Catégorie : Musique

  • L’album mythique d’AC/DC « Highway to Hell » fête ses 40 ans

     

     

    Le 03 août 1979, AC/DC sortait son sixième album studio, « Highway to Hell ». Ce jour-là, tout fan inconditionnel du groupe australien s’est probablement rué au magasin de disques le plus proche, est ensuite rentré chez lui à la hâte, a posé le vinyle sur sa platine, non sans une certaine excitation, et les premiers accords du morceau éponyme qui ouvre l’album se sont instillés dans son esprit pour toujours. Et il y a fort à parier que cette même scène se soit reproduite partout dans le monde ce vendredi 03 août…

     

    Car quarante ans plus tard, force est de constater que lorsque nous faisons le compte, rares sont les albums qui évoquent quelque chose à toutes les générations qui se sont succédées depuis leur sortie. Rares sont aussi les albums dont tout le monde connaît les premiers accords, identifiables en une seule seconde, et dont la pochette est presque aussi célèbre que les morceaux qui y sont gravés. Mais ce qui est sûr, c’est que parmi ces albums figure forcément « Highway to Hell ».

     

    Parfaite symbiose

    Le 27 juillet 1979, il y a donc quarante ans, le groupe de hard rock australien sortait son magnum opus, d’abord chez lui en Australie puis le 03 août partout dans le monde. L’album qui allait mettre tout le monde d’accord : des fanatiques de punk bien senti aux traditionalistes du rock ‘n’ roll pur et dur, en passant par les métalleux pro-Black Sabbath et les familles biberonnées à la pop britannique. Car « Highway to Hell », c’est l’album qui va définitivement propulser AC/DC au rang d’icône du rock.

     

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    Quand « Highway to Hell » paraît, les Australiens ont déjà plusieurs albums à leur actif, et tous ont connu un retentissement plus ou moins important en Australie comme à l’international. Ils se distinguent invariablement par des rythmes lourds, des accords de guitare rythmique imposants, grattés par la cheville ouvrière du groupe, Malcolm Young. Son frère Angus arrache quant à lui de sa fameuse Gibson SG des chorus démoniaques, virevoltant lorsque la voix de l’extravagant chanteur Bon Scott ne s’empare pas de tout l’espace sonore. Les chansons d’AC/DC sont la définition même de la symbiose d’un groupe, dont aucun des membres n’aurait pu exister sans les autres…

     

    « AC/DC, c’est de la musique rock ’n’ roll. Rien de plus, rien de moins. Peut-être jouée un peu plus fort, mais il n’y a aucune autre différence… » (Angus Young)

     

    Avec des chansons comme « It’s a Long Way to the Top », « T.N.T. », « Let There Be Rock », « Whole Lotta Rosie » ou « Riff Raff », AC/DC s’est peu à peu imposé comme le groupe maître du rock qui tache, tirant le meilleur parti de l’héritage de Led Zeppelin mixé à une passion prononcée pour le blues aux racines prolixes. Certains classent même Angus et sa bande dans la case heavy metal, aux côtés de Black Sabbath et Judas Priest. Ce que le guitariste réfute : « C’est de la musique rock ‘n’ roll. Rien de plus, rien de moins. C’est peut-être un peu plus fort, mais il n’y a aucune autre différence ».

     

    De géant australien à légende internationale

    Du rock ‘n’ roll pourtant unique, particulièrement identifiable. Et en partie grâce à « Highway to Hell », qui cristallise en 1979 toutes les attentes qui entouraient AC/DC. L’album fait ainsi passer le groupe du statut de géant australien à celui de légende internationale, capable de remplir des stades immenses, quel que soit le pays où il se produit. On se souviendra évidemment de certains shows démesurés, comme au stade de River Plate à Buenos Aires en 2009 ou encore au Stade de France la même année. Mais le concert qui marquera les esprits pour l’éternité est celui du 09 décembre 1979 au Pavillon de Paris, qui servira de base au documentaire musical « Let There Be Rock » réalisé par Eric Dionysius et Eric Mistler, sorti sur grand écran en 1980, et qui restera à l’affiche de quelques cinémas parisiens pendant des années…

     

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    La recette de « Highway to Hell » repose en partie sur sa production. Robert « Mutt » Lange est imposé pour produire l’album, et lui donne une sonorité moins brute, plus accessible à la bande FM. Laissant les influences blues au « Some Girls » des Rolling Stones, les membres du groupe s’ingénient à écrire des refrains en forme d’hymnes puissants, assimilables par une foule gigantesque.

    C’est avec cette stratégie en tête que naissent des tubes. « Highway to Hell » en premier lieu, la chanson ultime du groupe, qui fixe sur bande toute l’ambition de ce disque monstre. Les parties de guitare semblant mener une course effrénée contre la batterie, la voix d’orfèvre de Bon Scott et son refrain plus qu’iconique en font un objet d’adoration pour tout amateur de rock.

     

    Usine à tubes

    Et si la chanson-titre est la plus célèbre, le reste de l’album n’a pas à rougir. « Girls Got Rhythm » ne peut que faire s’agiter une longue chevelure de métalleux. « Walk All Over You » calme le jeu sur son lourd refrain pour mieux projeter son énergie sur des couplets diaboliques. « If You Want Blood (You Got It) » offre peut-être le riff de guitare le plus typique d’AC/DC. Si on y ajoute « Shot Down in Flames » ou encore « Night Prowler », le disque ressemble plus à une crasseuse usine à tubes qu’à un album de rock.

     

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    Et à l’écoute des mécaniques de cette usine, il est aisé de comprendre en quoi « Highway to Hell » a pu devenir un objet sacré du rock. En quelques albums, AC/DC est passé d’un hard rock costaud aux influences blues à un hard rock démentiel, taillé pour enflammer (plus ou moins littéralement) les foules.

     

    Chant du cygne involontaire

    Mais cet album ne limite pas son statut culte à sa seule qualité intrinsèque. Son histoire a aussi son rôle à jouer. Le 19 février 1980, après une soirée trop alcoolisée, la voix emblématique du chanteur Bon Scott s’éteint définitivement. Il avait 33 ans, et laisse derrière lui un public orphelin et un groupe au bord de la rupture. « Highway to Hell » restera son chant du cygne involontaire.

    En hommage à son chanteur charismatique, et avec le petit nouveau Brian Johnson derrière le micro, AC/DC publiera en juillet 1980 « Back in Black », qui deviendra d’ailleurs le deuxième album le plus vendu de tous les temps derrière « Thriller » de Michael Jackson sorti en 1982. Et si quelques titres de « Back in Black » résonnent encore dans les têtes des rockers des années 80, comme « Hells Bells » ou « Shook Me All Night Long », les riffs simples mais ravageurs de « Highway to Hell » devraient garder encore longtemps la première place dans leurs coeurs. Et lui permettre de rester l’Album d’AC/DC, avec un grand A…

     

     

    Article de Thomas Hermans (FranceInfo Culture) et Christophe Mayet (Instant City)

     

     

     

  • Les 50 ans de Woodstock : la célébration impossible

     

     

    Le 15 août 1969, Le « Woodstock Music and Art Fair » ouvrait ses portes, pour trois jours de concerts qui allaient marquer l’histoire de la musique comme celle de la contre-culture, d’abord aux Etats-Unis, alors en pleine tourmente, puis partout dans le monde. Les initiateurs du festival historique de 1969 rêvaient d’organiser son « remake » en août 2019, pour en célébrer le 50ème anniversaire. Mais l’événement a du être annulé, de guerre lasse, après de multiples défections d’artistes et changements de lieux susceptibles d’accueillir Woodstock 2019.

     

    Au printemps 1969, personne, et encore moins les jeunes organisateurs de cet événement qui allait marquer l’histoire, ne pouvait prévoir que le festival de Woodstock deviendrait à ce point emblématique de toute une génération et du mouvement hippie naissant. Avec son message idéaliste de paix et d’amour, il tranchait avec la décennie finissante, faite de contestation violente et de meurtres, sur fond de guerre du Vietnam.

    En 1969, la société américaine est en effet fracturée comme elle ne l’avait jamais été auparavant, entre manifestations contre cette guerre à l’autre bout de la planète, le mouvement des droits civiques et les assassinats de Martin Luther King Jr et Robert Kennedy, un an plus tôt. Ultime remède à la colère, Woodstock promet « trois jours de paix et de musique ».

    A l’origine du projet, il s’agissait avant tout de promouvoir, avec une série de 32 concerts, la fine fleur de la musique populaire américaine, qu’elle fût montante ou déjà confirmée. C’était donc il y a 50 ans, du 15 au 18 août 1969, un temps où le rock venait tout juste de naître, où porter les cheveux longs était un acte de rébellion et où les manifestations contre la guerre étaient quasi-quotidiennes.

    Entre 400.000 et 500.000 personnes devaient ainsi rallier les champs de luzerne détrempés appartenant à un certain Max Yasgur, pour entendre des musiciens vedettes de l’époque, comme Janis Joplin ou Jimi Hendrix, dans une atmosphère de liberté et de fraternité, illustrée par les images devenues cultes de ces jeunes gens marchant à moitié nus, voire complètement, main dans la main, partageant herbe ou acide, au beau milieu du déchaînement des éléments…

    Les organisateurs avaient initialement prévu d’accueillir 50.000 spectateurs et fixé à 18 dollars le prix des billets, pour ces trois jours de musique réunissant des groupes aux noms devenus mythiques comme Creedence Clearwater Revival, The Who ou encore Crosby, Stills, Nash and Young. Mais les initiateurs du projet, John Roberts, Joel Rosenman, Michael Lang et Artie Kornfeld, tous âgés à l’époque d’une vingtaine d’années, avaient dû se résigner à rendre l’accès du site libre, confrontés à des embouteillages monstres qui paralysaient toutes les routes de campagne menant à Bethel, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la ville de Woodstock. De surcroît, dès les premiers accords, des trombes d’eau se mirent à tomber, transformant la prairie en un immense champ de boue.

     

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    « C’était légendaire » 

     

    Sri Swami Satchidananda, maître yogi venu d’Inde, devait donner le ton du festival en l’ouvrant par un appel à la compassion. « Je suis ravi de voir tous les jeunes d’Amérique rassemblés ici au nom de cet art qu’est la musique », déclarait cet homme mince et barbu, assis en tailleur, entraînant la foule dans des vibrations de sons « Om̐ ». D’autres chants plus musclés allaient suivre : Joe McDonald du groupe de rock psychédélique Country Joe and the Fish allait faire reprendre par l’assistance un retentissant « Fuck », avant d’entonner le chant anti-guerre par excellence, « I Feel Like I’m Fixin’ to Die Rag ».

    Alors que des milliers de gens repartaient déjà vers le « monde réel », en ne se rendant aucunement compte qu’ils venaient d’écrire une des plus grandes pages de l’histoire des années 60, le festival se terminait sur une réinterprétation hautement contestataire de l’hymne national américain, « The Star-Spangled Banner », par Jimi Hendrix. La guitare du gaucher légendaire figurait les attaques des bombardiers au Vietnam et les explosions mortelles mêlées aux notes de l’hymne.

     

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    Comme un film torpillé par la critique avant de devenir culte, l’événement avait alors été traité avec dédain par les grands médias. « Les rêves de marijuana et de rock ont attiré quelque 300.000 fans et hippies dans les Catskills, guère plus sains d’esprit que les lemmings qui se jettent dans la mer pour mourir », jugeait le New York Times dans un éditorial du 18 août 1969. Annie Birch, festivalière âgée de 20 ans à l’époque, se souvient au contraire d’un moment « très paisible, vu la masse de gens réunis pour l’occasion ». « Malgré cette pluie démentielle, on avait un feu étonnant qui ne s’éteignait jamais », a-t-elle indiqué. « Tous ces groupes sont devenus mythiques (…) C’était légendaire ». Un demi-siècle plus tard, Annie Birch, désormais septuagénaire, s’estime « heureuse » d’avoir participé à un événement aussi marquant. « Je resterai éternellement dans l’espoir que, pour le bien de l’humanité, une célébration aussi incroyable puisse se reproduire », dit-elle. « Je préfère infiniment l’amour et la paix à la guerre et la haine ».

     

     

    Peur des attentats et des fusillades

     

    Mais cinquante ans après, une répétition du Woodstock originel s’est donc avérée impossible à organiser, dans un pays désormais hanté par la peur des attentats et des fusillades. Les initiateurs du festival d’août 1969 rêvaient pourtant d’un « remake », afin de célébrer dignement ce 50ème anniversaire. Leurs efforts se sont révélés vains, à l’ère des détecteurs de métaux, des chiens renifleurs de bombe et des fouilles systématiques de sacs. « On n’autoriserait pas, de nos jours, un événement comparable à Woodstock », souligne Stuart Cameron, chef de la police du comté de Suffolk, à l’est de New York, et spécialiste de la sécurité des festivals. « Il y aurait trop de risques pour la sécurité du public ». Les comptes rendus de l’époque sont parfois contradictoires, mais les trois jours du festival en 1969 n’auraient fait que deux morts : l’un écrasé par un tracteur de nettoyage et un autre (au moins…) décédé d’une overdose.

    Pour cet anniversaire avorté, Michael Lang, l’un des organisateurs du festival originel, avait pourtant invité quelque 80 groupes ou musiciens à venir jouer, du rappeur Jay-Z à Santana, espérant faire renaître, cinquante ans plus tard et le temps d’un week-end, l’esprit du Woodstock de 1969. Mais impossible de trouver un paysan prêt à les accueillir sur son terrain. Les organisateurs se sont aussi vu refuser l’un après l’autre les permis nécessaires, pour des raisons tenant au dispositif d’assistance médicale, à l’eau, à la nourriture ou au personnel de sécurité. Au-delà du simple aspect sanitaire, la multiplication des fusillades et attentats ces dernières années aux Etats-Unis, notamment lors de concerts, a sensiblement compliqué l’organisation de ce genre de rassemblements de masse.

    « Autrefois, on s’inquiétait surtout des gens qui introduisaient alcool et drogues en douce, maintenant ce sont ceux qui apportent des armes de destruction massive pour tuer tout le monde », souligne Joseph Giacalone, détective retraité, qui travailla longtemps à sécuriser les célébrations du Nouvel An à Times Square à New York. Et l’ex-détective de lâcher : « La société a changé au cours des 20-30 dernières années (…) Les gens qui ont vécu les années 1960 ne connaîtront plus jamais la même expérience ».

     

    https://twitter.com/franceinfo/status/1161948145766584321

     

     

    Source : Woodstock Official, France Info et Wikipedia

     

     

     

  • Marquese Scott : The King of Urban Dance

     

     

    Marquese Scott est un danseur américain qui a commencé sa carrière professionnelle par la « Poppins Dance » au tout début des années 2010, avant de faire des apparitions remarquées dans diverses émissions télévisées telles que The Ellen DeGeneres Show, des publicités ou des performances live dans le cadre de spectacles de danse urbaine. Il a signé depuis chez Xcel Talent Agency et il est l’un des membres fondateurs du team Dragon House.

     

    Lors de ses premières apparitions publiques, vues au passage par plus de 130 millions de personnes aux Etats-Unis, CBS a qualifié les prestations de Marquese Scott de « tout simplement époustouflantes ». Quant à Ellen DeGeneres, elle l’a trouvé « absolument incroyable », Gather reconnaissait avoir assisté au « meilleur dubstep de tous les temps » et Perez Hilton déclarait : « sérieusement, comparé à ce que vient de faire ce mec, le moonwalk de Michael Jackson ressemble à une promenade dans le parc ». Excusez du peu…

    Marquese Scott fut repéré pour la première fois dans un concours organisé à la patinoire d’Inglewood en Californie, là même où il est né en 1981. Il a commencé à prendre la danse très au sérieux alors qu’il était au lycée à Indianapolis, où il rejoint le club de danse urbaine fréquenté par ses amis.

    Après ses études, il rentre dans l’armée mais continue à danser à chaque fois qu’il en a l’occasion. Après avoir quitté la Marine en 2003, il rejoint sa famille installée à Atlanta, en Géorgie. Marquese Scott trouve un petit boulot chez Wal-Mart, consacre tout son temps libre à développer son propre style et commence à cette époque à filmer ses prestations publiques dans les parcs et à les publier sur YouTube.

    Mais c’est la 53ème publication de Marquese Scott sur YouTube en septembre 2011, une vidéo où on le voit danser sur un remix de « Pumped Up Kicks » de Foster the People, qui propulse le danseur au rang de célébrité. La vidéo est devenue rapidement virale et sera visionnée pas moins de 1,5 million de fois en l’espace de quatre jours. Aujourd’hui, huit ans après sa publication, elle affiche plus de 139 millions de vues au compteur…

     

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    En novembre 2012, nous retrouvions Marquese Scott aka NonStop et ses potes de Dragon House pour un dubstep sur « Illusion of Choice » de Gramatik, que nous vous avions présenté à l’époque, quand nous étions encore tout petits… comme notre grosse sensation danse du moment.

     

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    Et maintenant, j’espère que vous êtes chauds pour votre premier cours de danse dispensé par le Maître, Professor Marquese Scott himself…

     

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    [kleo_divider type= »full » double= »no » position= »center » text= »Pour aller plus loin » class= » » id= » »]

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Marquese Scott Official

    [kleo_icon icon= »link » icon_size= »large »] Marquese Scott YouTube

     

     

     

  • Histoire d’un Hit : « Der Kommissar » de Falco (1982)

     

     

    1982. Johann Hölzel a 25 ans. Né à Vienne en Autriche, il sort son premier album solo « The Einzelhaft » (le mitard). Celui-ci compte dix chansons, parmi lesquelles « Der Kommissar », le second morceau de la tracklist.

     

    Durant 3 minutes 52, Falco parle de drogue, de rap, de descentes de police, de dealers, de gangs et de murs tagués, le tout en allemand teinté d’un très fort accent autrichien, avec quelques mots et expressions anglaises ou italiennes. Un vrai charabia… Et pourtant ! Très vite, « Der Kommissar » sort en single et grimpe jusqu’à la première place en Autriche avant de passer les frontières pour atteindre la France. En quelques mois, il gagne le Royaume-Uni, franchit l’Atlantique et en mars 1983 se positionne en tête des charts aux Etats-Unis.

    Du jamais vu ! « Der Kommissar » fait le tour de la planète et devient un succès international. Inspiré par la new-wave et le rap américain, le morceau se vend à plus de 7 millions d’exemplaires dont 1 million en France, où la chanson est reprise en français sous le titre « Clair commissaire » par Matthew Gonder. Surnommé « le premier rappeur blanc », Falco est aussi le premier à aligner un titre en allemand au classement du Billboard et le seul germanophone à avoir été n°1 aux Etats-Unis. Une légende.

    Falco (en hommage au skieur sauteur à ski Falko Weisspflog, médaille de bronze aux championnats du monde épreuve grand tremplin en 1978) sortira un second album en 1984 qui fera un flop, puis un troisième en 1986, « Rock me Amadeus » qui sera à nouveau un grand succès, numéro 1 du Hit-Parade aux USA pendant trois semaines. Il décède à 40 ans dans un accident de voiture en République Dominicaine, percuté par un bus. Le film « Verdammt wir leben noch » auquel participe Grace Jones, retrace sa vie et sa carrière fulgurante et incroyable.

    A noter également que Falco compte parmi ses fans les plus inconditionnels le groupe Metallica qui reprend certains de ses titres assez régulièrement en concert…

     

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    Music video by Falco performing Der Kommissar (Original Video)

    © 1982 GIG Records, Markus Spiegel Ges.m.b.H.,Vienna, Austria

     

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    Music video by Falco performing Der Kommissar (U.S. Official Video)

    (C) 1982 GIG Records, Markus Spiegel Ges.m.b.H.,Vienna, Austria

     

     

     

     

     

  • Thom Yorke sort son 3ème album solo : « Anima »

     

     

    Décidément, Thom Yorke est sur tous les fronts ces temps-ci… Alors qu’il présentait il y a quelques semaines ses premières compositions classiques en compagnie des soeurs Labèque et créait l’an dernier la bande originale hantée du « Suspiria » de Luca Guadagnino, voilà que le chanteur de Radiohead publie son troisième album solo, « Anima », le premier depuis « Tomorrow’s Modern Boxes » en 2014.

     

    Et il faut bien reconnaître que le chanteur de Radiohead n’a pas son pareil pour brouiller les pistes… L’énigme « Anima » démarrait avec une étrange affiche publicitaire assez « cryptique » qui a commencé à fleurir dans quelques villes du monde, dont Londres, affichant un slogan tout aussi mystérieux, « Avez-vous des problèmes à vous souvenir de vos rêves ? », et vous proposant d’appeler un numéro, le 07588 733 111. En composant ce numéro, vous pouviez en fait découvrir un court extrait du titre « Not The News ».

     

     

     

    C’est ensuite Thom Yorke lui-même qui annonce la parution imminente de son troisième album solo, quelques jours avant sa sortie officielle prévue le 27 juin. Il se prénomme donc « Anima ». Réalisé par son complice de toujours Nigel Godrich, le producteur historique de Radiohead, ce nouvel opus est composé de neuf titres, avec un extra bonus track présent uniquement sur la version vinyle.

    « Anima » est ainsi édité en versions CD, 2LP, « Limited Edition Orange Double Vinyl » ainsi que « Deluxe 180g Orange Double Vinyl » incluant un lyric book de 40 pages, illustré de dessins originaux de Stanley Donwood et Dr Tchock. A retrouver directement sur le record’s website

     

     

    Et dans la foulée, nous apprenions que la sortie de l’album s’accompagnait également d’un court-métrage, créé par Paul Thomas Anderson et disponible exclusivement sur Netflix le même jour que la parution du disque. Dans ce « one-reel film » d’une quinzaine de minutes, conçu comme un clip illustrant deux titres de l’album, Thom Yorke évolue à contre-courant des foules en bleu de travail, dans un décor urbain nu et crépusculaire, puis s’offre un pas de deux avec sa compagne, l’actrice italienne Dajana Roncione. Dans ce film tout aussi onirique que l’album, la présence de Thom Yorke a la saveur burlesque, fragile et bouleversante d’un Buster Keaton.

     

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  • « Space Oddity » de David Bowie fête ses 50 ans

     

     

    Avant d’être Ziggy Stardust, Aladdin Sane ou The Thin White Duke, David Bowie incarna le Major Tom en 1969 dans « Space Oddity ». A l’occasion des cinquante ans du tout premier tube du chanteur disparu il y a trois ans, un coffret de 45 tours, « Spying Through a Keyhole », a été édité chez Parlophone Records.

     

    Le coffret, qui comprend neuf démos dont deux de « Space Oddity » pour la première fois pressées en vinyle, s’intitule donc « Spying Through a Keyhole » , des mots tirés du morceau inédit « Love All Around » présent dans ce coffret.

     

    Comment Bowie imagine sa « bizarrerie spatiale »

    Des mots qui signifient également espionner par le trou de la serrure… Or, écouter ces titres permet d’entrevoir justement, par le petit bout de la lorgnette, comment David Bowie, jusque-là compositeur folk pop sans relief, est parvenu à créer sa fameuse « bizarrerie spatiale » qui allait laisser présager l’infinie étendue de son talent.

    « I see a pop tune spying through a keyhole from the other room » (« je vois une chanson pop espionner par le trou de la serrure de l’autre pièce »), chante de façon prémonitoire le jeune Bowie, âgé de 22 ans, lors de ces sessions de janvier 1969. Savait-il seulement que cette chanson pop qui viendrait à lui serait « Space Oddity » et le ferait passer dans une autre dimension ? Nul ne le sait…

     

    Neuf jours avant le premier pas sur la Lune

    Ce qui est sûr, en revanche, c’est que Bowie écrivit « Space Oddity » en référence au film de Stanley Kubrick « 2001 Odyssée de l’espace », qu’il vit plusieurs fois au cinéma lors de sa sortie un an plus tôt. Clin d’oeil du destin, il publia sa chanson le 11 juillet 1969, neuf jours avant le premier pas sur la Lune de Neil Armstrong.

     

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    La thématique de l’espace sera récurrente dans l’oeuvre de Bowie, avec des titres comme « Life on Mars » (1971) ou « Starman » (1972). Plus tard, Bowie reprendra même le personnage de Major Tom dans les singles « Ashes to Ashes » en 1980 et « Hallo Spaceboy » en 1995.

     

    Un son quelque peu saturé

    La première démo de « Space Oddity » présente dans le coffret serait la toute première version à avoir été enregistrée, suggère le label Parlophone. Sur la seconde, Bowie chante accompagné par John Hutchinson, un de ses premiers collaborateurs.

     

     

     

    Ces versions, comme les sept autres titres, souffrent parfois d’une qualité sonore relativement médiocre. « Un défaut majoritairement dû à l’enthousiasme de David, qui avait tendance à gratter avec entrain et à faire saturer le matériel d’enregistrement, mais aussi à l’équipement et au temps », est-il indiqué dans la note d’intention.

     

    Source : France Info (avril 2019)

     

     

     

  • Histoire d’un Hit : Discoteca

     

     

    En 2006, le moustachu David Carretta mettait le pied à l’étrier à Exchpoptrue en publiant leur titre-phare « Discoteca » sur son label. Auparavant, le trio arpentait les scènes parisiennes avec ses étranges sons et lumières.

     

    Les membres du projet pop-electro Exchpoptrue, les chanteuses Chloé Fabre et Radha Valli, accompagnées du musicien et producteur Christian Bouyjou, se sont connus au sein d’un collectif de spectacles vivants, la « Mobile Boutique ». Il subsiste de cette expérience théâtrale une aspiration à représenter, tout en la critiquant, la société de consommation. Qui finit toujours par avoir le dernier mot et offrit à un de leurs titres, « Lost And Found », l’illustration sonore d’une campagne publicitaire.

    Les mises en scène grotesques et autres chorégraphies télévisuelles masquaient cependant les faiblesses d’une musique electro chiche. Si le début de leur album « Autofan » sorti en 2006 nous ramenait au temps de la synth-pop ludique d’Elli & Jacno, la suite remplissait stricto sensu le cahier des charges du petit groupe electro clash : des textes choc et toc déclamés par une voix désincarnée, sur fond de boîte à rythmes en pilotage automatique et de claviers Bontempi niveau première séance.

    Mais lorsque le rythme s’emballait enfin sur « Coeur de France », on pensait à un correspondant sincère de Stereolab. Du coup, ce que l’on se surprenait à apprécier sur l’album « Autofan », c’était ces motifs répétitifs qui peuplaient les silences des deux chanteuses, comme sur leur titre « Discoteca », qui aura été probablement leur seul morceau à être vraiment passé à la postérité…

     

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    En 2019, à la faveur de la diffusion sur Canal+ d’un épisode de la saison 01 de la série « Vernon Subutex » tirée du roman de Virginie Despentes, nous redécouvrions pour notre grand bonheur ce titre « Discoteca » du groupe electro clash Exchpoptrue, ressorti des limbes de la grande histoire de la musique pour les besoins d’une scène de l’épisode.

     

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  • Mémoires de Respect par Jérome Viger-Kohler

     

     

    J’ai parfois l’impression que ma vie de noctambule est derrière moi : j’ai trente-cinq ans, je suis papa.… Mais pour être honnête, il arrive encore que la nuit m’ouvre ses bras – et même “plus que jamais”. Il y a quinze jours, par exemple, nous étions à Ibiza avec un de mes frères d’armes de Respect. Et nous étions toujours les derniers couchés. Rassurant ? Inquiétant ? C’est selon…

     

    Reprenons. J’écris ici pour témoigner de mes dix ans de night clubbing avec « Respect », soirée que nous avons fondée, David Blot, Fred Agostini et moi-même, à l’âge de 25 ans. Soit en quelques clichés : la French Touch, la fin des années 90, les breakdancers sur la piste, la vie de DJs stars, les hôtels de luxe à Miami, la Playboy Mansion…… Tous ces Polaroïds qui sentent bon l’avant onze septembre, l’avant crise de l’industrie musicale, l’avant réchauffement climatique, l’avant néo-conservatisme, bref le revival d’insouciance discoïde qu’ont connu les dernières années du vingtième siècle. « Party like it’s 1999 » dit Prince ? Nous l’avons suivi au pied de la lettre…

    Sauf que cette période-là est finie depuis belle lurette. Et pour la séquence nostalgie, faudra vous adresser ailleurs. Pas envie de tout reprendre à zéro – ou si, tiens, juste histoire de poser une pierre blanche : première « Respect » le mercredi 2 octobre 1996 au Queen. Entrée gratuite sur les Champs Elysées. 1700 personnes sur la piste. La première nuit d’une saga qui nous emmènera jusqu’à Hollywood.

    Imaginez maintenant qu’il y a un mur devant vous, celui qui me fait face, dans notre bureau de Belleville. Et scotchés dessus : des flyers, des photos, des cartes postales et quelques babioles……

     

     

     

    Souvenir Un. Une carte postale du fanzine eDEN, avec ce slogan : « La tension monte” ». eDEN était le fanzine du début des années 90 consacré à la House Nation, l’un des seuls médias français à soutenir ce courant musical. Avec eDEN, deux radios faisaient du bon boulot : Nova et FG et un seul magazine : Coda. Mais pour le reste, c’était affligeant. Il faut croire que tous les autres médias musicaux et généralistes s’étaient ralliés contre la House et la Techno. Résultat : “La tension monte” ! Un milieu underground de musiciens, DJs, labels, clubbers, ravers, fait de la résistance contre l’adversité mainstream, et disons-le, rock. Difficile à imaginer aujourd’hui. Et pourtant, c’est dans ce contexte que « Respect » voit le jour.

     

     

     

     

    Souvenir Deux. Un flyer du Twilo, énorme club new-yorkais fermé en 2001 suite aux pressions policières. C’est une soirée Respect. Vous lisez bien, nous avons tenu une résidence parisienne à Manhattan pendant plus de trois ans, soit une trentaine de soirées en tout, rien qu’à New York, dont la moitié au musée d’art contemporain PS1. Plateau de cette soirée : Dimitri from Paris et Junior Vasquez. Anecdote : chaque DJ avait une cabine séparée – les deux se faisant face. A 6h00 du matin, quand Junior a posé son premier disque, notre cabine s’est mise à trembler. Un frisson : cinq ans après notre première au Queen, nous vivons l’apogée de la croisade Respect à l’étranger.

     

     

     

    Souvenir Trois. Le flyer “Daft Club” doré, format carte de visite. Les Daft Punk jouaient toujours gratuitement pour la Respect, le patron devait juste arroser les potes de tickets consos. Entrée gratuite, file d’attente qui remonte les Champs sur quelques centaines de mètres. Et le feu à l’intérieur. Des dizaines de breakers. Un mélange de looks et de générations comme on ne l’avait plus vu depuis… les années 80. Des racailles à la cool, des vogueurs en action, Monsieur Calvin Klein qui retarde son retour à New York pour être là, et tout ce que Paris comptait de DJs et de producteurs à buzz.… La date ? Mercredi 15 avril 1998. C’est une autre date culminante, celle des Respect au Queen. La résidence sur les Champs s’arrêtera en juillet 1999… Ennui, lassitude, formatage musical. D’autres résidences nous attendaient à New York, Bruxelles, Copenhague. Et d’autres fêtes partout ailleurs : de Caracas à Sydney en passant par Kuala Lumpur.

     

     

     

    Souvenir Quatre. Un flyer « Kill the DJ »  photocopié avec cette mention : « Ton avis nous intéresse : comment ferais-tu pour tuer un DJ ?” ». On peut le dire, Kill the DJ, c’était la dark side de Respect. La force obscure. D’ailleurs, un secret : le nom “Respect”, c’est Ivan Smagghe (résident de KTD) qui nous l’a soufflé. Respect pour « Respect the DJ ». À un moment, il faut bien tuer ses héros, surtout quand ils se prennent pour des idoles. À force de voyager, notre retour à Paris en 2002 ne sera pas facile. Perte de repères : le Paris branché veut la peau du DJ. On s’y fera, et on passera de très bonnes nuits au Pulp.

     

     

     

    Souvenir Cinq. Un bracelet rose, “été d’Amour”. En 2002, Respect ouvre sa résidence saisonnière sur un bateau au coeur de Paris. Un “été d’Amour” qui vient de clôturer sa cinquième édition le 21 septembre dernier. Mots d’ordre : éclectisme musical, mélange des bandes, et une fête grand écart de la fin d’après-midi au lever du jour. Des DJs historiques, des selectors qui n’en font qu’à leur tête, des lives à gogo, mais pas (encore) de révolution musicale à l’horizon. En revanche, des dizaines de nouveaux couples et des millions de baisers. Sans exagérer.

     

     

     

    On arrêtera là pour aujourd’hui. Des madeleines comme ça, il y en aurait autant que de soirées. Des questions pour finir ? Non, non, on n’a pas fait fortune, loin de là. Non, nous n’avons pas révolutionné les nuits mondiales. Ni même les nuits parisiennes. Mais oui, on s’est bien amusé. Le futur ? On verra bien. Nous avons tenu dix ans – ça vaut bien une fête d’anniversaire, non ?

     

     

     

     

     

    5 Titres en Bande Sonore :

    ✓ Aretha Franklin : « Respect »
    ✓ Norma Jean Bell : « Baddest Bitch (Motorbass Mix) », extrait de la compilation « Respect Is Burning vol.2 ».
    ✓ Stetasonic : « Talking All That Jazz (Dimitri from Paris Remix) », extrait de la compilation « A Night At The Playboy Mansion ».
    ✓ Kimara Lovelace : « Misery (Lil Louis Extended Club & Harmony Mix) », extrait de la compilation « Respect to DJ Deep ».
    ✓ Grace Jones : « Feel Up (Danny Tenaglia Remix) », extrait de la compilation « After the Playboy Mansion ».

     

    Souvenirs de Jérome Viger-Kohler sur des Photos d’Agnès Dahan, pour Brain Magazine (05 juin 2007)

     

     

     

     

     

  • Bienvenue au Club : 25 ans de musiques électroniques [Arte]

     

     

    Comment la Techno, une musique alternative à la réputation sulfureuse – musique du ghetto, synonyme de violence et d’usage de stupéfiants – et trop souvent caricaturale, s’est-elle imposée pour devenir « le » courant musical fédérateur et universel, venu à la rescousse d’une industrie du disque moribonde ?

     

    Inspirée par l’écoute de l’album « Autobahn » du groupe précurseur allemand Kraftwerk, sorti en 1974, la Techno émerge à Detroit vers 1986, avec les trois pères fondateurs, Juan Atkins, Derrick May et Kevin Saunderson.

    Elle envahit d’abord l’Europe via Manchester et Berlin, avant de donner naissance aux raves et autres afters organisés dans des endroits sauvages, voire « interdits ». Bientôt, partout dans le monde, les DJs libèrent émotions et inhibitions et l’ecstasy dope les dancefloors, avant l’interdiction en Angleterre des raves. Laquelle suscite aussitôt une radicalisation du mouvement avec le phénomène des free parties. Spiral Tribe érige la Techno en mode de vie et les Daft Punk remettent la France sur la carte mondiale du genre, avec leur premier album « Homework » en 1997.

    Boostée par les soirées « Respect » organisées au Queen à Paris, la « French Touch » s’exporte, et le clubbing redevient branché. Omniprésentes aujourd’hui, des plages de Croatie à l’Ultra Music Festival de Miami, les musiques électroniques, hier diabolisées, sont devenues très bankable. Réunissant images d’archives et témoignages vibrants de figures emblématiques de la planète Techno, ce film impeccablement mixé revisite un quart de siècle de bandes son techno pour un retour vers le futur de la dernière grande révolution musicale.

     

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  • 33 tours autour d’un microsillon | Ten Years After : « Ssssh »

     

     

    Aujourd’hui, qui se souvient encore de Ten Years After ? En août 1969, il y a cinquante ans, le plus injustement oublié des groupes de British Blues fut pourtant un de ceux qui enflammèrent le public relativement léthargique du Festival de Woodstock… Ça vous revient ? La même année sortait l’album « Ssssh » qui marquait d’une pierre blanche la grande histoire du Rock.

     

    Le guitar hero qui jouait plus vite que son ombre, comment s’appelait-il déjà ? Ah oui… Alvin Lee… Avec son compère Leo Lyons, bassiste, ils avaient formé The Jaybirds en 1960, et avaient suivi dès 1962 les traces des Beatles, pour aller jouer les stakhanovistes du rock au Star Club de Hambourg, tout juste après les scarabées. Puisant comme beaucoup d’autres groupes dans le répertoire du Blues originel, ils ne deviennent Ten Years After qu’après un concert mythique au Marquee Club de Londres en 1967.

    Leurs deux premiers albums paraissent la même année, et passent plutôt bien sur les radios américaines friandes de la « British Explosion ». Engagés par Bill Graham, ils font une tournée aux Etats-Unis en 1968, avant de se retrouver à Woodstock l’année suivante. L’énergie, l’enthousiasme et l’authenticité qui sont aussi flagrants dans leurs prestations scéniques que dans leurs enregistrements studio, compensent sans doute une créativité qui se limite à l’époque à inclure quelques paroles originales sur des grilles maintes fois revisitées, mais ils le font avec un punch unique.

     

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    Il faudra attendre l’album « Ssssh » sorti en août 1969, puis l’opus « Space in Time » en 1972, pour entendre enfin quelque chose de vraiment original. Sans oublier non plus qu’ils furent parmi les premiers, avec Stevie Wonder, à utiliser les synthétiseurs. La première tentative d’évolution créative, avec « Stonedhenge », leur troisième album paru quelques mois avant le mythique « Ssssh », s’était avérée assez infructueuse, même si ce fut leur premier vrai succès commercial. Il en avait résulté un album vain et raté, auquel seul un fan jusqu’au-boutiste pouvait trouver quelques qualités.

    Ce qui ne sera pas le cas du disque du jour… Paru en 1969, le quatrième album de Ten Years After ne présente en fait que deux défauts majeurs : son titre et une pochette hideuse. Et un défaut moindre : ce sample de volatile indéterminé qui ouvre le premier titre, totalement incongru… Mais le reste du contenu relève du sans-faute ; ici, ni solo de basse ou de batterie inutiles ni concepts foireux… Que du bon vieux blues bien poisseux et du rock psychédélique. Des reprises bien choisies, comme « Good morning little schoolgirl » , avec un riff à couper le souffle, une dérive jazzy bienvenue et des effets électroniques étranges sur la voix, qui font de cet album un Must absolu, même pour ceux qui ne seraient pas des inconditionnels du blues rock.

     

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    Alors, redonnons aujourd’hui ses lettres de noblesse à Ten Years After, car le groupe le mérite… Si, au final, Alvin Lee n’était pas un chanteur capable de rivaliser à l’époque avec un Rod Stewart, par exemple, et s’il n’était pas non plus le meilleur guitariste du monde, Jimi Hendrix ayant tout juste laissé la place à Clapton, et même si aucun des membres du groupe n’était un virtuose de son instrument, ensemble, leur jeu « Fast and Furious » faisait mouche.

    Reconnaissons-leur également le mérite d’avoir duré jusqu’en 1975, sans nous abreuver jusqu’à plus soif de disques merdiques, à l’instar de Jethro Tull, pour ne citer qu’eux. Et saluons aussi la constance de l’amitié qui liait les uns aux autres, Ric Lee, le batteur (sans aucun lien de parenté avec Alvin Lee), Chick Churchill, l’ancien roadie qui tenait les claviers et Leo Lyons, le bassiste, même si Alvin avait décliné en 2001 leur offre de participer à la reformation du groupe. Après quelques concerts exceptionnels en Europe et un album assez réussi, « Saguitar », paru en 2008, Alvin est décédé en 2014 en Espagne où il vivait depuis une dizaine d’années.

     

    Article : bigbonobo