de façon prémonitoire le jeune Bowie, âgé de 22 ans, lors de ces sessions de janvier 1969. Savait-il seulement que cette chanson pop qui viendrait à lui serait « Space Oddity » et le ferait passer dans une autre dimension ? Nul ne le sait…

     

    Neuf jours avant le premier pas sur la Lune

    Ce qui est sûr, en revanche, c’est que Bowie écrivit « Space Oddity » en référence au film de Stanley Kubrick « 2001 Odyssée de l’espace », qu’il vit plusieurs fois au cinéma lors de sa sortie un an plus tôt. Clin d’oeil du destin, il publia sa chanson le 11 juillet 1969, neuf jours avant le premier pas sur la Lune de Neil Armstrong.

     

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    La thématique de l’espace sera récurrente dans l’oeuvre de Bowie, avec des titres comme « Life on Mars » (1971) ou « Starman » (1972). Plus tard, Bowie reprendra même le personnage de Major Tom dans les singles « Ashes to Ashes » en 1980 et « Hallo Spaceboy » en 1995.

     

    Un son quelque peu saturé

    La première démo de « Space Oddity » présente dans le coffret serait la toute première version à avoir été enregistrée, suggère le label Parlophone. Sur la seconde, Bowie chante accompagné par John Hutchinson, un de ses premiers collaborateurs.

     

     

     

    Ces versions, comme les sept autres titres, souffrent parfois d’une qualité sonore relativement médiocre. « Un défaut majoritairement dû à l’enthousiasme de David, qui avait tendance à gratter avec entrain et à faire saturer le matériel d’enregistrement, mais aussi à l’équipement et au temps », est-il indiqué dans la note d’intention.

     

    Source : France Info (avril 2019)

     

     

     

  • « Toy Story », « Star Wars », « La Reine des Neiges »… Quand le cinéma vient à la rescousse de l’industrie des jouets

     

     

    Les licences de jouets s’arrachent à prix d’or et soutiennent un marché à la peine. C’est le cas par exemple des licences « Toy Story », dont le quatrième volet est sorti ce mercredi 25 juin au cinéma.

     

    Le shérif Woody, Buzz l’éclair, le dinosaure Rex ou encore Monsieur Patate sont de retour au cinéma : le quatrième opus de « Toy Story » est sorti en salle ce mercredi 26 juin. Des jouets, stars à l’écran et aussi dans les magasins… Ce nouvel épisode de la saga Pixar, aujourd’hui propriété de Disney, s’annonce comme une machine à cash, avec des licences négociées à prix d’or.

    Un fabricant français a décroché des droits pour les figurines de plus de 20 cm tirées du film. Il s’agit de Lansay, 35 salariés, qui compte sur le succès cinématographique de la saga. « On paye la licence, et on espère gagner, explique Serge Azoulay, le PDG de l’entreprise. C’est un véritable investissement. On a fait 35 millions d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière et cette année, Toy Story devrait nous rapporter environ 15 millions supplémentaires. Presque la moitié en plus ».

     

    Lego déjà sauvé par la licence « Star Wars »

     

    Le cinéma a déjà fait des miracles dans le secteur du jouet : la saga « Star Wars » a sauvé Lego d’une faillite annoncée au début des années 2000. Le septième art soutient une industrie du jouet à la peine après une année noire en 2018 et un chiffre d’affaires en baisse de 5 %. « On compte au moins une bonne douzaine de films à destination des familles cette année, assure Frédérique Tutt, expert du marché des jouets au cabinet d’analyse de marché NPD. Il y a « Toy Story 4 » maintenant, « La Reine des Neiges 2 » en novembre, ou encore « Star Wars 9 » en décembre. Pour le secteur du jouet, c’est très important parce qu’on a environ 23 % des ventes de jouets qui sont faites sous licences ».

    Pour Frédérique Tutt, peu de doutes, les ventes de jouets sous licences devraient augmenter en 2019. Il faut dire que les nouveaux opus de « Star Wars », « Toy Story » ou « La Reine des Neiges » s’annoncent comme des immenses succès. Pas étonnant, vus les scores au box-office des précédents épisodes : plus de 1,2 milliard de dollars pour le premier « La Reine des Neiges », 1,3 milliard pour « Star Wars 8 » et 1 milliard pour « Toy Story 3 ».

     

    Source : Sophie Auvigne pour France Info

     

     

     

  • Une Bonne Soirée avec Kyan Khojandi

     

     

    Vous n’allez peut-être pas me croire, mais j’ai passé la soirée d’hier avec Kyan Khojandi et son gros… micro. Et c’était vraiment « Une Bonne Soirée »… On s’est bien marré, il m’a ramené chez lui, dans son univers. Je l’ai trouvé super attachant, lui et son gros… micro. Tout était là, comme dans un rêve avec Kyan Khojandi, en fait. La vitrine avec mille chevaliers du zodiaque, la boite de préservatifs sous son lit… Je me suis tout de suite senti à l’aise.

     

    Bon, pour être tout à fait honnête… Je ne le connaissais que vaguement encore hier. Je disais d’ailleurs à une amie pas plus tard que dans l’après-midi : « ce soir, je vais au spectacle de… euh… de… et merde… du mec de Bref, quoi. ». Et là, d’un coup d’un seul, je me prends un « Bref ? » en retour. Grand moment de solitude… Moi : « Ben, le mec de Bref sur Canal ». Elle : « Je ne sais pas, j’ai pas Canal ».  Moi : « Mais enfin, tu le connais forcément ! Kia… Kion quelque chose… ». Bref, tout ça pour dire, je le connaissais vaguement.

    Puisque j’ai pris la décision d’être tout à fait honnête avec vous, j’arrive chez lui, enfin, à L’Européen, et je m’aperçois avec effroi que je ne suis pas tout seul. En fait, la salle est bondée… C’est quoi, ce plan foireux ?? Parce qu’en ce qui me concerne, le côté communion collective, moi, eux, Kyan et son gros… micro, ça n’est vraiment pas mon truc. J’aurais préféré un cadre plus intimiste, pour faire connaissance. Bref, on va faire avec…

    C’est Navo qui ouvre le bal. Lui, pour la peine, je le connaissais encore moins que le mec de Bref que je connaissais vaguement. Mais faute avouée à moitié pardonnée, il l’admet lui-même en introduction : « je suis l’autre mec de Bref, celui qu’est pas connu ». Et franchement, très bonne surprise. Tout dans la maladresse feinte et l’auto-dérision, mais très drôle. Et on sent vite que les deux compères, quant à eux, se connaissent très bien.

     

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    « Le spectacle de Kyan ? Ouais, je l’ai vu au début des années 20. » 

     

    C’est au tour de Kyan Khojandi de monter sur scène, et là, j’ai un peu honte, parce qu’il reçoit un accueil de feu de la salle, qui semble très bien le connaître, quand je ne le connaissais que vaguement quelques heures plus tôt… Bref, j’ai un peu honte…

    Je parviens enfin à surmonter mon embarras pour découvrir au fil d’un show rondement mené un bien bel artiste. Probablement le meilleur spectacle de stand up que j’ai eu l’occasion de voir. Un vrai fil rouge, une histoire, et pas simplement une succession de sketchs. L’écriture est pointue et rythmée. Kyan Khojandi parvient à faire le grand écart entre la modernité du propos et les valeurs héritées de ses origines orientales.

    Drôle et à la fois profond, l’artiste se livre totalement, en alternant à merveille moments de rire et instants plus poignants et émouvants. Tout sonne juste, tant il maîtrise l’art de transformer avec talent les petites galères de la vie en sketchs absolument hilarants. Bref, un vrai numéro d’équilibriste.

    Il a beau prétendre « qu’un jour, il est né, et que depuis, il improvise », Kyan Khojandi sait où il va, et surtout d’où il vient… Et ces deux certitudes, qui sont loin d’être anecdotiques, donnent une personnalité de toute évidence tournée vers les autres et reposant sur quelques valeurs qu’il est parfois utile de rappeler, telles que gentillesse, honnêteté et transmission.

    Seule ombre au tableau… Je dois avouer que cette histoire avec Christophe Schneider, je… je l’ai un peu pris personnellement, m’appelant moi-même Christophe. Alors maintenant, Kyan, je me devais de te le dire… Tu as passé la soirée à me pointer du doigt. Du pouce, en fait. Eh bien, après toutes ces années, tu avais encore la crotte de nez de Christophe Schneider collée sur ta main… Et c’était quand même un peu dégueu…

    Mais malgré cette sombre histoire de crotte de nez, une heure trente de pur bonheur… Bref, je suis heureux de pouvoir enfin dire : « Hier, je suis allé voir Kyan Khojandi sur scène à L’Européen et c’était génial ».

     

    En cadeau, l’intégrale de son spectacle précédent, « Pulsions », créé en 2016.

     

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  • Quand l’Equipe bouclait la Grande Boucle…

     

     

    Après la Première Guerre Mondiale, pénuries obligent, la plupart des coureurs du Tour de France arboraient de vieux maillots gris serpillère et il était bien difficile de reconnaître le leader de la course. Vint alors aux organisateurs l’idée d’un tricot jaune pétard. C’était il y a cent ans… L’occasion pour les anciens du journal « L’Equipe » de remonter en selle… et dans le temps.

     

    Pour la première fois, à l’occasion du centième anniversaire de la création du Maillot Jaune, les plus belles plumes de L’Équipe – de 46 à 106 ans ! – racontent l’histoire du Tour de France. Ces journalistes évoquent le rôle qu’ils ont pu jouer dans l’épreuve et les liens, souvent personnels, tissés avec les plus grands champions, de Louison Bobet à Romain Bardet, en passant par Fausto Coppi, Jacques Anquetil, Bernard Hinault ou Eddy Merckx.

    Une centaine de récits – totalement inédits, riches en révélations – et plus de 400 photos pour revivre de l’intérieur la plus grande course cycliste au monde. Style flamboyant, puissance des illustrations, émotion des textes, bouffées de nostalgie… Notre histoire du Tour, pour toutes les générations.

     

    « L’Equipe raconte le Tour de France » par l’Association des Anciens de L’Equipe (Ed. Robert Laffont, 350 p., 29 €)

     

     

     

     

  • David Lynch : « Blue Velvet, The Lost Footage »

     

     

    A l’occasion de la restauration 4K du chef-d’oeuvre de David Lynch, « Blue Velvet » sorti en 1986, le réalisateur s’est associé à The Criterion Collection pour ressortir de ses cartons 51 minutes de rushs inédits du film, réunis dans un documentaire exclusif de 70 minutes intitulé « The Lost Footage », paru le 28 mai 2019.

     

    On connaît le goût immodéré de David Lynch pour les images perdues, qui s’égarent dans les méandres du subconscient de ses créations. Le meilleur exemple reste les « Missing Pieces » de « Twin Peaks », qui compilaient plus d’une heure et demie d’images non utilisées dans le montage final de « Fire Walk With Me », le spin-off de la saga « Twin Peaks », et qui servirent de prélude à « The Return », la saison 03 de la série, parue en 2017. Documents édités en 2014 lors de la sortie du coffret Blu-Ray des deux premières saisons, et essentiels pour quiconque s’est déjà essayé à la résolution des innombrables énigmes issues entre autres de la « Black Lodge » et de ses forces en présence.

    Une sauvegarde et une récupération des images, donc, qui font l’objet d’un nouveau documentaire consacré cette fois à un autre film mythique du réalisateur : « Blue Velvet », sorti en 1986, mettant en vedette Kyle MacLachlan, Isabella Rossellini, Dennis Hopper et Laura Dern. The Criterion Collection – qui a déjà restauré « Mulholland Drive », « Eraserhead » et « Fire Walk With Me » en 4K – a donc dévoilé le 28 mai dernier pas moins de 51 minutes d’images perdues, elles aussi restaurées, de « Blue Velvet », sous la forme d’un documentaire intitulé « The Lost Footage ». Déjà présentes dans le Blu-Ray qui fêtait le 25ème anniversaire du film en 2011, ces images n’avaient pas encore été réunis dans un seul et même documentaire.

     

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    La plupart de ces images retrouvées servent d’introduction au personnage de Jeffrey Beaumont interprété par Kyle MacLachlan. Dans le montage final, nous ne connaissons effectivement presque rien de ce Beaumont qui, au fil du film, révèle son sens du voyeurisme. Fascination perverse expliquée notamment par ces scènes coupées. Des rushs sur lesquels figurent les personnages de Laura Dern, sa petite amie apprentie détective, et Isabella Rossellini, la demoiselle en détresse psychologiquement instable, sont également présentés dans « The Lost Footage ».

     

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    « Blue Velvet » marque définitivement une césure dans la carrière de David Lynch. Il incarne une rupture assez radicale avec ses précédents films et peut être interprété comme la matrice des films suivants ; les partis pris du mystère, de l’enquête, de la violence et de l’érotisme (entre autres) y sont esquissés. A certains égards, « Blue Velvet » annonce plusieurs thèmes et caractères qui apparaîtront de nouveau dans la saga « Twin Peaks » : le jeune enquêteur qui annonce Dale Cooper ; le point de départ sordide de l’enquête (une oreille coupée et pourrie, un cadavre nu enroulé dans du plastique…). Jusqu’à ce que David Lynch recrée une scène similaire, telle une réminiscence, dans la dernière partie de « Twin Peaks: The Return », lorsqu’il réunit Kyle MacLachlan et Laura Dern pour une scène érotique (quoique terrifiante).

     

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    Source : Zack Sharf pour Indie Wire (Février 2019)

     

     

     

  • Indiana Jones, retour sur l’archéologue le plus célèbre du cinéma

     

     

    « Indiana Jones & Les Aventuriers de l’Arche Perdue » sort en 1981. Spielberg, Lucas, John Williams, Harrison Ford, comme un quarté gagnant, une martingale… Exactement ce dont rêvait un public avide de ce nouveau cinéma que propose Hollywood depuis 1977 avec « Star Wars », et qui portera un coup fatal à ce que l’on appelait Le Nouvel Hollywood. 

     

    Avec « Les Dents de la Mer » en 1975 (titre original « Jaws »), Steven Spielberg entérine un cinéma qui se veut plus adulte, dépressif et sombre. Voici donc venu le temps de ce qu’on allait désormais appeler les « Blockbusters »… Car il faut bien reconnaître qu’à partir de ce film, les compteurs du box office américain et mondial allaient sacrément s’affoler. Mais c’est probablement la Saga « Indiana Jones » qui va le plus contribuer à propulser le réalisateur et producteur au rang de cinéaste le plus rentable de l’histoire du cinéma.

    C’est George Lucas qui apporte ce projet sur un plateau à son ami Steven Spielberg. Lucas est depuis sa plus tendre enfance un fan de ces séries télévisées appelées « Serials », et suite au triomphe de la « Guerre des Etoiles », il voudrait créer une nouvelle franchise de ce type. De son côté, Steven Spielberg vient d’essuyer un refus pour acheter les droits d’adaptation de la bande dessinée « Tintin ». En outre, il rêve également de réaliser un épisode de James Bond mais là encore, fin de non-recevoir de la famille Broccoli

    Pour Spielberg, frustré et amer suite à ces deux refus consécutifs, la proposition de Lucas tombe à point nommé et pourrait constituer un beau lot de consolation… D’autant que Spielberg vient pour la première fois de sa courte carrière de mordre la poussière avec le film « 1941 », qui est un flop retentissant. Le tandem va ainsi concocter une relecture du serial et du cinéma à l’ancienne en y injectant de la vitesse, des nazis, de la magie et le savoir-faire inimitable du réalisateur de « Duel ». C’est ainsi que dès sa sortie en 1981, « Indiana Jones & Les Aventuriers de l’Arche Perdue » devient le film d’aventure ultime par excellence.

     

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    Son triomphe absolu au box-office appelle donc une suite. Mais Spielberg traîne la patte… Il n’aime pas particulièrement le concept de la franchise, et le principe de devoir revenir sur ses œuvres, surtout s’il considère avoir tout donné dès le premier essai, tant en terme de spectacle que d’émotion. Entretemps, en 1982, sort ce qui ne devait être qu’un petit film intimiste tourné relativement vite et qui deviendra contre toute attente son plus gros succès : « E.T., l’Extra-Terrestre ».

    Pourtant, « Indiana Jones et le Temple Maudit », qui sort en 1984, sera aussi un énorme succès, malgré le ton plus cynique et désabusé de l’histoire. L’ambiance plus sombre et anxiogène peut surprendre un temps mais parvient à donner au film une certaine patine et un statut d’œuvre culte, avec ses scènes de gore totalement décomplexées, tout droit inspirées de deux films de genre et d’aventure de Fritz LangLe Tombeau Hindou » et « Le Tigre du Bengale »), en plus glauque encore. En tout cas, ce « Temple Maudit » constitue un bel exemple de cinéma borderline qui contrebalance avec le premier volet, extrêmement tenu.

     

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    Pour des tas de raisons qui vont probablement du contractuel aux desiderata de George Lucas, un nouvel Indy voit le jour et sort en 1989. Un troisième épisode, « Indiana Jones et la Dernière Croisade », censé être d’ailleurs le dernier, qui vient un peu tardivement et n’a déjà plus le bon parfum, ni dans l’énergie ni dans l’envie, du plaisir de cinéma. On a plutôt affaire à un film à la limite du remake du premier volet, dans lequel Spielger a remplacé l’Arche par le Saint Graal…

    Les nazis y font leur grand retour et on y retrouve à peu de choses près les mêmes scènes, poursuites et péripéties incluses. Personne ne semble y croire, même pas John Williams… Le film va cependant pas trop mal marcher, mais son succès ne repose plus que sur de la pure nostalgie.

     

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    En 2008, presque vingt ans après le premier opus, sort en grande pompe, en ouverture du Festival de Cannes, « Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal »… A l’annonce de ce 4ème volet, nous pouvions raisonnablement être quelque peu dubitatifs, mais en même temps, force était de reconnaître que cette bonne vieille fibre nostalgique titillait encore notre curiosité malsaine…

    Voir un Indiana Jones vieillissant, accompagné cette fois-ci de son fils dans cette nouvelle aventure. Allez, pourquoi pas… Cet ultime volet pouvait laisser présager quelques belles et surtout inédites idées dans le scénario. Sachant qu’avec le chemin parcouru par Spielberg depuis « Les Dents de la Mer » et les films qu’il avait enchaînés depuis, on pouvait s’attendre à un vrai concentré d’aventure, d’humour, d’ironie, un mélange de références et de gros morceaux de bravoure. Mais le résultat fût bien pire que tout ce que l’on aurait pu imaginer…

    Le spectacle auquel on assiste devient vite dérangeant, tant Spielberg, Lucas, Williams, Ford et les autres, ont de toute évidence renoncé dès les premières minutes à cette entreprise. Mais le doigt déjà bien pris dans l’engrenage infernal, ils vont devoir aller jusqu’au bout… Car ce dernier volet d’Indiana Jones est une longue agonie sinistre. Les scènes dites d’action sont tellement boursouflées, recouvertes d’effets numériques pour masquer tant bien que mal l’effondrement interminable de l’ensemble, qu’elles n’ont plus rien de cohérent.

    Catastrophe paroxysmique du film, la scène dans la jungle, lors de la fuite des trois protagonistes qui se font finalement rattraper très vite par la méchante, est à l’image du reste de ce bien piteux Royaume du Crâne de Cristal. Tournée dans un décor minable, on assiste médusé à un échange entre Harrison Ford, qui tente de sauver les meubles, et Karen Allen, toute momifiée, fronçant les sourcils et levant les bras au ciel… Un spectacle pathétique et vexant pour tous les fans, qui ne voient en ce dernier volet qu’une sombre histoire de contrat arrivant à échéance et la nécessité absolue d’achever la bête agonisante. Bien curieuse façon pour Spielberg de remercier son public…

     

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    … Et pour les plus masochistes, rien n’est encore perdu car même au fond du trou et de la boue jusqu’à la taille, l’entreprise de démolition Lucas, Spielberg & Co creuse encore à la recherche d’un hypothétique filon encore inexploité à ce jour, en annonçant pour 2021 un Indiana Jones 5 ! Alors, elle est pas belle la vie ?

     

     

     

  • Hipster, le mot est lancé…

     

     

    Au début, une couverture de Vogue Homme International, un défilé Margiela, un Norvégien croisé à un brunch Quai de Valmy puis dans un rêve, un lutin qui vous aborde dans une forêt Colette… Paf, boule de neige ! C’est parti. « Hipster », le mot est lancé…

     

    « Hipster », soit cette mode qui consiste pour tous ces métro-sexuels en mal d’égo à arborer une pilosité du menton pendante et savamment entretenue façon Landru, Jaures, Hugo, Rodin, à savoir une mode capillaire datant donc de plus d’un siècle… Et comme toutes les modes, ça photocopie, ça se propage de manière exponentielle à la World War Z… Conchita Saucisse ne fait pas partie du mouvement…

    En tout cas, plus une rue, un bar, un WC, une mosquée (euh…) sans qu’il n’y ait à croiser un de ces mecs portant une barbe de quinze centimètres, avec souvent une allure générale qui serait le mix improbable entre Stromae et Sébastien Chabal.

    Moi Président, mais qui en fait deviendrais rapidement Tyran, je transformerais toutes ces têtes poilues et à claques en gigantesque élevage à poux, puces et morpions mutants, pour mon armée secrète et deviendrais ainsi LE MAÎÎÎÎÎTRE DU MOOOOONDE !!! (là normalement, il y a aussi un rire sardonique).

     

     

     

    A découvrir l’évolution du hipster mâle & femelle de 2000 à 2009 dans le numéro de novembre 2009 du magazine Paste, et c’est ici. Merci au photographe Josh Meister, au hair & make-up designer Lani Martz, à l’artiste tatoueur Bryan Reynolds pour Ink & Dagger, ainsi qu’aux modèles Michael Saba et Allie Tsavdarides.

     

     

    Instant-City-Hipster-021

     

     

    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Dévoreur Hubertouzot

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] The Evolution of the Hipster 2000-2009 @ Paste